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Les pharmaciens contre la réforme du décret sur la fixation des prix des médicaments

Invité de l’émission «L’Info en Face», Oualid Amri, ancien président de la Fédération nationale des Syndicats des pharmaciens du Maroc et premier vice-président du Syndicat des pharmaciens du Grand Casablanca, revient sur les raisons de la gréve prévue jeudi 13 avril. Le pharmacien affirme qu’il est grand temps d’engager un dialogue avec les Syndicats afin de mettre en place des réformes pour mieux encadrer la profession.

Les pharmaciens contre la réforme du décret sur la fixation des prix des médicaments
Oualid Amri

Les pharmaciens d’officine ont annoncé fin mars dernier qu’ils tiendront une grève nationale de 24 heures le 13 avril prochain. Pour la première fois, toutes les représentations syndicales du secteur sans exception ont uni leur voix pour préparer cette manifestation et exprimer leurs doléances.

Lors de son passage à l’émission «L’Info en Face», Oualid Amri, ancien président de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc et premier vice-président du Syndicat des pharmaciens du Grand Casablanca, a expliqué que les pharmaciens sont aujourd’hui très furieux et que cette grève est une réaction normale à une série d’accumulations négatives depuis plus de 10 ans, à commencer par le décret de la baisse des prix des médicaments. «Celui-ci devait déboucher sur un cahier revendicatif pour les pharmaciens d’officine pour les accompagner dans leur exercice quotidien. Des commissions ont été créées à l’époque de l’ancien ministre pour travailler sur ce dossier et soutenir le secteur, mais tous les travaux ont été abandonnés depuis l’arrivée du nouveau ministre. Ce dernier ne nous a malheureusement jamais reçus et ne réagit pas à nos doléances», a affirmé Amri.

 

La rapport de la Cour des comptes sur les marges des pharmaciens est lois de la réalité 

L'invité de L'Info en Face déclare également que les pharmaciens sont contre une éventuelle réforme du décret relatif à la fixation des prix des médicaments, telle qu’elle a été recommandée par le rapport de la Cour des comptes qui laisse entendre que les officines se font trop de marge (entre 47 et 57% pour les médicaments dont le prix fabricant hors taxes est inférieur ou égal à 588 dirhams, et entre 300 et 400 dirhams par boîte pour le reste des médicaments au prix supérieur à 588 dirhams). «Le rapport de la Cour des comptes, qui est très loin de la réalité est la goutte qui a fait déborder le vase. C’est un manque de professionnalisme énorme pour lequel nous ne pouvons pas continuer à se taire. La Direction des impôts sait très bien que les pharmaciens d’officine aujourd’hui ont une marge brute de 27% en moyenne, et entre 8 et 10% en net», a précisé le pharmacien.

Lors de la grève, les pharmaciens comptent interpeller la Cour des comptes, le gouvernement et l’opinion publique marocaine

Le vice-président du Syndicat des pharmaciens du Grand Casablanca a tenu à préciser que «les professionnels du secteur ont été choqués par les propos du porte-parole du gouvernement lors de sa sortie médiatique concernant les marges des pharmaciens. Il s’agit d’un responsable qui devrait bien connaître les tenants et aboutissants de ce dossier, pourtant il a fait des déclarations sans connaissance de causes, simplement à cause de l’absence de toute forme de communication. Lors de la grève du 13 avril, nous allons donc interpeller ce responsable, la Cour des comptes, le gouvernement et l’opinion publique marocaine».

Les pharmaciens n'ont jamais contesté la baisse des prix des médicaments 

Oualid Amri a tenu, par ailleurs, à souligner que les pharmaciens n’ont jamais été contre la baisse des prix des médicaments. «Si c’était le cas, nous n’aurions pas attendu 10 ans pour régir. Mais comme nous n’avons jamais été impliqués en tant que partenaires pour la prise de décisions, nous avons certaines remarques à faire. Par exemple, la baisse des prix touche le plus souvent les médicaments qui ne sont pas chers. On sait aussi que les prix de tous les produits ne cessent d’augmenter au Maroc, à l’exception des médicaments qui connaissent une baisse. Pourtant, la consommation des médicaments n’a pas du tout augmenté durant les dix dernières années», a-t-il indiqué. L’invité de «L’Info en Face» a également attiré l’attention sur la situation financière difficile de nombreux pharmaciens, notamment à cause de la baisse des prix des médicaments. «Notre secteur connaît une véritable crise qui dure depuis plusieurs années. Près de 4.000 pharmaciens sont au bord de la faillite. Et s’ils continuent aujourd’hui d’ouvrir leur officine, c’est seulement grâce aux crédits accordés par les grossistes et la solidarité de proches. Aucune initiative n’est prise par le gouvernement en leur faveur, sachant qu’ils jouent un rôle très important notamment dans les régions les plus reculées où il n’y a pas de structures de santé», déplore Amri. Ce dernier a affirmé que d’autres grèves pourraient être programmées les prochains jours si les responsables du gouvernement et de la tutelle continuent à faire la sourde oreille. 

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