Les importations ont progressé plus vite que les exportations au premier mois de l'année en cours. Ce qui s'est traduit par un déficit commercial en augmentation de 10,6%, atteignant 21,77 milliards de DH à fin janvier 2023 et une baisse du taux de couverture à 60% contre 61,5% un an plus tôt, selon l’Office des changes.
Ainsi, les exportations ont connu une hausse de 3,6% en janvier sur un an. Cette performance concerne la majorité des secteurs, essentiellement l’automobile, l’électronique, électricité et le textile et cuir. Les ventes du secteur automobile se sont accélérées de 44,8% pour s’établir à un peu plus de 10 milliards de dirhams, après un mois de janvier 2022 dans le rouge. Cette évolution est consécutive à la hausse des ventes des principaux segments du secteur, à savoir la construction (+48,4%), le câblage (+51%) et l’intérieur véhicules et sièges (+26,6%). De même, les exportations du secteur électronique et électricité s’apprécient de 39,2%, à 1,74 milliard de dirhams à fin janvier dernier.
Cette croissance est, principalement, tirée par la hausse des ventes des composants électroniques (73,4%) et celles des fils et câbles (28,2%). De leur côté, les expéditions du textile et cuir s’améliorent de 14,1%, à la faveur de la hausse des principaux segments de ce secteur, en l’occurrence les vêtements confectionnés (+19,3%) et les chaussures (+26,7%). Les exportations des articles de bonneterie demeurent, quant à elles, quasiment stables (+0,8%).
S’agissant des exportations des phosphates et dérivés, elles s’établissent à 5,39 milliards de dirhams à fin janvier contre 8,7 milliards un an auparavant. Soit une contraction de 38,6% sur un an. Cette évolution est le résultat de la hausse des exportations des phosphates (+3,9%) et du recul des ventes des engrais naturels et chimiques (-38,1%) et celles de l’acide phosphorique (-56,7%). Par ailleurs, le secteur agricole et agroalimentaire affiche une amélioration de 2,5% à l’export à la faveur des expéditions de l’industrie alimentaire qui s’élèvent à 3,45 milliards de DH, en progression de 5,2% sur un an.
La facture énergétique du Maroc monte sous l'effet prix
Les importations, elles, ont augmenté de 6,3% à fin janvier dernier se situant à 54,40 milliards de dirhams. Cette hausse touche la majorité des groupes de produits. En effet, la facture énergétique s'alourdit de 30% sur un an. Une évolution qui recouvre la hausse des approvisionnements de l’ensemble des produits énergétiques notamment le gasoil et le fuel-oil (+684 millions de DH) due à l’accroissement des prix de 35,5%. En revanche, les quantités importées reculent de 13,1%. Concernant les importations des biens d’équipement, celles-ci augmentent de 16,8%, suite à la croissance des achats des moteurs à pistons de 74,6%. De son côté, la facture alimentaire s’accroit de 4,2%. Quant aux achats des produits bruts, ils accusent une baisse de 18,4%, suite à la chute des achats des soufres bruts et non raffinés de 61,2%. De même, les importations des demi-produits reculent de 7,1% sous l'effet d'une régression des achats de l’ammoniac de 57,6% sur un an.
Les recettes touristiques, les IDE et transferts MRE en forme
Les recettes voyages ont atteint 8,24 milliards de DH à fin janvier 2023 contre seulement 1,13 milliard à fin janvier 2022. Ainsi, ces recettes dépassent le niveau atteint à fin janvier 2020 (6,74 milliards de DH), période avant la fermeture des frontières liée à la pandémie du Covid-19, soit +22,2%. Les dépenses, quant à elles, se situent à 1,54 milliard de DH. Ce niveau demeure inférieur à ceux enregistrés à fin janvier 2019 (1,57 milliard) et à fin janvier 2020 (1,83 milliard), périodes avant la crise du Covid-19. Ainsi, le solde excédentaire des voyages se situe à 6,69 milliards de DH à fin janvier 2023 contre seulement 378 millions une année auparavant.
Concernant les transferts de fonds effectués par les Marocains résidant à l’étranger, ils s’établissent à 9,22 milliards de dirhams à fin janvier, affichant une hausse de 46,3% sur un an. Pour ce qui est des recettes des investissements directs étrangers (IDE), elles montent de 65,9% alors que les dépenses baissent de 31,2% sur un an. Ainsi, le flux net des IDE a plus que triplé passant de 637 millions de DH à fin janvier 2022 à 2,21 milliards à fin janvier 2023.
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