Réforme de l’enseignement supérieur : les axes stratégiques, les leviers d’opérationnalisation et les chantiers d’amorçage

Pour accélérer la transformation de l'écosystème de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, le temps est désormais à l’action concrète pour implémenter effectivement le Pacte Esri 2030. La semaine dernière, le ministre de tutelle, Abdellatif Miraoui, a tenu une réunion avec les présidents des universités pour discuter des mesures mises en place pour assurer une rentrée universitaire 2023-2024 réussie, laquelle coïncide avec le début de la mise en œuvre effective du «Pacte Esri 2030». Un Pacte qui puise ses fondement dans les Hautes Orientations Royales visant l’édification d’un capital humain résilient et en pleine capacitation.

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Réforme de l’enseignement supérieur : Quatre axes stratégiques

Le Pacte Esri s’articule autour de quatre axes stratégiques, à savoir une réforme pédagogique globale et intégrée, une recherche scientifique alignée sur les priorités nationales, un écosystème d’innovation performant et un nouveau mode de gouvernance alliant agilité et performance.

• Une réforme pédagogique globale et intégrée : cet axe vise un modèle pédagogique centré sur la capacitation. En d’autres termes, cette réforme a pour objectif de rendre les diplômés universitaires marocains, après le cycle de la licence, des citoyens responsables, autonomes, ayant les capacités techniques linguistiques et comportementales pour s’adapter aux mutations du marché de travail. Et pour les titulaires d’un master, elle vise à en faire des experts dans leur domaine, dotés de l’esprit critique et d’innovation pour impulser les capacités compétitives du tissu productif. Et enfin, pour les titulaire d’un doctorat, la réforme cible une nouvelle génération d’enseignants chercheurs aux standards internationaux.

• Une recherche scientifique alignée sur les priorités nationales : cet axe repose sur deux leviers structurants. Le premier a trait à la formation d’une nouvelle génération de doctorants-moniteurs recrutés parmi les meilleurs talents et fortement impliqués dans la recherche, et le second porte sur la structuration de la recherche scientifique autour d’instituts nationaux de recherche thématiques.

• Un nouveau mode de gouvernance alliant agilité et performance : cet axe vise à instaurer une gouvernance qui asseoit les jalons d’une autonomie effective de l’université et de l’excellence opérationnelle de l’écosystème dans sa globalité, et ce à travers l’agilité financière et le contrôle de performance, l’inclusion territoriale et socio-économique, la pérennité statutaire et sociale et l’encouragement de la création de business models public-privé.

Réforme de l’enseignement supérieur : Leviers d’opérationnalisation

L’opérationnalisation de ce Pacte nécessite d’actionner un certain nombre de leviers. Ceux-ci ont trait notamment à :

• La transformation numérique qui requiert une administration entièrement digitalisée, des services en ligne dédiés aux étudiants, aux enseignants-chercheurs et à la gestion des ressources humaines.

• La performance du système, laquelle passe par des synergies transversales au sein de l’écosystème et avec les parties prenantes au niveau territorial et national.

• La structuration, l’organisation et la réglementation. Ceci implique une refonte de la loi 01.00, une accélération de l’adoption de ses textes d’application, une loi-cadre, des statuts du personnel, un statut de l’enseignant-chercheur et un statut de l’étudiant et de sa vie étudiante.

Aussi, l’opérationnalisation de ce Pacte acquiert un partenariat rénové «État-université-région», une ouverture affirmée sur l’international (impulsion des programmes de mobilité entrante et sortante, implication dans les programmes internationaux de recherche, ouverture de l’espace universitaire national à des opérateurs internationaux…) et une forte implication des compétences marocaines à l’étranger.

Réforme de l’enseignement supérieur : Chantiers d’amorçage

Pour amorcer la mise en œuvre du Pacte Esri, plusieurs chantiers ont été retenus comme prioritaires, parmi lesquels le lancement de formations 100% anglophones, la mise en place de plateformes linguistiques et de tests de positionnement en langues, l'accréditation de nouvelles formations (fruit de l'écoute et du diagnostic des besoins de l'écosystème économique régional), ou encore la mise en place d'écoles «Code 212» (avec l'ambition d'atteindre 500.000 certifications à l'horizon 2028).