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Séisme d'Al Haouz : Le Maroc recourra-t-il à la ligne de crédit du FMI ?

Le Royaume bénéficie, depuis avril dernier, d’une ligne de crédit modulable d'environ 5 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international. Cette ligne, de deux ans, est destinée notamment à fournir au pays une assurance supplémentaire contre les chocs et les risques extrêmes. Cette ligne sera-t-elle utilisée face au choc du séisme comme c’était le cas en 2020 avec la LPL d’environ 3 milliards de dollars, face à la pandémie de la Covid-19 ? Pour l’économiste Abdelghani Youmni, cette solution reste une option, en attendant l’évaluation des autorités publiques et leur plan d’action.

Séisme d'Al Haouz : Le Maroc recourra-t-il à la ligne de crédit du FMI ?
Plusieurs pays et institutions internationales ont exprimé leur volonté de soutenir le Royaume, dont le FMI.

Suite au séisme survenu le 8 septembre, le Maroc utilisera-t-il la Ligne de crédit modulable (LCM) approuvée par le Fonds monétaire international (FMI) en faveur du pays en avril dernier ? Le Royaume bénéficie d’un accord LCM de deux ans pour la prévention des crises, d'un montant d'environ 5 milliards de dollars. Cette Ligne est destinée notamment à fournir au pays une assurance supplémentaire contre les chocs et les risques extrêmes. Rappelons qu’en 2020, les autorités marocaines avaient procédé au tirage de toutes les ressources disponibles dans le cadre de l'accord en vigueur au titre de la Ligne de précaution et de liquidité (LPL), soit environ 3 milliards de dollars, afin de limiter les répercussions sociales et économiques de la pandémie de la Covid-19.

>> Lire aussi : Séisme d'Al Haouz : Les dommages pourraient atteindre jusqu'à 8% du PIB du Maroc

Cette décision s’ajoutait à d’autres mesures dont la mise en place d’un Fonds spécial de 10 milliards de dirhams, en plus des soutiens financiers d’institutions internationales comme la Banque mondiale. Aujourd’hui, le gouvernement travaille à évaluer les impacts, les besoins en aides et les coûts de la reconstruction. Sur Hautes Instructions Royales et dans le cadre de l'effort national pour la mise en place de mesures d’urgence pour pallier l’impact du séisme, le Fonds spécial pour la gestion des effets du tremblement de terre a été créé. Plusieurs pays et institutions internationales ont exprimé leur volonté de soutenir le Royaume, dont le Fonds monétaire international.

Ce dernier a affirmé qu’il a été en contact ces derniers jours avec les autorités marocaines, sans dévoiler les détails. Dans une déclaration conjointe, avec notamment la commission européenne et la Banque mondiale, le FMI a également confirmé qu’il mobilisera avec ses partenaires des outils techniques et financiers pour soutenir le Maroc. «L’utilisation de la ligne de crédit du FMI reste une option. Mais le compte spécial en plus des participations d’États amis et des institutions internationales comme la Banque mondiale, donnera une première tendance sur la capacité financière du Maroc face à ce choc. Il faut aussi attendre le bilan officiel de l’État sur les effets du séisme sur l’économie du Maroc, le plan d’action de riposte et les besoins en financement», a déclaré au journal «Le Matin», Abdelghani Youmni. Pour cet économiste et spécialiste des politiques publiques, les dernières estimations de l'United States Geological Survey (USGS) qui a évalué les dommages potentiels et les besoins en réponse à 8% du PIB du Maroc englobent toutes pertes matérielles en termes d’immobilier, bétails, production agricole, recettes touristiques, revenus du travail et aussi reconstruction.

Le besoin s’élève donc à plus de 120 milliards de dirhams répartis sur 4 ans, notamment pour couvrir la reconstruction, les subventions aux collectivités et les transferts monétaires aux personnes touchées. Ces besoins devront être financés en partie par la solidarité nationale et l’État et dépendront également de la performance économique du pays à court et moyen termes. A rappeler que lors de l’approbation de la ligne de crédit, le FMI avait expliqué que malgré sa résilience, l'économie marocaine reste vulnérable à une détérioration de l'environnement économique et financier mondial, à une volatilité accrue des prix des matières premières et à des sécheresses récurrentes. Dans ce contexte, l'accord de la LCM est destiné à fournir au pays une assurance supplémentaire contre les risques extrêmes sur une période de 24 mois.

>> Lire aussi : Séisme d’Al Haouz : le secteur agricole pourrait connaître une pénurie de main-d’œuvre

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