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La hausse des prix cristallise les divergences entre majorité et opposition

Les députés des différents groupes parlementaires, de la majorité comme de l'opposition, affichent des positions divergentes quant à  l'efficacité des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la hausse des prix. Les débats autour de ce sujet sont souvent houleux entre majorité et opposition. La preuve en a été donnée lors des travaux de la Commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants mardi dernier. Le récit.

La hausse des prix cristallise les divergences entre majorité et opposition
Driss Sentissi, député du MP.

Les mesures gouvernementales entreprises pour faire face à la hausse des prix des produits et consommables, et pour protéger le pouvoir d'achat des citoyens : le sujet est d’actualité et fait même l’objet d’une vive polémique, notamment parmi les députés. Compte tenu de ses enjeux socio-économiques, cette question s’est invitée mardi dernier à la dernière réunion de la Commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants. Là, force est de constater que les députés des différents groupes parlementaires n’étaient pas sur la même longueur d’onde.

Ce jour-là, les caméras des journalistes ont filmé une scène montrant une altercation entre le chef du groupe Haraki (Mouvement populaire), Driss Sentissi, le président de la Commission, Mohamed Chouki, et une députée du RNI (Rassemblement national des indépendants). Les escarmouches verbales qui ont duré quelques minutes ont été attisées par la demande de M. Sentissi d’intégrer à l’ordre du jour de la réunion les aspects en lien avec le prix du carburant. «À chaque fois qu’on évoque le sujet, vous l’esquivez», a-t-il martelé, précisant qu’il s’agit d’un point bien plus important que les réponses de la ministre de l'Économie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, invitée par la Commission. Et d’ajouter, «si nous n’abordons pas le sujet des carburants et les véritables causes de la cherté, ce n’est pas la peine de discuter des prix des tomates et des intermédiaires spéculateurs. Ce sont des choses que nous savons et le gouvernement doit faire le nécessaire et contrôler les marchés ».

Entre majorité et opposition, un débat houleux mais sans tabous

Le député de l’opposition a réussi à marquer le coup. Mais la séance a dû tout de même être suspendue pendant un bref moment, nous explique Mohamed Chouki. «Il n’y avait aucun tabou», assure-t-il, tous les sujets ont été abordés. Déplorant le fait que certains médias – en quête de buzz – aient focalisé uniquement sur les premiers moments de la séance, il a affirmé que la ministre de l’Économie a apporté des réponses aux questions posées. «Malheureusement, les journalistes ne sont pas restés jusqu’à la fin de cette séances qui était d’ailleurs ouvertes aux médias. Ils ont donc rapporté un incident marginal et sont passés à côté de l’essentiel», a-t-il déploré.

Le chef de la Commission des finances a également soutenu que les sujets proposés à l’ordre du jour sont choisis sur la base des demandes soumises par les députés et qui sont rassemblées selon l’unité du sujet avant d’inviter le responsable gouvernemental concerné. Pour lui, c’est une manière indirecte de signifier que le député de l’opposition Driss Sentissi a eu tort de protester, puisque l’ordre du jour est établi par le bureau en présence d’un représentant du groupe Haraki. À noter toutefois que le chef du groupe Haraki affirme que la demande de l’examen de ce sujet avait été déposée depuis des mois.

Le dispositif de contrôle des marchés à revoir

Mis à part cette «polémique», des présidents de groupes parlementaires, de la majorité et de l'opposition, se sont exprimés par rapport au sujet de la hausse des prix. Même le sujet de la flambée des prix des carburants a été abordé, selon Mohamed Chouki. Ils ont appelé le gouvernement à sévir contre toute forme de spéculation et de monopole de produits alimentaires et de consommation et à œuvrer à corriger les perturbations des chaînes de distribution de ces biens. Les parlementaires ont souligné la nécessité pour le gouvernement de revoir le dispositif de contrôle des marchés, à travers l’organisation de contrôles permanents et réguliers, au lieu de mener des campagnes saisonnières.

En réponse, Mme Fettah Alaoui a assuré que les marchés nationaux étaient approvisionnés en quantités suffisantes de produits alimentaires de forte consommation durant le mois sacré du Ramadan, notant que l’offre en produits agricoles était suffisante et répondait aux besoins nationaux. Elle a, dans ce sens, fait savoir que le stock de blé couvrait entre deux et trois mois, celui de sucre plus de quatre mois et celui des huiles et du beurre plus de deux mois. Dans le même ordre d’idées, elle a précisé que l’offre en dattes et en lait était disponible en quantités qui dépassent la demande. La ministre a aussi souligné que le stock disponible d’essence couvrait 53 jours des besoins nationaux, celui du gasoil, 29 jours, alors que celui du gaz butane couvrait 26 jours.

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