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La reconduction de l'aide aux transporteurs dépendra des évolutions du marché (Abdeljalil)

Le ministre du Transport et de la logistique, Mohammed Abdeljalil, était l’invité de «L’Info en Face», en direct du Salon Logismed 2023. Les échanges ont porté notamment sur le soutien auxprofessionnels du transport, la professionnalisation du secteur ainsi que sa décarbonation.

La reconduction de l'aide aux transporteurs dépendra des évolutions du marché (Abdeljalil)
Mohammed Abdeljalil. Ph. Sradni

Un peu plus d’un an après la mise en place du dispositif de soutien au secteur du transport, un bilan d’étape s’impose. Cette aide globale d’environ 5 milliards de DH a bénéficié, pour rappel, aussi bien aux transports de marchandises qu’aux transports de personnes. «A-t-elle été efficace ? Il n’y a pas besoin de faire une étude pour répondre, il suffit simplement de regarder ce qui s’est passé depuis», a déclaré Mohammed Abdeljalil. «Avons-nous eu des arrêts dans les transports publics ? Non. Avons-nous eu des augmentations de prix dans les transports de passagers ? Non. Avons-nous eu des perturbations d’approvisionnement dans le transport de marchandises ? Non. Donc cette aide a été efficace», tranche le ministre du Transport et de la logistique au micro de Rachid Hallaouy, en direct du Salon Logismed 2023.

L’invité de l’émission du «Groupe Le Matin», «L’Info en Face», précise également que le gouvernement devrait continuer à observer ce qui se passe au niveau du marché du transport et du prix des hydrocarbures pour décider s’il faut poursuivre ce soutien au secteur. «En fonction des évolutions, nous déciderons s’il est opportun ou non de reconduire une aide». Le ministre précise ainsi que ce soutien au secteur est intervenu pour répondre à la difficulté créée, suite à la crise en Ukraine, qui a induit une hausse rapide des prix des hydrocarbures. «Ce n’est pas tant l’augmentation, mais la vitesse à laquelle cette augmentation a eu lieu, qui nous a interpellés». Selon Mohammed Abdejalil, les opérateurs du transport routier sont des acteurs de taille «modeste» dont l’assise financière ne peut faire face à des augmentations aussi rapides. «Il fallait les soutenir le temps que le marché, par le mécanisme de l’offre et la demande, rétablisse la réalité des prix».

Ce mécanisme de soutien au secteur du transport n’est pas le seul chantier du ministère du Transport. Le projet de loi sur l’indexation étant toujours dans le pipe. «J’espère qu’il sera validé par le Parlement cette année», lance-t-il. Il s’agit d’un projet de texte dont l’objectif est d’équilibrer la relation entre le chargeur et le transporteur. «L’indexation n’est rien d’autre qu’un accord entre les deux parties qui reconnaissent que les prix des hydrocarbures ne sont la responsabilité ni de l’un ni de l’autre et qu’ils doivent être répercutés dans le prix du transport. Si les hydrocarbures montent, le prix du transport monte. Le cas échéant, le prix du transport doit baisser», explique l’invité de «L’Info en Face». «Dans un marché ouvert, les variations de prix sont naturelles, à la hausse comme à la baisse».

Professionnalisation du secteur du transport ou comment lutter contre l’informel

Le marché du transport souffre toujours de l’informel. La professionnalisation du secteur a donc pour objectif de créer les conditions d’attraction des acteurs qui sont dans l’informel vers le formel. «Il faut créer un intérêt pour que les gens viennent dans le formel. C’est dans ce cadre que nous travaillons de manière à les attirer à venir, parce qu’ils peuvent bénéficier d’avantages comme des primes à la casse pour renouveler leurs véhicules et avoir des consommations beaucoup plus faibles, ou encore des formations gratuites en faveur de leurs conducteurs et ressources humaines», développe le ministre. Selon lui, il faut créer les conditions nécessaires pour que les transporteurs respectent les règles du jeu. «Nous travaillons avec les professionnels du secteur parce qu’il y a des préalables qu’ils nous demandent de mettre en œuvre et nous sommes en train de trouver des solutions».

Décarbonation : les pistes pour réussir la transition du secteur du transport

«Le département du Transport est un des plus grands contributeurs au sens négatif en terme d’émission de CO2», déplore l’invité de Rachid Hallaouy. Et pour réduire l’empreinte carbone du secteur, quelques pistes sont proposées. Pour le transport de personnes, la massification des transports collectifs est préconisée. «Il faut que la voiture augmente moins vite et que les transports collectifs augmentent plus vite. Nous devons travailler pour que dans les villes nous ayons plus d’autobus, plus de tramway, plus de taxis, plus de partages de véhicules, etc. Nous devons, également, créer les conditions pour que, comme dans d’autres pays du monde, nous puissions inciter au covoiturage, au partage, parce que tout bêtement deux personnes dans une voiture ça consomme deux fois moins de CO2 qu’une seule personne dans une voiture». S’agissant du transport de marchandises, l’empreinte carbone est un sujet qui est déjà sur la table notamment pour l’export avec des partenaires commerciaux comme l’Europe. «Nous aurons des sujets sur l’optimisation ou la réduction des gaz à effet de serre par nos véhicules à moteur et notamment le transport international routier. Je pense qu’il faut être patient pour voir quelles sont les évolutions technologiques qui vont permettre à ce transport de devenir plus écologique et plus amical à l’environnement». Mohammed Abdeljalil conclut qu’«aujourd’hui, le Maroc doit être dans une position d’ouverture par rapport à toutes les technologies nouvelles pour pouvoir choisir la meilleure et profiter de ce qui est expérimenté un peu partout dans le monde pour pouvoir disposer de la flotte la plus écologique, mais la plus efficace aussi». 

Logismed : les acteurs de la logistique ont la parole

Mehdi Hamdoune, directeur logistique et développement à Sapress

«Notre objectif est d’apporter une valeur ajoutée au marché de la logistique en misant sur la rapidité et l’efficacité des services. Nous nous basons aussi sur un réseau renforcé de plus de 900 localités à travers le Maroc. Nous veillons également à suivre les nouveautés technologiques sur le marché pour améliorer davantage nos services.»

Yassine Adib, PDG d’Almav Logistics

«Nous sommes présents au Logismed pour partager les nouveautés axées sur la digitalisation de la supply chain, sur l’automatisation de certains process ainsi que la mécanisation et la robotique. Nous sommes sur une vision d’avenir des entrepôts. L’idée est d’apporter de la valeur ajoutée aux industriels et aux clients.»

Rachid Tahri, opérateur dans le transport et la logistique à l’international

«Logismed nous permet de rencontrer les différents opérateurs et donneurs d’ordres dans le secteur et de découvrir les dernières actualités notamment au niveau technologique. D’ailleurs, le thème retenu cette année nous permet de comprendre mieux ce nouveau concept qu’est l’omnicanalité pour répondre aux exigences des clients.»

Yann de Feraudy, président de France Supply Chain

«Le Maroc prête une grande importance aux infrastructures pour développer le secteur du transport et de la logistique avec une vision encourageante qui positionne le Maroc comme hub continental et sur le bassin méditerranéen. Pour le secteur, c’est important d’anticiper les demandes et exigences des clients et connaître les contraintes réglementaires et commerciales pour pouvoir réagir et s’adapter.» 

Lire aussi : Coup d’envoi de la 10e édition du Logismed à Casablanca

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