Le ministère de l'Éducation nationale tient à ce que la rentrée scolaire se passe dans les meilleures conditions. Dans cette perspective, une réunion déterminante de la haute commission du dialogue sectoriel, présidée par le ministre de l'Éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, est prévue le mercredi 23 août, en présence des secrétaires généraux des syndicats du secteur signataires de l'accord du 14 janvier, à savoir la Confédération démocratique du travail (CDT), la l'Union marocaine du travail (UMT), la Fédération démocratique du travail (FDT) et la l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM).
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Cette réunion, comme l’indique un communiqué conjoint des quatre syndicats, sera consacrée à l'approbation des dispositions finales du nouveau statut unifié, afin que le ministère de tutelle puisse entreprendre les démarches nécessaires auprès des autres départements gouvernementaux concernés pour que ces dispositions soient mises en œuvre conformément à un calendrier préalablement convenu. Mais bien en amont, «ces dispositions ont besoin d'être validées par la commission technique mixte, en tenant compte des modifications et améliorations présentées conjointement par les représentants des syndicats et du ministère. Ces amendements et améliorations visent à préserver et à améliorer la situation professionnelle, morale et financière de tous les fonctionnaires de l'éducation nationale», lit-on dans le communiqué.
Négociations avec le ministère des Finances avant l'élaboration de la prochaine loi de Finances
Selon le secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement (SNE/CDT), Youness Firachine, «les secrétaires généraux des quatre syndicats espèrent recevoir des réponses du ministère lors de cette réunion du 23, à même de leur permettre de se faire une idée claire et concrète de ce que sera le statut unifié». «Fin juillet dernier, ces secrétaires généraux avaient présenté, lors de leur dernière réunion avec le directeur des ressources humaines et le secrétaire général du ministère, le compte-rendu des réunions de leurs conseils nationaux, lesquelles avaient débouché sur des remarques et des modifications de certaines dispositions, ainsi que sur certains apports relatifs à des requêtes d’ordre financier», souligne M. Firachine dans des déclarations à nos confrères d’«Assahra Al Maghribiya». Le secrétaire général du SNE a également fait observer que «ce nouveau statut unifié aura un coût financier, ce qui implique de prévoir une marge de négociation avec le ministère de l'Économie et des finances dans le cadre de la préparation de la prochaine loi de Finances», faisant part de son optimisme quant à la possibilité de voir le nouveau statut unifié adopté avant le mois de septembre prochain.
La Coordination nationale des enseignants contractuels persiste à rejeter le nouveau statut unifié
Il est à rappeler que la Coordination nationale des enseignants contractuels avait annoncé dans communiqué publié le 31 juillet dernier son rejet du statut unifié élaboré et son attachement à défendre sa principale revendication, à savoir une intégration de tous les enseignants-cadres relevant des Académies dans la fonction publique et la création de nouveaux postes budgétaires à cette fin. «Les enseignants-cadres sont en colère parce qu’ils réalisent qu’aucune de leurs doléances n’a été satisfaite dans le cadre de ce statut unifié. Cette colère générale est exprimée non seulement par les enseignants affiliés à la coordination, mais également par ceux membres des quatre centrales syndicales qui mènent actuellement le dialogue avec le ministère et qui se retrouveront très bientôt isolées, car elles auront du mal à convaincre leurs membres des dispositions prévues dans ce statut», souligne Saâd Abil, membre du conseil national de la Coordination et membre également de la commission ayant pris part au dialogue avec le ministère, dans une déclaration accordée au «Matin». Selon le même intervenant, la coordination s’apprête à tenir ce mardi son conseil national où il sera question de définir les futures formes de protestation qui auront lieu dès cette rentrée scolaire.
Par ailleurs, des réunions seront tenues par les bureaux régionaux relevant de la coordination pour recueillir les propositions des enseignants concernant les éventuels modes possibles de protestation. «La coordination réitère son rejet catégorique de ce statut unifié, car il s’agit d’un système extérieur à la fonction publique qui supprimera tous les droits et acquis des fonctionnaires de l’éducation et ne fera que perpétuer la culture de la surexploitation de cette classe, tout en mettant en place les mécanismes nécessaires pour contrôler leurs salaires et les garder au plus bas niveau de l’échelle», ajoute M. Abil. Ainsi, outre son rejet catégorique du statut, la Coordination condamne la démarche des quatre syndicats participant au dialogue avec le ministère et leur fait porter la responsabilité politique et historique de ne pas avoir tenu compte des doléances des travailleurs de l’éducation nationale, toutes catégories confondues, lors de l’élaboration de ce statut.
