Des spécialistes du ministère de la Culture continuent de faire le constat des monuments historiques touchés par le tremblement de terre du 8 septembre. Des commissions ont été dépêchées sur les différents sites. Leur mission: dresser un état des lieux afin d’étudier les différents scénarios de reconstruction et de restauration. Selon Jamal Abou Al Houda Abdelmounaim, conservateur des monuments et sites historiques à la Direction régionale de la culture à Marrakech-Safi, les fissures sont importantes au niveau de plusieurs édifices. «Certains nécessitent une rénovation totale», souligne-t-il. Et de préciser qu’il faut beaucoup de temps et un grand budget pour restaurer les sites touchés comme la mosquée de Tinmel, Ksar Bahia, la mosquée Kharbouch, le minaret de la Koutoubia, le quartier juif du Mellah ou encore les remparts de la vieille ville.
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Des quartiers de l’ancienne médina de Marrakech nécessitent également une restauration. «Les bâtisses détruites dans la région d’Al Haouz font aussi partie de notre patrimoine. Il faut les reconstruire à l’identique, c’est un attrait touristique pour la région», souligne un membre de l’association des guides de montagnes dans la région de Marrakech. L’architecte et anthropologue marocaine, spécialiste et promotrice des réalisations en terre et autres matériaux marocains traditionnels, Salima Naji, indique sur sa page Facebook qu’il faut reconstruire en surmontant le double défi de l'adaptation aux extrêmes climatiques et de la résistance aux séismes. «Les solutions existent, elles ont déjà été mises en œuvre et elles ont résisté au séisme. Les matériaux terre, pierre et bois sont tout à fait adaptés. Il s'agit désormais de les mettre en œuvre avec intelligence pour construire des bâtiments à même de surmonter les aléas climatiques et sismiques.
Les populations du Haut-Atlas ont conservé des maisons hybrides pour surmonter les grands froids de l'hiver. Le tout béton est inenvisageable car cela signifierait pour elles un quotidien très pénible plusieurs mois par an. La base d'accueil d'Agadir Oufella est un exemple parmi d'autres des infinies possibilités. Elle a résisté à la secousse principale et aux répliques». Après le séisme qui a frappé la région d’Al Haouz, plusieurs spécialistes soulignent que le Royaume dispose du savoir-faire et des matériaux nécessaires à la reconstruction des sites détruits par le séisme. En effet, la main d’œuvre et les architectes locaux ont souvent une excellente connaissance des bâtiments historiques.
L’implication des locaux, selon plusieurs spécialistes dont Gonzalo Lizarralde, l’auteur de Rebuilding After Disasters (Reconstruire après des désastres), permettrait de respecter les caractéristiques culturels de la région. Selon Jamal Abou Al Houda Abdelmounaim, le projet de réhabilitation nécessite l’implication des experts nationaux, de la population, des autorités locales et des organismes internationaux. Dans un communiqué, l’UNESCO a affirmé son soutien au Maroc en fonction des besoins qui seront exprimés en rappelant la solide expertise du Royaume dans la protection et la réhabilitation du patrimoine.