Au moment où le ministère de l’Éducation nationale s’apprête à dévoiler la version finale du statut unifié des fonctionnaires du secteur de l’éducation après de larges concertations menées avec les quatre syndicats les plus représentatifs, la Coordination nationale des enseignants contractuels vient d’annoncer dans communiqué publié lundi dernier son rejet du statut unifié élaboré et son attachement à défendre sa principale revendication, à savoir une intégration de tous les enseignants-cadres relevant des Académies dans la fonction publique et la création de nouveaux postes budgétaires à cette fin.
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«Les enseignants-cadres sont en colère parce qu’ils réalisent qu’aucune de leurs doléances n’a été satisfaite dans le cadre de ce statut unifié. Cette colère générale est exprimée non seulement par les enseignants affiliés à la coordination, mais également par ceux membres des quatre centrales syndicales qui mènent actuellement le dialogue avec le ministère et qui se retrouveront très bientôt isolées, car elles auront du mal à convaincre leurs membres des dispositions prévues dans ce statut», souligne Saâd Abil, membre du conseil national de la Coordination et membre également de la commission ayant pris part au dialogue avec le ministère, dans une déclaration accordée au «Matin». Selon le même intervenant, la coordination s’apprête à tenir le 8 août prochain son conseil national où il sera question de définir les futures formes de protestation qui auront lieu dès cette rentrée scolaire.
Par ailleurs, des réunions seront tenues par les bureaux régionaux relevant de la coordination pour recueillir les propositions des enseignants concernant les éventuels modes possibles de protestation. «La coordination réitère son rejet catégorique de ce statut unifié, car il s’agit d’un système extérieur à la fonction publique qui supprimera tous les droits et acquis des fonctionnaires de l’éducation et ne fera que perpétuer la culture de la surexploitation de cette classe, tout en mettant en place les mécanismes nécessaires pour contrôler leurs salaires et les garder au plus bas niveau de l’échelle», ajoute M. Abil. Ainsi outre son rejet catégorique du statut, la Coordination condamne la démarche des quatre syndicats participant au dialogue avec le ministère et leur fait porter la responsabilité politique et historique de ne pas avoir tenu compte des doléances des travailleurs de l’éducation toutes catégories confondue lors de l’élaboration de ce statut.