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Mardi 21 Mai 2024
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Les perspectives et les défis du secteur de la Chimie (Forum international)

Les travaux du premier Forum international de la chimie se sont ouverts ce mercredi à Rabat. Organisé par la Fédération de la chimie et de la parachimie, en partenariat avec le ministère de l’Industrie et du commerce, cette rencontre, placée sous le signe de l’émergence d’une industrie nationale, vise à créer une dynamique d’affaires à même de jeter les bases d’une véritable souveraineté industrielle nationale.

Les perspectives et les défis du secteur de la Chimie (Forum international)
ph saouri

Considérés comme figurant parmi les secteurs clés de l’économie, les industries chimiques et parachimiques fédèrent 1.600 entreprises employant plus de 80.000 personnes. Totalisant des investissement de 11 milliards de dirhams, elles génèrent 190 milliards de dirhams de chiffre d’affaires, dont 120 milliards à l’export. Et pourtant, ces chiffres ne sauraient cacher des défis majeurs ayant trait notamment à la faible intégration du secteur et au faible investissement dans la recherche et l’innovation. Pour explorer l’avenir du secteur et identifier les nouveaux leviers de croissance, les acteurs de ces industries se sont donné rendez-vous mercredi à Rabat pour participer aux travaux du premier Forum international de la chimie.

Les atouts du secteur de la chimie et la parachimie 

Intervenant à l’ouverture de cette rencontre, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce, a mis en avant les atouts du Maroc qui pourraient contribuer à développer davantage cette activité. Il a cité en particulier la position stratégique du pays, situé à la croisée des chemins entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient. Une position qui place le Royaume en tant que point de transit idéal pour les produits chimiques à destination de ces régions, raccourcissant ainsi les circuits logistiques et facilitant les échanges commerciaux en les rendant plus compétitifs, tout en contribuant à réduire l’empreinte carbone. Le ministre a par ailleurs mis en avant les compétences abondantes dont dispose le Royaume et qui restent accessibles avec un coût du travail relativement avantageux, conjuguées à un potentiel d’innovation scientifique et technologique qui a été mis au jour par la pandémie.

Outre ces atouts indéniables, le secteur bénéficie de l’engagement du gouvernement à faciliter l’investissement à travers un arsenal juridique et réglementaire favorable ainsi que des facilités pour promouvoir les investissements à faible coût énergétique et de carbone. Leïla Benali, ministre de la Transition énergétique et du développement durable, n’a pas manqué de le souligner, précisant que ces avantages ont fait que le Royaume attire de plus en plus d’investisseurs dans la transition énergétique. De son côté, le président de la CGEM, Chakib Alj, a salué ces efforts «qui nécessitent d’être consolidés». Le responsable a ainsi souligné l’importance de la mise en place de nombre de mesures, notamment la réforme de la fiscalité «avec une programmation pluriannuelle des impôts et taxes, pour offrir une stabilité et prédictibilité aux opérateurs internationaux». M. Alj a par ailleurs plaidé pour la poursuite du développement des investissements dans des infrastructures performantes. «Il est également primordial de poursuivre les efforts de sorte à atteindre un coût de l’énergie au kilowattheure de 0,5 dirhams et accélérer le développement de sources d’énergies renouvelables», ajoute le même intervenant.

Le Maroc doit assurer une transition vers la chimie verte 

Pour sa part, Mohammed Benchaâboun, directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, a estimé que le développement de l’industrie chimique était tributaire de cinq enjeux majeurs. Il s’agit d’assurer une transition vers une chimie verte, la numérisation et l’utilisation massive des nouvelles technologies, l’évolution de la réglementation, notamment en matière environnementale et de sécurité, et enfin le développement de partenariats dans le sens d’accélérer l’innovation et développer de nouvelles solutions. «L’industrie chimique est particulière, en ce sens qu’elle fournit les matières premières nécessaires à de nombreux secteurs industriels. C’est ainsi que son développement dans le cadre d’une approche graduelle et d’investissements ciblés permettrait d’augmenter le taux d’intégration verticale de nombreux secteurs industriels dans notre pays et de capter davantage de valeurs», a précisé M. Benchaâboun, qui a retenu cinq leviers de l’industrie chimique.

Il s’agit de l’accroissement de la compétitivité et l’internationalisation, l’intégration verticale des secteurs industriels à travers la production des intrants par l’industrie chimique, la recherche et développement pour de nouveaux procédés pour améliorer les propriétés de produits pour des produits plus respectueux de l’environnement et plus durables, la transition vers une chimie verte et l’utilisation des énergies renouvelables et le développement de la synergie entre les opérateurs de l’industrie. Selon le directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, agir sur chacun de ces leviers suppose que cette industrie investisse massivement pour renforcer la compétitivité et stimuler l’innovation pour rester compétitive sur le marché mondial.

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Signature des statuts du cluster Chimie & Matériaux

Le premier Forum international de la chimie qui s’est tenu à Rabat a connu la signature des statuts du cluster Chimie & Matériaux, avec l'OCP, l'Université Mohammed VI Polytechnique, Managem et INOVX. Ce cluster a pour objet, entres autres, de contribuer et de permettre une étroite collaboration entre les acteurs industriels, les universités, les fédérations et notamment les startups actives sur les chaînes de valeur de la chimie et des matériaux. Par ailleurs, une deuxième convention a été signée entre la Fédération de la chimie et de la parachimie et le Club des femmes administrateurs au Maroc, dans l'objectif d’améliorer l’efficacité et la parité dans la gouvernance en entreprise.

Lire aussi : Les investissements industriels promis à une nouvelle dynamique, l'emploi en berne (BAM)

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