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Cessez de jouer un double jeu !

C’est bien connu. Un hypocrite affiche plusieurs visages et adopte une stratégie relationnelle qui varie selon ses propres intérêts. Il adopte des comportements pour plaire aux autres et cache bien son jeu. C’est dire qu’il s’agit un profil difficile à gérer en entreprise. «Le meilleur moyen serait de bien l’observer et d'agir doucement et fermement», souligne Malgorzata Saadani, coach, consultant certifiée ICC, DG d’ANC Communications. Le point.

Cessez de jouer un double jeu !
Le coaching d’équipe peut recadrer les relations interpersonnelles et les rendre plus réelles et plus honnêtes.

Éco-Conseil : Quels sont les enjeux liés à l’hypocrisie au travail ?
Malgorzata Saadani : Les principaux enjeux en lien avec ce phénomène sont l’authenticité, la sincérité et la crédibilité qui en résulte. À plus long terme, nous pourrons évoquer la réputation et l’image institutionnelle, ainsi que le relationnel humain durable. Lorsque nous parlons de l’hypocrisie, la principale problématique est donc celle du mensonge et de la manipulation, qu’elle soit à caractère interpersonnel ou organisationnel. La communication hypocrite fait croire à de bonnes intentions ou à une appréciation positive de la part d’un collègue ou de l’entreprise, alors que la réalité est tout à fait autre.
L’hypocrisie peut résulter d’un processus d’éducation biaisé par une certaine norme ou pression sociale («Ne dis jamais ce que tu penses vraiment», «Il faut dire toujours des gentillesses aux gens», etc.). Ainsi acquise, elle trouve souvent ses racines dans la peur de déplaire et dans le besoin accru d’harmonie sociale et de l’acceptation à tout prix. Mais l’hypocrisie peut aussi être en partie innée et correspondre à la nature profonde d’une personne, tout comme le mensonge pathologique ou d'autres traits de caractère qui sont en partie héréditaires. Dans tous les cas, il est extrêmement difficile d’établir une relation authentique et loyale avec quelqu’un d’hypocrite.

Comment démasquer et gérer ces personnes à deux visages ?
Un hypocrite affiche plusieurs visages. C’est quelqu’un qui déploie une stratégie relationnelle à configurations variables, en fonction de ses intérêts, et essaie de plaire à l’aide des comportements et des compliments de façade, pendant qu’il cache bien son jeu ou confie le fond de sa pensée (tout à fait contraire de ce qu’il affiche) à certaines personnes choisies, en en excluant celles qu’il serait en train de critiquer. Le meilleur moyen de le démasquer serait de bien l’observer et d'agir doucement, mais fermement.
Si vous entendez souvent les histoires et les remarques qu’il vous raconte derrière le dos des autres collègues (et qui sont en contradiction avec les éloges qu’il vient de leur faire «officiellement»), soyez sûr qu’il en fait de même sur votre compte. Cela ne veut absolument pas dire qu’il faut s’abstenir de toute critique parce que ce serait insensé. Par contre, agir ouvertement, honnêtement, dire ses remarques en présence de la personne concernée, permet à celle-ci de répondre et pourrait même parfois l'amener à changer d’avis ou de comportement.

Est-il recommandé de faire appel à un coach professionnel ? En quoi consisterait son travail dans ce genre de situation ?
Si l’hypocrisie devient une manière tacite de fonctionnement dans une équipe ou une entreprise, cela peut devenir dangereux pour les performances aussi bien individuelles que collectives. L’intervention d’un coach serait dans ce cas ciblée sur un coaching d’équipe et le développement de la bonne communication en interne, libérée des a priori et des craintes, tout en restant courtoise et respectueuse. L’apprentissage d’une communication positive et factuelle, de la critique constructive. Bien sûr, il serait illusoire de croire que l’on peut changer le caractère d’un hypocrite. À la place, le coaching d’équipe peut recadrer les relations interpersonnelles et les rendre plus réelles et plus honnêtes, plus orientées vers les objectifs partagés. Pour conclure, attention à ne pas tomber dans la paranoïa et la suspicion tous azimuts : la politesse et les compliments peuvent aussi être vrais, mérités et font vraiment plaisir à entendre. Pourquoi s’en priver ? En même temps, il ne faut pas croire aveuglément tout ce qu’on vous dit, surtout quand c’est exagéré ou en contradiction évidente avec la réalité. Le mieux qu’on puisse faire, c’est de garder une certaine objectivité de jugement et se forger son opinion après une prise de recul.

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