« Le gouvernement est convaincu que la promotion de l’investissement est la voie principale pour accélérer la croissance économique dans notre pays et se positionner parmi les pays émergents. C’est le moyen pour développer la création d’emplois et répondre aux revendications socioéconomiques des citoyens. Nous allons travailler avec sérieux pour tirer pleinement profit des potentialités dont regorge notre pays et nous ferons tout notre possible pour entamer les réformes nécessaires à l'encouragement de l’investissement ». C'est l'engagement promis par le chef de gouvernement aux députés à la Chambre des représentants.
Le responsable, qui s'exprimait ce lundi lors de la séance plénière consacrée aux questions orales autour de la politique de promotion de l’investissement, a souligné l’importance de « réorienter les politiques publiques et créer un nouveau système pour l’économie nationale capable de faire face aux changements et garantir un développement inclusif ». Et de noter que la première phase de ce nouveau système est « l’investissement public en tant que levier pour le renforcement et la promotion de l’investissement privé ». L’enjeu étant d’adapter ce levier aux changements institutionnels, économiques, sociaux, environnementaux et technologiques. Il s’agit également d’inverser la proportion d’investissement privé et public, pour atteindre une quote-part de 2/3 pour le privé et 1/3 pour le public à l’horizon 2035 et d’atteindre un équilibre public-privé à l’horizon 2026.
Dans ce sens, Aziz Akhannouch a souligné que « le gouvernement a veillé à activer le Fonds Mohammed VI pour l’investissement afin de renforcer le positionnement du Royaume en tant que destination de choix à l’échelle régionale, ainsi qu’à l’international. Ainsi, l’Exécutif a mis en place une nouvelle vision pour le mode de fonctionnement du Fonds et son champ d’intervention, avec à la clé un financement de 45 milliards de DH au titre de l’année 2023, dont 15 milliards de l’Etat ».
Par ailleurs, le gouvernement a donné une forte impulsion à la Commission des investissements pour faciliter l’investissement et encourager les initiatives publiques et privées. « Depuis le début de l'actuelle législature, 7 sessions de la Commission des Investissements se sont tenues, au cours desquelles 84 projets de conventions et d’avenants ont été approuvés, pour un montant total de 67,6 milliards de dirhams et la création de 10.259 emplois directs et 33.418 emplois indirects », a-t-il indiqué. Et d’ajouter que le projet « Made in Morocco » a permis la création 1.402 projets pour un volume d’investissement total de 5 milliards de DH et la création de 310.000 emplois. Grâce à cela, le gouvernement a pu créer 109.000 postes d’emplois bruts à fin octobre 2022 et augmenter la valeur des exportations pour atteindre à fin novembre 2022 un volume record de 339 milliards de DH, soit une hausse de 35% en comparaison avec la même période de 2021. De même, 359 conventions d’investissements ont été signées pour un volume global estimé à 42 milliards de DH.
La Charte de l'investissement, des objectifs ambitieux
En parallèle à ces efforts, le chef du gouvernement a relevé que l’Exécutif œuvre pour mettre au jour la nouvelle Charte de l’Investissement, conformément aux Hautes Instructions Royales. Et de noter que ce nouveau texte, qui a été sorti en neuf mois seulement après la nomination du gouvernement, a été élaboré dans une approche de concertation et de convergence entre les différents départements et acteurs économiques. « La nouvelle Charte de l’Investissement vise la création d’emplois stables, la réduction des disparités entre les régions en matière d’attraction des investissements, la réorientation des investissements vers les secteurs prioritaires et d’avenir, l’amélioration de l’attractivité du Royaume pour être un hub continental et mondial des investissements directs étrangers (IDE), la promotion des exportations et la présence des entreprises marocaines à l’échelle nationale, en plus de l’encouragement de la substitution des importations par la production nationale », a-t-il affirmé. Et de noter que le gouvernement vise à travers cette Charte à encourager la dimension régionale et renforcer la gouvernance unique dans la gestion de l’investissement. Ceci à travers le renforcement de la politique de décentralisation et de déconcentration administrative via l’habilitation des conseils territoriaux à jouer leurs rôles en matière de développement et la transformation des conseils régionaux en pôles d’investissement et d’emploi.
Pour ce faire, « la nouvelle Charte de l’Investissement a adopté une démarche innovante de financement se basant sur des mécanismes de soutien à l’investissement regroupant plusieurs systèmes dédiés à tous types d’investissements pour une croissance économique équitable, inclusive, verte et durable », a-t-il déclaré. Ce nouveau système de soutien à l’investissement comporte trois formes de subventions, à savoir des subventions communes à l’investissement, des subventions territoriales et des subventions sectorielles, tandis que des systèmes spéciaux seront mis en place pour les projets à caractère stratégique et au profit des TPME pour favoriser leur rayonnement à l’international. « Si un investisseur décide par exemple d'investir 100 millions de DH, il aura droit à 15 millions de DH de subventions de l'Etat parce qu'il a choisi d'investir dans une zone reculée. L'idée est de créer un équilibre au niveau territorial », a-t-il révélé. En outre, le chef de l'Exécutif a avancé que le gouvernement a déjà opéré la réforme du cadre légal relatif aux marchés publics et travaille sur une nouvelle vision des centres régionaux d'investissement (CRI) à travers la mise en œuvre de leur réforme actée il y a 4 ans. Le but étant de faire de ces centres des acteurs incontournables de la promotion de l'investissement et de l'accompagnement des entreprises.
Une feuille de route pour améliorer le climat des affaires pour bientôt
Dans cette optique, Aziz Akhannouch a affirmé que le gouvernement travaille sur une nouvelle feuille de route pour l’amélioration du climat des affaires en coordination avec les différentes parties prenantes du public et du privé à l’horizon 2026. « Cette nouvelle feuille de route comportera une nouvelle génération de réformes relatives à la simplification et la digitalisation des procédures administratives, l’amélioration de l’accès au foncier et aux zones industrielles, le développement de nouveaux mécanismes d’accès au financement, l’amélioration de l’accès à la commande publique et le développement de l’innovation et de la culture de l’entrepreneuriat », a-t-il assuré, précisant que cette feuille de route se base sur trois piliers fondamentaux à savoir l'amélioration des conditions structurelles du climat des affaires commerciales, le soutien à la transformation de l'économie et la consolidation de la souveraineté nationale. « En matière de facilitation de l'investissement, si un investisseur dépose une demande d'autorisation et qu'il ne reçoit pas de réponse, sa demande est approuvée automatiquement et ce dans un délai que nous allons fixer prochainement. Deuxièmement, les administrations seront tenues de regrouper les composantes des dossiers d'investissement déposés par les investisseurs auprès de celles-ci », a-t-il conclu.