Mohamed Ouzzine : la notion de la rentrée politique doit être bannie

Dans un contexte politique marqué par la torpeur estivale et la tendance à reporter l’examen des enjeux socioéconomiques, Mohamed Ouzzine, secrétaire général du Mouvement populaire, estime que le terme «rentrée politique» doit être banni du discours. Interpellé sur les dossiers que son parti entend aborder comme priorités lors de l’imminente rentrée politique, il a répondu que «le temps politique ne devrait pas être dilapidé sous prétexte des vacances d'été, surtout lorsque les problèmes sociaux et économiques persistent et que les citoyens subissent l’impact de la crise générale».

C’est la raison pour laquelle il tient à souligner que le MP ne s'est pas reposé pendant l'été, contrairement aux idées reçues. Selon lui, la responsabilité politique ne peut tolérer l'inaction, surtout au vu des défis persistants qui touchent les populations rurales et montagneuses. Ces communautés souffrent particulièrement en été, confrontées à la chaleur excessive, au manque d'infrastructures de base et à la rareté de l'eau, amplifiant ainsi les problèmes structurels dont ils pâtissent.

Le MP ne s’est pas offert de vacances estivales, selon Mohamed Ouzzine

Selon M. Ouzzine, après la clôture de la session parlementaire du printemps, les groupes parlementaires du MP ont poursuivi leur mission de surveillance du gouvernement. Ils ont insisté pour que les commissions sectorielles se réunissent afin d'examiner des questions brûlantes telles que la hausse des prix, qui impacte directement le niveau de vie des citoyens, en particulier les plus vulnérables. Pour lui, «l'engagement du MP est guidé par le souci de préserver les intérêts nationaux et d'éviter les retards inutiles, étant convaincu que l'ère des miracles est révolue».

Partant de cette conviction, le MP soutient avoir été pionnier en demandant à la Commission des secteurs productifs de discuter avec le ministre de l'Agriculture des mesures nécessaires pour faire face aux défis de la prochaine campagne agricole. Les changements climatiques, les catastrophes naturelles et le stress hydrique ont un impact majeur sur les petits agriculteurs, les éleveurs, les jeunes et les femmes rurales, qui se trouvent dans une situation précaire en raison du manque d'opportunités d'emploi, déplore le parti de l’épi. «Le MP a également soulevé des questions cruciales, comme la découverte de pastèques insalubres à cause de l'utilisation abusive des pesticides».

Le Mouvement populaire est resté aux aguets

«De plus, le parti a pointé du doigt l'absence de dispositions dans le projet de loi de procédure civile concernant l'officialisation de la langue amazighe, au mépris des dispositions constitutionnelles», indique Mohamed Ouzine en listant les sujets sur lesquels a travaillé sa formation. Le même responsable rappelle aussi avoir réagi aux inquiétudes émises par la Délégation générale à l'administration pénitentiaire concernant la surpopulation carcérale en appelant le gouvernement à envisager des peines alternatives pour remédier à cette situation. Sur le plan organisationnel interne, il souligne le renouvellement des structures de la jeunesse, des femmes et des ingénieurs, ainsi que la création d’instances professionnelles pour les avocats, les médecins et d'autres métiers.

Dans la perspective de la prochaine rentrée parlementaire, le MP se fixe comme objectif, précise M. Ouzzine, de faire avancer des dossiers importants, comme l'amendement du Code de la famille pour mieux refléter l'évolution de la société marocaine. M. Ouzzine conclut en réaffirmant lea volonté du MP de mobiliser ses ressources pour le bien du pays, dans l'espoir que l'action politique se traduise par des changements concrets pour le plus grand bénéfice des couches sociales, notamment celles les plus vulnérables.

Pour le MP, le gouvernement reporte les dossiers prioritaires

M. Ouzzine tient à exprimer par ailleurs sa déception de la réaction du gouvernement, «indifférent et silencieux» face aux problèmes des citoyens, en particulier la hausse des prix des hydrocarbures. Pour lui, l'argument de la conjoncture mondiale ne peut plus être utilisé pour justifier des décisions qui ne tiennent pas compte de la réalité du pays. Dans ce contexte, le SG du MP ne manque de s’interroger sur nombre de points qui avaient pourtant fait l’objet d’un engagement clair du gouvernement : où est la mise en œuvre du modèle de développement dans l'agenda gouvernemental ? Qu'en est-il de l'activation effective de la régionalisation avancée pour lutter contre les disparités territoriales et promouvoir la justice sociale ? Dans ses propos, Mohamed Ouzzine appelle à des actions concrètes pour répondre aux préoccupations des citoyens et promouvoir un avenir plus équitable pour tous.