Gallery Kent Hors les Murs propose, le temps d’un été (du 22 juillet au 31 août), une exposition inédite d’œuvres de Abdelkrim Ouazzani réalisées pour la lumière et les plaisirs d’un vaste jardin aux abords du Jbel à Torreta à Tétouan. Quarante ans après l’exposition de la place Feddane et le Printemps des arts de Tétouan, événement initié par l’artiste avec quelques-uns de ses proches amis, mais aussi acte fondateur qui lui a donné tout le sens de son œuvre, la direction de son travail pour toute une vie, Abdelkrim Ouazzani renoue avec l’extériorité et crée pour l’occasion une série d’œuvres de grand format destinées à être exposées sur la colline de Torreta, face à la ville blanche, mais sous un même ciel, dans une même lumière, sous les mêmes étoiles que ceux de sa jeunesse.
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L’esprit de la place Feddane va donc investir un jardin d’Éden, celui des hédonistes, celui de la sagesse et du plaisir, le temps de fêter un été dans le nord du Maroc. Selon le poète et écrivain Philippe Guiguet Bologne, Abdelkrim Ouazzani est devenu le peintre de Tétouan simplement par amour pour sa ville, amour qu’il déclare haut et en couleurs, et de plus en plus fort d’ailleurs.
Sans régionalisme, sans nationalisme, sans complexe de supériorité et moins encore de modicité, il aime sa cité parce qu’il vient de là, parce qu’il est de là. «Son être est lié à cette géographie, qui le constitue entièrement. Parce qu’il est ce ciel, parce qu’il est cette lumière, parce qu’il est ce vallonnement, parce qu’il est cet éclat lilial, parce qu’il est ce proche parfum de mer, parce qu’il est cet amour propre et cette vieille dignité, parce qu’il est ces fragrances compassées et la douceur rogue des vieux velours qui habillent les salons des demeures patriciennes. Il est sa ville.» Dessinateur, peintre et sculpteur, Ouazzani invente des jeux savants.
Né en 1954 à Tétouan, Abdelkrim Ouazzani a suivi les cours de l’École des beaux-arts de Tétouan et ensuite s’inscrit aux Beaux-arts de Paris. À son retour au Maroc, l'artiste qui expose depuis 1978. Ouazzani devient directeur pédagogique de l’École nationale des beaux-arts de Tétouan, et entame une brillante carrière artistique. Il deviendra directeur de l’Institut national des beaux-arts jusqu’au jour de sa retraite en 2014. Depuis 1995, il est membre correspondant de l’Académie Royale des beaux-arts de Grenade en Espagne. Désigné par l’Académie royale des beaux-arts de Cadiz, Espagne, comme membre permanent, il représente l’Institution espagnole au Maroc, avec Saâd Ben Cheffaj, Ahmed Amrani et Mekki Megara.