La situation est plutôt calme au sein du PAM. Les bruits et rumeurs d'agacement contre le SG de ce parti, même parmi les ex-secrétaires généraux, n'ont pas cours. Voilà ce que laisse entendre la présidente du conseil de l’arrondissement de Sidi Belyout, Kenza Chraïbi, qui répond «rien à signaler» à une question sur la situation qui règne actuellement au sein de sa formation politique. «Pour l'instant, il n'y a aucun projet de changement ou quoi que ce soit. Le secrétaire général est toujours là. Au contraire, nous serrons les rangs. Abdellatif Ouahbi est notre secrétaire général et nous sommes derrière lui et solidaires de lui», a affirmé l’avocate en droit des affaires, qui était l’invitée de «L’info en Face».
Tout en reconnaissant les «écarts de communication» de Abdellatif Ouahbi suite à la polémique qui a entouré l'organisation du concours d'avocats fin décembre dernier, lesquels ont suscité remous et grincements de dents, même parmi les grandes figures de la formation du tracteur, Kenza Chraïbi prend quand même la défense de l'actuel ministre de la Justice qui, selon elle, est «quelqu'un d'entier qui dit ce qu'il pense».
Pour cette avocate, «ce concours d'avocats a toujours soulevé des polémiques, même avant l'arrivée de M. Ouahbi (à la tête du ministère), surtout par rapport aux candidats issus de familles aisées ou fils d'avocats et de magistrats». «Je ne sais pas si c'est fondé ou non. Mais effectivement, les fils d'avocats ou de magistrats sont avantagés. Pourquoi ? Parce qu'ils sont un peu plus proches de la profession, ils ont accès aux stages et ils bénéficient de l'expertise et de l'expérience de leurs parents. Mais parler de favoritisme au niveau du concours, ça je ne le pense pas», souligne-t-elle.
Il ne suffit pas de réussir le concours pour devenir avocat
Toujours en relation avec la controverse entourant l'organisation du concours pour les avocats, Kenza Chraïbi fait remarquer que le fait de réussir à ce concours ne signifie pas pour autant que l'on deviendra avocat. «Il faut s'inscrire au barreau et il y a des cotisations à payer qui sont fixées en fonction des barreaux du Royaume. Par exemple, le barreau de Tanger est très cher d'accès. Pour nous, à l'époque, cette cotisation était d'environ 150.000 dirhams (au niveau du barreau de Casablanca)», explique-t-elle.
Par ailleurs, et compte tenu du grand nombre de candidats qui se présentent à ce concours et qui prête pas souvent à controverse, vu le nombre de ceux qui réussissent au final, Mme Chraïbi estime qu'il faudrait revoir les conditions d'accès à ce concours. «Ce concours est ouvert à tous ceux ayant une licence en droit. Et aujourd'hui, avec le nombre croissant de licenciés en droit, tout le monde peut postuler et tenter sa chance, c'est normal. Mais peut-être que si on exigeait un master pour accéder à ce concours, il y aurait moins de candidats», dit l’avocate. Aussi, Kenza Chraïbi juge qu'il est nécessaire de confier la responsabilité d'organiser le concours d'avocats à une institution indépendante du ministère de la Justice.
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