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Médicaments : les pharmaciens revendiquent le droit de substitution pour gérer les ruptures d'approvisionnement

À l’approche de la saison d’hiver, les pharmacies signalent la pénurie de certains médicaments qui rentrent dans le traitement de plusieurs maladies chroniques. Beaucoup de ces médicaments peuvent être remplacés par des substituts. Face à cette situation critique, la Confédération des Syndicats des pharmaciens du Maroc recommande l'application du droit de substitution, afin de garantir aux patients un accès ininterrompu aux soins.

Médicaments : les pharmaciens revendiquent le droit de substitution pour gérer les ruptures d'approvisionnement

La pénurie de médicaments est un problème qui touche de nombreux pays en raison de plusieurs facteurs, tels que les pénuries des matières premières ou les décisions commerciales des fabricants. Bien que le marché pharmaceutique marocain ait été particulièrement résilient pendant la crise sanitaire, l'on note quelques perturbations qui touchent des médicaments ayant un intérêt thérapeutique majeur. D'ailleurs, les professionnels appellent à faire la différence entre une pénurie, une rupture de stock, une rupture d’approvisionnement ou une simple tension sur un ou plusieurs produits de santé. 

Contacté par « Le Matin » pour comprendre les raisons derrière la disparition de certains médicaments et les solutions possibles afin d'éviter tout impact négatif sur la santé des malades, le secrétaire général de la Confédération des Syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM), Amine Bouzoubaa, a expliqué qu'il s'agissait d'un problème international vu que la production de presque 80% des matières premières se fait seulement par la Chine et l’Inde.

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Pour ce qui est du contexte national, Dr Bouzoubaa a indiqué que le Maroc était touché constamment par ce phénomène. « Les tendances du marché des médicaments sont toujours fluctuantes, on peut trouver aujourd’hui des médicaments en pénurie, et demain ils réapparaissent dans le marché et ainsi de suite », a -t-il noté. Les professionnels parlent notamment de perturbations dans le processus d'approvisionnement qui peut, de temps en temps, amener à puiser dans les stocks de réserves. 

Interrogé sur les médicaments qui sont actuellement en rupture dans certaines pharmacies, le SG de la CSPM a indiqué que le problème se pose pour de nombreuses pathologies notamment les traitements de maladies cardiaques maladies pulmonaires ou respiratoires, diabète, thyroïde... À cela s'ajoutent les perturbations enregistrées dans l'approvisionnement de certains médicaments dits classiques pour le traitement des maladies liées à la saison d’hiver. « Cette situation met en péril la santé et la qualité de vie des patients qui dépendent de ces médicaments pour traiter des maladies chroniques ou graves et qui ne peuvent pas se déplacer régulièrement chez le médecin traitant pour changer la prescription et prendre les équivalents », a-t-il signalé.

Pénurie des médicaments : Quelles solutions ?

Face à cette situation, la Confédération des Syndicats des pharmaciens appelle à l’application du droit de substitution. « En vertu de ce droit, les pharmaciens seraient autorisés à fournir aux patients un médicament équivalent lorsque le médicament prescrit par le médecin n'est pas disponible. Cette mesure permettrait aux patients de continuer leur traitement sans interruption, évitant ainsi des complications potentielles de leur état de santé », a souligné notre interlocuteur.

À noter que le droit de substitution des médicaments est une des revendications des pharmaciens discutées plusieurs fois avec la tutelle. Ce dossier ne fait pas l’unanimité notamment de la part des médecins. En effet, si les pharmaciens appellent à encadrer ce droit par une loi qui viendra faciliter la dispensation des médicaments, les médecins eux y voient un risque pour la profession.

Dr Bouzoubaa recommande également de donner le droit aux pharmaciens, qui sont selon lui, les premiers spécialistes des médicaments, de notifier les substituts dans le dossier de la mutuelle. « Actuellement, de nombreux patients doivent supporter des coûts supplémentaires lorsqu'ils se tournent vers leurs médecins pour leurs prescrire une autre ordonnance de substituts ou ils arrêtent carrément le traitement, ce qui va impacter leur santé », a-t-il alerté.

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