Le financement de l’économie par voie bancaire a terminé 2022 sur une croissance de 7,6%, avec un encours de 1.059 milliards de DH, selon les derniers chiffres publiés par Bank Al-Maghrib. Et ce, après 3% en 2021 et 4,5% en 2020 où le crédit bancaire a été boosté par les efforts consentis pour renforcer le financement de l’économie en pleine crise liée à la pandémie Covid-19, via notamment les dispositifs de Damane Oxygène et Damane Relance.
Ce taux de croissance est même supérieur à celui observé en 2019 (5,3%). Il est également supérieur aux prévisions du HCP qui s’attendait à une progression des crédits bancaires de près de 6% en 2022, portée essentiellement par la hausse des comptes débiteurs et crédits de trésorerie qui devaient représenter, selon lui, près de 25% de l’encours bancaire. Cette évolution serait due principalement au recours croissant des entreprises aux lignes de crédits afin de pouvoir gérer la hausse des prix des intrants, notamment importés, a-t-il expliqué dans son Budget économique prévisionnel 2023 publié le 12 janvier dernier.
Les dernières statistiques de la Banque centrale montrent que le crédit bancaire a été, effectivement, tiré vers le haut par les comptes débiteurs et crédits de trésorerie qui continuent d’afficher un rythme élevé. Au terme de 2022, ils se sont accrus de 16%, ce qui renseigne sur la montée des difficultés de trésorerie des entreprises. Le rythme d’évolution annuelle du crédit bancaire a été également soutenu par une montée surprise des crédits à l’équipement qui étaient au point mort au cours des onze premiers de l’année dernière. A fin décembre dernier, ils ont, en effet, affiché une croissance de 8,8% ! Ils étaient à -4,4% à fin 2021.
Les créances en souffrance des banques en hausse de 5,5%
Les crédits immobiliers perdent, quant à eux, en dynamisme, affichant une croissance de 2,2% à fin décembre dernier. Les derniers chiffres de BAM montrent une hausse des crédits à l'habitat de 2,7%, dont le financement participatif à l'habitat qui s’est accru de 18,9% à 18,93 milliards, au moment où les crédits aux promoteurs immobiliers sont toujours dans le rouge (-2%) à fin décembre dernier. Pour les crédits à la consommation, ils ont connu une hausse de 3,9% en 2022, contre 2,7% un an plus tôt.
Les statistiques de la Banque centrale ont également fait ressortir que le crédit bancaire octroyé au secteur privé s’est accru de 7,4%, dont notamment les sociétés non financières privées (10,9%). Les crédits accordés au secteur public se sont, quant à eux, accélérés en fin d’année pour terminer 2022 sur une croissance à deux chiffres (15%), alors qu’ils étaient en stagnation à fin novembre dernier.
A rappeler que la Banque centrale s’attendait à ce que le crédit bancaire au secteur non financier termine 2022 avec une progression de 5,1%, un rythme qui décélérerait à 3,3% en 2023 puis s’accélérerait de nouveau à 5,5% en 2024.
Pour ce qui est des créances en souffrance, elles ont progressé de 5,5% en 2022, avec plus de 89,51 milliards. Dans ces conditions, le taux des créances en souffrance est revenu à 8,4% après 8,8%.