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Ahmed Reda Chami : le Maroc ne doit pas rater l'opportunité du dividende démographique

Ahmed Reda Chami a appelé à saisir l’opportunité du dividende démographique «qui risque de disparaître à l’horizon de 2040». Le président du Conseil économique, social et environnemental, qui intervenait lors d’une conférence sur «La jeunesse et l'initiative entrepreneuriale», a alerté sur l'urgence de créer les conditions nécessaires à la valorisation des jeunes et leur insertion dans la dynamique du développement.

Ahmed Reda Chami : le Maroc ne doit pas rater l'opportunité du dividende démographique
Le président du CESE, Ahmed Reda Chami.

Les jeunes constituent une véritable opportunité pour le Maroc et nécessitent la mise en place des conditions favorables à leur insertion dans la dynamique du développement, a souligné mardi dernier le président du Conseil économique, social et environnemental, Ahmed Reda Chami, lors d'une conférence organisée par le CESE en partenariat avec l'Université Sidi Mohammed Ben Abdellah à Fès sur la thématique «La jeunesse et l'initiative entrepreneuriale».

Relancer l'initiative entrepreneuriale chez les jeunes pour créer de l'emploi

Dans son intervention, M. Chami a mis l'accent sur l’importance de saisir l’opportunité de ce «dividende démographique», puisque les jeunes représentent 34% de la population totale (soit 6 millions de jeunes). Il s’agit selon lui de mettre en place les conditions nécessaires à la valorisation de ces jeunes et leur insertion optimale dans le processus du développement du Maroc. «Le Maroc est appelé à saisir cette aubaine démographique pour développer l'économie nationale et produire de la richesse, car cette opportunité risque de disparaître à l'horizon de 2040», a indiqué le même responsable. Dressant un tableau général de la situation du marché de l'emploi, M. Chami a déploré le taux de chômage élevé chez les jeunes, rappelant que 34% de cette population est inactive (selon les dernières statistiques fournies par le Haut Commissariat au Plan en 2021), sachant que ce taux augmente chez les jeunes diplômés pour atteindre 61,2%, «ce qui signifie que cette jeune population est jusqu'à présent absente du marché du travail et donc ne participe pas au processus de création de richesses».

Pour surmonter cette situation, le président du CESE a appelé à la poursuite des efforts consentis par le gouvernement pour l'amélioration du climat des affaires dans le but d'encourager davantage les jeunes à la création d'entreprises, saluant ainsi au passage les efforts ayant permis au Royaume d'améliorer son classement Doing Business et d'accroître le nombre des petites et moyennes entreprises qui sont passées selon lui de 62.000 en 2012 à 104.000 en 2021. M. Chami a également plaidé pour la révision et la rationalisation des programmes d'accompagnement et de financement des projets entrepreneuriaux. «Aujourd'hui l'État propose 40 programmes pour accompagner les jeunes entrepreneurs. Ces différents programmes sont gérés par différentes institutions, ce qui rend le choix du programme le mieux adapté difficile pour les jeunes entrepreneurs souhaitant un accompagnement. Ceci interpelle ainsi l'État afin de revoir et rationaliser ces programmes», explique M. Chami. Le président du CESE a par ailleurs appelé à l'amélioration des formations proposées aux jeunes et leur adaptation au marché de l'emploi, rappelant que le nouveau modèle de développement économique prôné par le Royaume a placé la formation des jeunes au cœur des priorités. Il a également recommandé la mise en place de formations adaptées au profit des jeunes sans emploi, ni formation ni training (les NEET) et le renforcement du concept de «l'école de deuxième chance».

Le président du CESE a aussi préconisé le renforcement de la participation des jeunes à la vie publique et au processus de prise de décision, rappelant dans ce sens que le Conseil a mis en place il y a plus d'un an une plateforme participative citoyenne baptisée «Oucharikou» pour s’assurer que le citoyen accompagne le CESE dans l’élaboration et la proposition des sujets.

L’économie sociale et solidaire a le potentiel de mobiliser des richesses 

Sur un autre registre, le président du CESE a souligné l'importance de renforcer l'économie sociale et solidaire portée par les coopératives et les associations, vu le rôle qu'elle peut jouer dans la promotion des principes d’équité et de justice sociale. «L’économie sociale et solidaire a le potentiel et les moyens de mobiliser des richesses aussi bien matérielles qu’immatérielles dans une synergie solidaire capable de faire face aux exigences d’un développement inclusif et intégré et de limiter les effets des crises économiques éventuelles», a fait savoir le même responsable.

Il convient de rappeler que cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d’une convention de partenariat conclue entre le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, le Conseil économique, social et environnemental, et les universités marocaines.
 

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