Les leaders du parti du Mouvement populaire, l'une des principales composantes de l'opposition, ont tiré à boulets rouges sur le gouvernement samedi dernier, dénonçant son incapacité à atténuer l’impact de la hausse des prix sur la bourse des citoyens. Prenant la parole à tour de rôle, lors de la tenue de la treizième session de l'Université populaire samedi dernier à Salé, Mohand Laenser et Mohamed Ouzzine, respectivement le président et le secrétaire général du parti de l'épi, ont décoché leurs flèches à l'endroit du gouvernement, l'accusant de manquer «de courage politique» et de «vision stratégique» pour prendre les décisions nécessaires pour la préservation du pouvoir d'achat des Marocains.
«Aujourd'hui, le gouvernement est dans l'incapacité d'entreprendre des actions concrètes pour limiter l’impact négatif des hausses des prix sur la population. Certes, quelques mesures ont été annoncées pour atténuer les effets de la crise, mais ces actions ont-t-elles profité à la population ou ont-elles plutôt servi à soutenir le marché au détriment de la classe pauvre et défavorisée ?» s'est interrogé le leader du parti de l'opposition, Mohand Laenser, qui a exprimé le profond regret du parti haraki face à la persistance du gouvernement dans des justifications peu convaincantes, en se cachant derrière la conjoncture mondiale, sans présenter aucune alternative économique et sociale.
Ouzzine : le gouvernement doit reconnaitre certains échecs
Des critiques qui ont été fortement appuyées par le SG du parti, Mohamed Ouzzine, qui a pour sa part accusé le Chef du gouvernement d'adopter un discours irréaliste et contradictoire à chaque fois qu'il évoque la rupture avec «l'héritage lourd» des gouvernements précédents, oubliant ainsi qu'il était une des composantes essentielles des réformes engagées au cours des 10 dernières années dans le domaine de l'agriculture. Et d'ajouter que l'Exécutif devra disposer du courage nécessaire pour reconnaître l'échec du Plan Maroc vert, du moment que cette stratégie n'a pas pu garantir la sécurité alimentaire sur le plan national. M. Ouzzine a tenu par ailleurs à souligner que les critiques émises par son parti ne relevaient pas d’un quelconque calcul politique, notant que la question de la cherté de la vie et l’érosion du pouvoir d'achat des citoyens ne peut faire l'objet de surenchère politique et dépasse la logique de la majorité et de l'opposition.
«Le mouvement populaire souhaite accompagner le gouvernement dans l'identification de solutions à même de préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Mais nous déplorons la politique de la sourde oreille adoptée par l'Exécutif qui refuse d'interagir avec les multiples propositions formulées par notre parti et les appels à la tenue de commissions parlementaires pour traiter des questions liées à la hausse des prix des produits agricoles et de consommation. L'Exécutif refuse même de répondre aux questions écrites qui lui sont adressées par notre parti à ce sujet», s'indigne M. Ouzzine, qui rappelle que son parti avait adressé une lettre au Chef du gouvernement pour la constitution d'un comité de vigilance pour le dossier des prix des carburants, mais cet appel est resté lettre morte.
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