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Hausse des prix au Maroc : supposée être «éclair», elle devient structurelle

La hausse générale des prix continue de dominer l’actualité au Maroc. Aussi, le Groupe «Le Matin» a-t-il choisi de consacrer la première rencontre-débat de ses Matinales en 2023 à ce sujet dans le but de faire le point sur les facteurs à l’origine de cette flambée des prix et les mesures à prendre pour y faire face.

Hausse des prix au Maroc : supposée être «éclair», elle devient structurelle
Ph. Sradni

La poussée inflationniste au Maroc était supposée être un feu de paille, mais elle tend à se structurer. De source exogène, et consécutive à plusieurs crises (pandémie, sécheresse, guerre en Ukraine, crise énergétique...), l’inflation devient structurelle parce qu’elle est liée au coût de production, lequel a augmenté sous l’effet de la hausse du coût de l’énergie et des intrants importés. Mais également en raison de l’augmentation du choc de l’offre sur les fruits et légumes, qui trouve son explication dans les conditions climatiques (vague de froid), mais aussi dans le choix fait d’exporter ces productions, explique l’économiste et spécialiste des politiques publiques, Abdelghani Youmni

Le Maroc, qui par le passé enregistrait des taux d’inflation faibles (de l’ordre de 1 à 2%), est subitement passé, comme ce fut le cas pour le reste des pays, à un taux extrêmement élevé qui s’élève à 60% pour l’alimentation et 20% pour le transport.

Ce qui a été ressenti plus sévèrement par les classes défavorisées, avec des accents plus marqués en milieu rural, souligne de son côté le chef de la division des projections et de la prospective au Haut-Commissariat au Plan, Mohamed Assouli. Aussi, soutient-il l’argument selon lequel cette inflation est importée, considérant que l’économie marocaine a toujours été caractérisée par un taux de pénétration élevé des importations. 

L'inflation au Maroc aurait pu être plus grave 

Et cette inflation aurait pu être plus grave encore si ce n’était les mesures prises par le gouvernement, affirme, pour sa part, le directeur de la Concurrence, des prix et de la compensation au ministère de l’Économie et des finances, El Hassan Bousselmane, qui rappelle que le pays a terminé l’année 2022 avec une enveloppe cumulée de 50 milliards de dirhams, entre les charges de compensation et les suspensions de droits d’importation pour plusieurs produits, notamment les céréales et les huiles.

Pour ce qui est précisément des prix des produits agricoles, notamment les fruits et légumes, M. Bousselmame assure que la hausse de leurs prix est temporaire, et que les choses vont se rétablir progressivement. «D’ailleurs, on commence à le constater sur le marché», note-t-il. 

De son côté, Ouadie Madih, président de la Fédération nationale des associations du consommateur, a soutenu que la corporation avait alerté le gouvernement en 2021 lorsque les prix des huiles avaient commencé à augmenter. Une alerte qui n’avait pas trouvé écho auprès de l’Exécutif. 

Lire aussi : Prix des produits alimentaires : gouvernement et professionnels rassurent

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