Décrochage scolaire : un casse-tête pour le ministère de l’Éducation nationale

Le décrochage scolaire constitue un vrai défi pour le système éducatif, en raison de ses répercussions négatives sur les élèves décrocheurs et son coût social et économique pour le pays. Selon les statistiques fournies par le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, en réponse à une question écrite adressée par le groupe haraki à la Chambre des représentants, le nombre total des élèves ayant abandonné l'école dans les trois niveaux, au cours de l’année scolaire 2021-2022, a atteint plus de 334.664, soit le même niveau que pour l’année scolaire 2019-201920 qui a connu un nombre d'abandon estimé à environ 331.558. Il faut noter dans ce sens que le plus grand taux d’abandon scolaire intervient suite aux décisions disciplinaires d’expulsion prises par les Conseils de classe lors des examens de fin d’année.

On estime ainsi le nombre d’élèves ayant abandonné leurs études suite à ces décisions à 182.681 au cours de l’année 2021-2022, soit environ 54,6% du total des abandons. Le responsable gouvernemental fait savoir par ailleurs que 101.813 élèves n’ont pas rejoint les bans de l’école au cours de cette année scolaire, soit environ 30,4% du total des décrocheurs, tandis que 50.170 ont abandonné leurs études au cours de l’année scolaire (soit environ 15%).

S’agissant de la répartition des décrocheurs par niveau scolaire, on apprend que 76.233 élèves appartiennent au niveau primaire, 183.893 à celui secondaire, et 74.538 élèves à l'enseignement secondaire qualifiant. L’analyse du phénomène du décrochage scolaire par sexe montre la prévalence de ce phénomène chez les jeunes filles. Les statistiques officielles indiquent que pas moins de 129.594 filles ont abandonné les bancs de l’école (soit un taux national de 4%), 36.804 filles appartenant au niveau primaire, 62.748 au niveau secondaire et 30.042 au niveau secondaire qualifiant.

Le ministère de l'Education a lancé une batterie de mesures pour prévenir l'abandon scolaire

Pour surmonter cette situation, le ministère a mis en place une batterie de mesures. Il s’agit notamment du renforcement des services de soutien social, qui jouissent d'une attention particulière dans le projet de réforme du secteur de l'éducation nationale, compte tenu de leur contribution à la promotion et la vulgarisation de la scolarisation ainsi qu'à la réalisation de l'équité et de l'égalité des chances.

S'agissant de l'enseignement primaire, M. Benmoussa a fait savoir que le ministère s'attelait à prendre plusieurs mesures pour réaliser les objectifs fixés et ainsi assurer la généralisation d'un enseignement primaire moderne, équitable, inclusif et de qualité. «Les objectifs fixés consistent principalement à poursuivre l’exécution des buts du programme national de développement et de vulgarisation de l'enseignement primaire, ainsi que l'accumulation des acquis que représentent, notamment, l'augmentation du taux de scolarisation et l'élargissement de l'offre par la réalisation d’un nombre important d’unités d'enseignement primaire annuellement et au cours des six prochaines années, en vue d'atteindre une généralisation pour les enfants âgés entre 4 et 5 ans, d'ici 2028, en plus de rehausser la qualité de l'enseignement primaire par la valorisation de la compétence professionnelle des éducateurs», souligne le ministre.

Il convient de souligner que les efforts déployés pour réintégrer les élèves expulsés pour l’année scolaire 2022-2023 ont permis de réintégrer environ 65 944 élèves, ce qui a relativement réduit le taux d’abandon scolaire cette année.