Le développement de la condition de la femme et de la famille nécessite une nouvelle génération d’initiatives et de programmes plus impactants et plus efficaces. Cette réflexion est celle du wali-coordinateur national de l'INDH qui intervenait lors du colloque national sur le thème « Femme, famille et le pari du développement ». Mohamed Dardouri a profité de cette occasion pour mettre en lumière la nouvelle philosophie de l’Initiative nationale pour le développement humain qui agit pour l’émancipation de la femme et donc de la famille.
Au-delà des initiatives et des projets, le travail mené aujourd’hui par l’INDH est relatif au changement des comportements. « Le changement de comportements est un travail à initier depuis l’enfance et bien plutôt à travers la santé de la mère et de l’enfant surtout dans le monde rural », note M. Dardouri. En évoquant la femme rurale, le responsable a précisé un point d’une extrême importance et qui a tout son sens dans toute réflexion autour d’une stratégie pour le développement de la femme. « Les femmes dans le monde rural ont d’autres préoccupations que celles que nous discutons ici à Rabat. Leurs problèmes sont basiques et concernent la vie au quotidien. Elles doivent d’abord avoir des chances pour vivre. La femme rurale enceinte a de gros risques de décès, son fœtus aussi. Vient après le souci de l’alimentation saine de ces enfants et de ces femmes. La femme ou la fille rurale pour qu’elle puisse s’épanouir, doit d’abord se débarrasser de la corvée d’aller chercher de l’eau au quotidien. Autant de problèmes qu’il faut régler en urgence pour passer d’une réflexion pour la survie à une autre relative au développement », a dit le wali-coordinateur de l’INDH. Il a dans ce sens cité l’un des programmes sur lesquels l’INDH est en train de travailler avec l’Unicef et le ministère de la Santé et qui sera pris en compte dans le cadre de la stratégie de réforme de la Santé. Il s’agit de « la santé communautaire ». « Le projet qui existe aujourd’hui dans des douars de 3 régions du Maroc, en attendant de le généraliser aux 47.000 douars, mobilisera des médiateurs sociaux qui s’occuperont « de manière personnalisée » de la santé, l’alimentation et l’éducation ». Pour ce dernier point, une nouvelle approche sera adoptée, celle de la paternité positive. L’idée est d’inculquer au couple que l’éducation de l’enfant est une affaire de tous. Le père comme la mère doivent prendre en charge l’éducation des enfants, ce n’est que comme ça qu’on arrivera à changer les comportements.
Autre initiative innovante, celle d’équiper les femmes, surtout celles qui se trouvent dans des zones reculées, d’un moniteur qui permettra le suivi dans son état de santé en temps réel. Parallèlement à cette initiative, un projet est en cours pour implémenter des cabines de télémédecine dans les montagnes et les zones isolées.
Ces initiatives ont la particularité d’être pratiques et proches des populations qui touchent leur quotidien. « C’est en ciblant des problématiques des femmes rurales que nous allons arriver à changer les choses. La santé, l’alimentation et l’éducation sont les bases de tout changement. Si on n’arrive pas à les développer, on ne pourra pas avancer », conclut l’intervenant longuement applaudi par l’assistance.