Plusieurs jours après le séisme tragique de la nuit du vendredi 8 septembre, l’ampleur des dégâts de ce cataclysme reste encore difficile à évaluer. Seule certitude pour le moment : le tremblement de terre aura «un impact considérable sur les activités économiques d'un grand nombre de secteurs au niveau de la région».
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Selon l’analyste économique Mohammed Jadri, les conséquences de cette catastrophe naturelle devraient se chiffrer en milliards de dirhams. «Une catastrophe naturelle de cette taille engendre des dégâts importants. Les premiers à déplorer sont les dégâts humains qui frôlent les 3.000 morts. Et ces victimes contribuaient à l’économie locale de manière non négligeable. Car parmi ces gens-là qui ont péri sous les décombres, il y avait des agriculteurs, des commerçants de proximité… et chacun contribuait à son niveau aux efforts de développement. Sans parler des dégâts matériels importants ayant touché les infrastructures routières et les réseaux de télécommunication, d’électricité, d’assainissement, ainsi que les dispensaires et les écoles réduits en ruines. Selon des sources officielles, plus de 500 écoles se sont effondrées», souligne M. Jadri.
Pour cet expert, l’étendue de la zone sinistrée risque par ailleurs d’accentuer les dégâts et fait que le séisme pourra impacter plusieurs secteurs d’activité économique, puisque le tremblement de terre a touché trois zones, à savoir Marrakech, Agadir et Ouarzazate. Des régions où l'activité touristique est importante et pourrait être perturbée.
Le secteur de l’agriculture pourra aussi pâtir de la catastrophe à cause du ralentissement de l’activité agricole, notamment dans les régions de Taroudant et d'Agadir, connues pour les cultures maraîchères et des céréales et des légumineuses, à cause d’une probable pénurie de main-d’œuvre, comme le souligne pour sa part l’ingénieur agronome Abdelmoumen Guenouni. Mais ces répercussions pourront être surmontées, si le gouvernement répond en mettant en place rapidement un plan d’action pour soutenir l’activité économique locale dans les zones touchées et accompagner la population des zones sinistrées. «Le retour à la normale et la relance de l’activité économique locale sont liés à la cadence des initiatives qui seront prises par le gouvernement pour relancer les activités affectées», précise-t-il.
S’agissant des zones montagneuses et enclavées touchées, force est de reconnaître que ces espaces souffraient déjà de l’isolement et le séisme n’a fait qu’accentuer leur précarité. Ainsi, leur sortie de la pauvreté serait tributaire d’une intervention gouvernementale, à travers notamment un programme visant à atténuer les conséquences négatives du séisme sur la population. Mais vu l’ampleur des dégâts, toute contribution financière serait la bienvenue, que ce soit à travers le Fonds spécial de gestion des impacts du séisme ou par le biais de la société civile», conclut M. Jadri.