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Chaque élève du public coûte moins de 7.000 DH par an, c'est très insuffisant ! (Benmoussa)

Invité aux «Matins de HEC Paris» organisés mardi 21 mars à Casablanca par l’Association des anciens élèves HEC Paris, le ministre de l'Éducation nationale, du préscolaire et des sports est revenu sur les défis de la réforme de l'éducation et les moyens nécessaires pour les relever. Chakib Benmoussa a insisté sur l'importance d'éviter les décalages entre les réalités du terrain et les moyens mis en œuvre.

Chaque élève du public coûte moins de 7.000 DH par an, c'est très insuffisant ! (Benmoussa)

«Pour atteindre l’objectif d’une école de qualité pour tous, nous avons besoin d’une stratégie qui prend en considération les réalités du terrain et l’évolution du monde et de la société marocaine. Et c’est justement le cas de la nouvelle réforme de l’éducation», a déclaré Chakib Benmoussa, ministre de l'Éducation nationale, du préscolaire et des sports, lors du rendez-vous «Les Matins de HEC Paris», organisé mardi 21 mars à Casablanca par l’Association des anciens élèves HEC Paris. Le ministre a souligné que les précédentes réformes et stratégies ont souvent fini par se retrouver face à une impasse et n’ont pas pu atteindre les objectifs escomptés malgré leurs visions très pertinentes, car il y a toujours eu un grand décalage entre les moyens utilisés et les réalités du terrain.

Rupture de confiance entre la société et l’école publique : regagner la confiance des parents 

«Nous ne pouvons pas accepter aujourd’hui que malgré tous les efforts fournis pour améliorer la qualité de l’enseignement, des élèves en fin cycle primaire ou du collège continuent d’avoir des difficultés d’apprentissage importantes. Pour changer cette triste réalité, il faut commencer par se rendre compte où on se trouve pour savoir où aller», a affirmé Benmoussa. Et d’ajouter que «la rupture de confiance entre la société et l’école publique est également un sujet préoccupant. Et pour regagner la confiance des parents, il est important de mobiliser toutes les composantes du système éducatif et se donner les moyens financiers nécessaires. En effet, même si aujourd’hui le budget de l’éducation représente plus de 20% du Budget de l’État, les dépenses annuelles pour chaque élève ne dépassent pas les 7.000 DH, ce qui est très insuffisant». Le ministre a également rappelé que la feuille de route de la réforme éducative couvrant la période 2022-2026 poursuit trois objectifs stratégiques. «Cette feuille de route vise à améliorer la qualité de l’apprentissage, réduire de manière drastique l’abandon scolaire et créer des conditions pour développer les compétences transversales en renforçant les activités extrascolaires. Elle se traduit par une douzaine d’engagements et une soixantaine d’actions autour de trois principaux axes à savoir l’élève, l’enseignant et l’école».

Gestion déléguée pour le préscolaire

Benmoussa a souligné, par ailleurs, que parmi les actions principales menées dans le cadre de la réforme figure le renforcement de l’apprentissage des langues, notamment la langue anglaise. «Nous travaillons actuellement sur une plateforme gratuite d’apprentissage des langues qui permettra aux enfants qui n’ont pas les moyens de s’inscrire dans des centres de langues d’améliorer leur niveau d’une façon ludique. Nous menons également des actions pour multiplier les activités extrascolaires – sportives, artistiques, scientifiques… – dans le milieu scolaire pour permettre aux élèves d’être plus épanouis», a-t-il indiqué.

«Nous développons aussi le soutien pédagogique au profit des élèves du cycle primaire ayant des lacunes d’apprentissage en adoptant l’approche de l’enseignement au bon niveau TARL (Teaching At the Right Level). Cette méthode vise à traiter l’accumulation des lacunes d’apprentissage pour permettre aux élèves d’acquérir les connaissances de base nécessaires à la poursuite de leur parcours d’enseignement avec succès. C’est une méthode qui porte ses fruits et qui redonne confiance aux élèves. Le souci avec ce genre de nouvelles approches est que leur généralisation sur l’ensemble des établissements du Royaume s’avère souvent compliquée. Nous tentons justement de trouver des solutions pour que cela soit une réussite même après la généralisation», a développé le ministre de l’Éducation. Ce dernier a également souligné que la Feuille de route 2022-2026 prévoit d’accélérer la mise en œuvre du programme de généralisation du préscolaire à travers la mise en place d’un modèle de gestion déléguée avec des partenaires associatifs de référence.

Le ministère accorde également une grande importance à la formation des éducatrices du préscolaire et a procédé à la construction et l’équipement des salles de préscolaire dans l’objectif de la généralisation du préscolaire à l’horizon 2028.

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