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La Maison de la diaspora marocaine est née

​La Maison de la diaspora marocaine est née. Ce projet qui était dans les cartons depuis 2006 prend enfin forme. La conférence annonçant son lancement a eu lieu, mardi à Casablanca, sous le thème «Un nouvel élan pour une diaspora active et engagée». Cette nouvelle ONG, qui se veut au service des Marocains du monde (MDM), a érigé en priorité l’intégration des MDM qui ont choisi de rentrer dans leur pays d’origine, tout en tenant compte de la dimension identitaire.

L'idée de mettre sur pied «La Maison de la diaspora marocaine» germait depuis 2006. Portée par Jamal Belahrach, qui a fédéré «ses amis» autour de ce projet qui se veut au service des MDM souhaitant renter à leur pays d’origine, l’idée consiste à leur offrir un accompagnement qui prend en compte leur spécificités identitaires. Le projet s’est cristallisé petit à petit, mais les choses se sont accélérées au cours des dernières années. Après la création de l’identité juridique en décembre 2021, le récépissé a été obtenu en août 2022. Ce faisant, la création de «la Maison de la diaspora marocaine» a coïncidé avec le discours Royal à l’occasion du 69e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, le 20 août 2022, «ce qui nous a poussés à accélérer la dynamique», a affirmé Jamal Belahrach, le président-fondateur.  

​La Maison de la diaspora marocaine, pour quels objectifs ?

Pour répondre à cette question, M. Belahrach tient à souligner d’abord qu’il n’y pas une seule diaspora marocaine, mais des diasporas marocaines. Et cette diversité est parfois à l’origine de quelques difficultés d’intégration. «Il y a le problème de l’intégration de ces MDM qui décident de s’installer au pays d’origine. Ces talents qui rentrent souhaitent partager leur expertise, mais font face à une complexité identitaire. Ils souhaitent qu’on respecte leur identité et d’être intégrés dans l’écosystème. Notre rôle est de créer les conditions d’un retour gagnant. Pour cela, il faut un espace physique de rencontre et d’accompagnement», a-t-il expliqué lors de la conférence de presse marquant le lancement de cette structure. Et de préciser : «Nous ne sommes pas là pour remplacer des institutions, mais pour être des contributeurs. Nous voulons être un catalyseur et un fédérateur au service de cette communauté».

Pour M. Belharach, la Maison de la diaspora marocaine aura pour mission de «renforcer le sentiment d’appartenance, et réfléchir avec la diaspora et non pas pour elle». Mais si ce nouvel espace n’a pas vocation à se substituer aux institutions officielles, il se positionne en tant qu’accompagnateur des politiques publiques en la matière. C’est l’idée défendue par Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), qui compte parmi les parrains de ce projet. Car selon lui, l’État ne peut pas tout faire. Après avoir rappelé les différentes facettes de la politique migratoire menée depuis les années 1990, M. El Yazami a dit apprécier la mission portée par cette ONG.

Comment réfléchir avec la diaspora et non pour elle

«Il y a un besoin d’accompagnement des MDM dans le lieu d’accueil, mais il y a aussi un besoin de suivi par la suite. Il faut les aider à s’intégrer dans la société marocaine à leur retour. Il faut faire en sorte qu’il y ait des passerelles pour accompagner ce retour. La Maison de la diaspora entend œuvrer pour cet objectif d’intégration. C’est à cette aune qu’on appréciera son travail», a-t-il souligné. Pour M. El Yazami, le projet porté par M. Belahrah est bienvenu puisqu’il est lancé alors qu’une dynamique globale est enclenchée, marquée par les discussion autour d’une nouvelle politique de la migration et la révision du cadre juridique du CCME. De son côté, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui a récemment fait une étude relative au MDM, a insisté tout particulièrement sur l’importance de travailler sur les liens qui doivent être entretenus et renforcés entre les diasporas et leur pays d’origine, notamment les dernières générations. À cet égard, Ahmed Reda Chami, président du CESE, est revenu sur les recommandations du dernier rapport établi à ce sujet. La question de l’investissement a été également soulevée. Hicham Chaoudri, directeur de l’investissement au département de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, a ainsi insisté sur le tournant que traverse le Royaume avec le nouveau modèle de développement. Il est aussi revenu sur l’intérêt accordé à la question de l’investissement dans le cadre de la nouvelle politique migratoire. Il a souligné qu’une commission interministérielle dédiée à cette question a tenu une dizaine de réunions. Selon lui, cinq principaux thèmes ont été retenus. Il s’agit de la promotion des investissements des MDM, la mobilisation des compétences, les droits et services administratifs fournis, le renforcement des identités culturelle et cultuel et la réforme de l’administration et la modernisation du cadre institutionnel. 

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