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Remèdes naturels pour soigner la grippe : Pas toujours une solution !

Face à une vague de grippe saisonnière assez virulente cette année, beaucoup de personnes ont recours aux recettes de grand-mère pour soulager leurs maux et réduire l'usage des médicaments. Les témoins approchés par «Le Matin» se disent fatigués par les traitements qui «ne sont pas sans effets indésirables». Un constat que les spécialistes relativisent, mettant en garde contre cette pratique qui comporte aussi son lot de risques.

Remèdes naturels pour soigner la grippe : Pas toujours une solution !
La pratique pourrait être dangereuse lorsque les patients recourent à des herbes et des plantes dont ils ne connaissent ni l’origine, ni le mode d’utilisation et le dosage.

Tous les professionnels de la santé s’accordent à dire que l’épidémie de grippe est particulièrement plus intense cette année. Effectivement, beaucoup de Marocains souffrent ces temps-ci de symptômes virulents similaires : une forte fièvre accompagnée de courbatures, d'une toux sèche, de maux de tête et de gorge, mais aussi de perte d'appétit et fatigue excessive. Si certains se dirigent vers les médecins, ou du moins vers les pharmaciens, pour avoir le traitement à suivre, d’autres préfèrent recourir aux recettes grand-mère. Ils se contentent ainsi de prendre, par exemple, un mélange de lait chaud et de miel, à consommer du gingembre ou encore à dissoudre une cuillère à café de miel dans un verre d'eau tiède avec quelques gouttes de citron.

Pour la plupart des Marocains, «ces recettes sont simples, faciles et surtout pas chères», comme en témoigne Ali, un jeune qui a décidé de recourir à cette méthode après avoir attrapé la grippe trois fois cette année. Malak, une jeune maman de trois enfants, défend aussi ces recettes et estime qu’elles sont moins néfastes pour la santé que l’approche thérapeutique. «À chaque fois que l’on parte chez le médecin pour cause de grippe, celui-ci nous prescrit immédiatement les antibiotiques et des corticoïdes. J’ai décidé donc d’éviter les consultations médicales et de recourir aux remèdes naturels», explique-t-elle. Cette maman est quasi convaincue que les médicaments, quelle que soit leur nature, entraînent des effets indésirables à moyen et long termes.

Que dit le médecin ?

Contacté par «Le Matin», Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, estime que certains remèdes naturels peuvent bel et bien être efficaces pour soulager les symptômes de la grippe, surtout s’ils sont pris juste après l’apparition des premiers signes. Toutefois, alerte-t-il, ces pratiques ne sont pas basées sur des éléments scientifiques. «On y trouve un peu de tout et pas que du bon», note le médecin. Et d’ajouter que ceci pourrait être dangereux, particulièrement lorsque les patients recourent à des herbes et des plantes dont ils ne connaissent ni l’origine, ni le mode d’utilisation et le dosage, ce qui pourrait aggraver leur situation sanitaire. «Ces produits peuvent aussi ne pas être compatibles avec l’état de santé du patient, ce qui pourrait coûter cher», alerte le médecin. Sur ce volet, il convient de souligner que les derniers chiffres dévoilés par le Centre anti-poison et de pharmacovigilance du Maroc au quotidien «Le Matin» en 2022 révèlent que 4% des personnes intoxiquées par les plantes et produits de la pharmacopée traditionnelle décèdent. Le Centre a d’ailleurs enregistré 1.826 cas d’intoxication entre 2009 et 2019.

Une précision d’une grande importance : Les remèdes naturels peuvent soulager les douleurs, mais risquent aussi de laisser passer à côté d’une autre maladie. Les symptômes constatés peuvent représenter un tableau d’entrée pour une autre pathologie d’où l’intérêt de la consultation. «Il faut absolument avoir un diagnostic surtout si les symptômes persistent. Ceci permettrait d’avoir le traitement adéquat et éviter les complications», insiste-t-il.
Par ailleurs, Dr Hamdi tient à souligner l’importance du repos et de l’alimentation équilibrée, mais aussi et surtout de veiller à la prévention au préalable pour éviter la contamination, et ce à travers les mesures d’hygiène que tout le monde connaît aujourd’hui. Le vaccin reste aussi, selon l’expert, une priorité pour les personnes vulnérables porteuses de maladies chroniques ou les plus de 65 ans.

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