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Mehdi Tazi : le Maroc a eu l’audace de lancer des réformes ambitieuses en pleine crise

Dans un contexte national et international difficile, le Maroc a eu l’audace d’enclencher des réformes ambitieuses. L’affirmation est de Mehdi Tazi, vice-président de la CGEM, lors d’un débat organisé par La Vie éco, le 26 janvier à Casablanca. Tazi a tout de même souligné que l’État doit faire face à un certain nombre de défis, notamment la réduction de la dépendance du pays à la pluviométrie et à l’énergie fossile et le renforcement de la capacité d’investissement du secteur privé.

Mehdi Tazi : le Maroc a eu l’audace de lancer des réformes ambitieuses en pleine crise
Évoquant la loi de Finances 2023, Mehdi Tazi, vice-président de la CGEM, a indiqué que malgré tout, le patronat peut se féliciter de l’introduction de l’IS cible à 20%. Ce qui renforcera la compétitivité du pays.

L’économie marocaine a pu, malgré les crises successives enclenchées depuis 2020, faire preuve de résilience. Cette résilience est le résultat des interventions de l’État et la poursuite d’une politique monétaire visant à maîtriser l’inflation. Le constat est de Mehdi Tazi, vice-président de la CGEM, lors d’un débat organisé par le journal «La Vie éco», le 26 janvier à Casablanca. «Nous sortons de plusieurs crises à la fois, avec un rythme inédit, entre la Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise inflationniste. Nous avons fait et nous faisons face à des facteurs exogènes qui viennent perturber notre économie, nos fondamentaux et la capacité des entreprises à opérer dans cet environnement», souligne Tazi. Selon lui, ces crises ont eu comme effet une montée importante de l’endettement des États, dont le Maroc.

Ce qui a réduit les capacités et la marge de manœuvre que le pays pourrait avoir dans le futur. D’où l’importance, selon le vice-président des patrons, de procéder à un rééquilibrage des finances publiques. Tazi a, par ailleurs, affirmé que dans ce contexte très difficile l’État a eu le courage de lancer des chantiers structurants à l’instar de la généralisation de la protection sociale, le dialogue social avec ce qu’il prévoit pour l’augmentation du SMIG, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement et la Charte de l’investissement. Cette dernière, précise Tazi, aura la vertu d’inverser la proportion des investissements publics et privés. Le patron affirme que dans le contexte actuel, l’État a tout intérêt à se concentrer davantage sur son rôle de régulateur tout en renforçant le rôle du secteur privé dans la réalisation des grands chantiers à travers la formule du partenariat public-privé.

Autre défi, le stress hydrique. En effet, explique Tazi, le Maroc doit réduire absolument sa dépendance de la pluviométrie en développant des solutions innovantes. Sans oublier la dépendance du pays à l’énergie fossile qui alourdit sa facture énergétique et ses coûts de production. Évoquant la loi de Finances (LF) 2023, Tazi a indiqué que malgré tout, le patronat peut se féliciter de l’introduction de l’IS cible à 20%. Ce qui renforcera la compétitivité du pays. L’argentière du Royaume, Nadia Fattah Alaoui, qui participait au débat, et qui a chargé le directeur des études et des prévisions financières, Youssef Derkaoui, de rappeler les chiffres de 2022 et les prévisions du Budget 2023, a souligné que si l’Exécutif a favorisé l’entreprise dans la LF 2023 c’est que la croissance vient de celle-ci.

La ministre a tout de même ajouté que ce n’est pas uniquement l’entreprise qui est favorisée dans ce Budget, c’est aussi l’école publique, la santé publique et le salariat. De même, rappelle-t-elle, le dialogue social dans sa première année a coûté 9 milliards de dirhams. «L’entreprise marocaine doit être forte et ambitieuse et c’est aussi de la responsabilité du gouvernement de l’accompagner dans l’atteinte de ses objectifs», insiste la ministre. Un point de vue que ne partage pas l’expert-comptable Abdelkader Boukhriss, qui affirme qu’au contraire l’entreprise est pénalisée. Boukhriss rappelle qu’en termes de masse de la recette fiscale collectée, l’État avait collecté 206 milliards de dirhams en 2020, puis 223 milliards l’année suivante et 264 milliards en 2022 et le même montant prévu en 2023. Cela fait, selon lui, une augmentation de 26%. «Je pense que cette manne d’argent collecté qu’on enlève aux entreprises est pénalisante dans un contexte de crise.

L’État n’est-il pas ainsi en train de pomper toute la richesse des entreprises ? Si on regarde la LF 2023, l’entreprise a été favorisée certes, mais partiellement», développe l’expert-comptable.

>> Lire aussi : Le FMI globalement satisfait du Maroc mais soulève des points à améliorer

 

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