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Le bonheur au travail, une équation de plus en plus difficile

Personne ne peut contester que la plupart des collaborateurs passent plus de temps en entreprise qu’en dehors d’elle. Une réalité qui a poussé bon nombre de managers à revoir leur style de management en misant sur des actions favorisant le bonheur des collaborateurs. Quoique certains spécialistes en management RH estiment que cette question du bonheur reste une équation de plus en plus difficile. Pourquoi ? Quelques éléments de réponse avec Afafe El Amrani El Hassani, enseignante chercheure à la FSHES Ait Melloul, consultante en management RH, gestion de carrière, développement personnel et renforcement des capacités.

Le bonheur au travail, une équation de plus en plus difficile
Le climat social joue un rôle primordial dans la réussite de l’entreprise à capter, fidéliser et retenir ses ressources humaines.Ph. Shutterstock

Conseil : Quelle place pour le bonheur au travail ?
Afafe El Amrani El Hassani :
Le travail en soi et le fait de réussir à décrocher un emploi, sont de moins en moins l’ultime objectif professionnel des collaborateurs – surtout de cette nouvelle génération – plus exigeants et plus éveillés. Mais c’est plutôt le climat social, les conditions de travail et l’ambiance qui deviennent un critère de plus en plus recherché pour motiver les ressources humaines à intégrer une entreprise et surtout d’y être performants et de s’y attacher. Désormais, nul ne peut contester le fait que les collaborateurs passent souvent plus de temps au sein de l’entreprise qu’en dehors d’elle ! La qualité de la vie et les conditions que le manager leur présente sont donc un élément primordial pour les motiver, les inciter à donner le meilleur d’eux-mêmes et par là les fidéliser. C’est pourquoi nous entendons souvent les spécialistes de la gestion des ressources humaines parler de la notion du bonheur au travail. Ils la considèrent même comme une condition Sine qua none pour s’assurer d’attirer les meilleurs collaborateurs, les motiver et ainsi les fidéliser. Pour un manager averti et soucieux de réussir dans ses missions de leader, arriver ainsi à avoir assez de maturité et de bon sens pour penser à la manière de garantir un climat social propice à l’instauration de la culture du bonheur au sein de son entreprise est la meilleure manière de bâtir un business fait pour durer et voué à la réussite et la croissance.

Certaines entreprises font fuir les profils talentueux alors que leur principal objectif devrait être de les attirer. Pourquoi et comment ?
De nos jours, il est vrai que le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché d’emploi, les différents défis et les multiples contraintes, limitent le choix des collaborateurs et les obligent souvent à accepter des conditions de travail de plus en plus difficiles et de moins en moins avantageuses pour eux. N’empêche que le climat social joue un rôle primordial dans la réussite de l’entreprise à capter, fidéliser et retenir ses ressources humaines. En effet, pour un manager agile, il ne suffit pas de profiter de la conjoncture socioéconomique actuelle, et penser que le fait d’assurer un emploi salarié à ses collaborateurs est suffisant pour garantir leur fidélité, leur rendement et leur motivation. L’équation est beaucoup plus compliquée et l’enjeu largement plus complexe, car le plus grand problème qu’affrontent les managers n’est plus d’avoir les bons collaborateurs, mais d’assurer leur engagement et garantir un sentiment d’appartenance à son entreprise assez fort pour les empêcher de partir à la moindre opportunité plus avantageuse sur le plan matériel des fois, mais surtout et souvent sur le plan relationnel et comportemental. Le manager qui n’arrive pas à retenir ses ressources humaines suite à des comportements déplacés, un manque de reconnaissance ou une stratégie RH orientée vers le bénéfice de l’entreprise est un manager qui conduit son entreprise vers l’échec et la voue à un avenir où difficultés, problèmes et pertes seront surement au rendez-vous !

Justement, quelle place pour le manque de reconnaissance dans la fuite des collaborateurs ?
La motivation des collaborateurs ne se fait plus et uniquement par la voie de l’encouragement financier, mais plutôt par l’instauration d’un climat social basé sur la transparence, l’équité et la reconnaissance des efforts fournis par les ressources humaines et par la bonne volonté de s’impliquer dans les actions pouvant motiver les collaborateurs et leur réserver toute l’attention, le respect et le soin qu’ils méritent en contrepartie de leur travail, leur sérieux et le dévouement qu’ils réservent à l’entreprise. Lorsque le manager ignore cette réalité et défaillit à son devoir de rendre ses collaborateurs heureux et satisfaits dans leur travail, il risque de payer cher cette attitude, pénaliser son entreprise et représenter un manque à gagner au niveau du rendement, de la performance et de la fidélisation des ressources humaines qu’aucune performance technologique, aucun investissement matériel ou encore stratégie managériale ne pourraient jamais compenser ou arriver à estomper les dégâts qui ne tarderont surement pas à survenir ! 

Propos recueillis par Nabila Bakkass

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