Décidément, la réunion vendredi dernier du ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, avec les représentants des quatre centrales syndicales les plus représentatives des pharmaciens n’a pas dissuadé ces derniers de suspendre leur grève prévue jeudi prochain. Les professionnels ont en effet annoncé, après quatre heures de concertations, qu’ils ne renonceraient pas à ce débrayage «préventif» tant que le ministère n’affichera pas une réelle volonté d’examiner sérieusement le dossier revendicatif des pharmaciens.
Les pharmaciens promettent de revoir leur programme de grève à certaines conditions
Les centrales syndicales se disent toutefois prêtes à revoir leur programme de grève avec l’ensemble des syndicats locaux, notamment la grève de deux jours consécutifs annoncée précédemment et dont la date n’a pas encore été communiquée. Mais à condition que le ministère interagisse favorablement, dans les prochains jours, avec leurs revendications. «Nous sommes ouvert au dialogue sérieux mais la réunion tenue avec le ministre vendredi n’annonçait rien de sérieux. C’était juste une rencontre de forme qui a duré une demi-heure pour montrer que le département de tutelle interagit avec les doléances des pharmaciens», souligne Mohamed Lahbabi, président de la Confédération des syndicats des pharmaciens d'officine dans une déclaration accordée au «Matin».
La réforme de la profession, principale revendication des pharmaciens
S’agissant des revendications présentées lors de cette réunion, M. Lahbabi nous affirme qu’elles sont nombreuses et qu’elle portent globalement sur la réforme des textes de loi régissant la profession, considérés désormais comme obsolètes. «Nous appelons d’abord à accélérer l’adoption et la promulgation du projet de loi n°98-18 relatif à l'ordre des pharmaciens du Maroc et d’élaborer de nouvelles lois et circulaires adaptées au développement scientifique et académique que connaît la profession», explique M. Lahbabi. Toujours sur le volet organisationnel de la profession, les pharmaciens appellent à la promulgation des décrets d’application relatifs à la loi n°17-04 portant Code du médicament et de la pharmacie et la loi N°12-84 relative aux dispositifs médicaux. «Tous ces textes ne coûtent rien à la trésorerie de l’État, mais permettront de donner une grande impulsion à la profession», souligne M. Lahbabi.
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