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Conseil : Quelles sont les bonnes pratiques pour réussir un processus de changement ?
Jihane Benslimane : Pour assurer une bonne conduite du changement, il est important de déterminer des objectifs clairs de celui-ci. Il est aussi judicieux de se demander pour quelles raisons nous souhaitons déclencher ce processus. L’analyse de l’environnement externe et de notre situation se fait en cohérence avec ces objectifs. Puis, il est essentiel de mettre en place un plan d’action stratégique incluant des leviers clairs (illustrés par des indicateurs de performance). Ce plan doit prendre en compte les éventuelles résistances ou contraintes possibles et leurs solutions.
Nous ne pouvons pas réussir le processus du changement si nous ne communiquons pas autour du projet et des objectifs que nous souhaitons avoir. Il est important que l’ensemble des collaborateurs, notamment les managers, les équipes, les partenaires et les intermédiaires aient le même niveau d’informations quant à ce projet de conduite du changement et des résultats attendus. La mobilisation sera alors éminente. Elle nous permettra de gérer facilement les différentes résistances et de mettre en œuvre rapidement le plan prévu. Enfin, il est essentiel d’évaluer les résultats et de suivre les actions d’amélioration continue pour atteindre nos fins.
La communication occupe une place importante dans l’accompagnement du changement. Pourriez-vous nous en dire plus ?
Le processus du changement va du diagnostic au plan d’action. Il s’agit d’un processus de passage d’un état A à un état B, à la suite d’une modification de l’environnement, comme par exemple une modification de la gouvernance technique, sociale, légale ou encore la création de la pérennité de l’entreprise sur du long terme. De ce fait, on distingue deux axes dans le changement :
• Structurel ou organisationnel qui est d’aspect factuel que nous appelons souvent la conduite du changement.
• Individuel incluant une dimension plus humaine où la psychologie et la communication jouent des rôles clés, nommée l’accompagnement du changement.
Au Maroc, les entreprises deviennent de plus en plus conscientes qu’il est indispensable d’être soutenues dans cette démarche par des cabinets spécialisés. Cette idée vient du fait qu’un cabinet de conseil en conduite du changement dispose du recul et surtout plus de rigueur nécessaires dans le suivi de la mise en œuvre du plan d’action. Les collaborateurs sont alors plus sensibles aux recommandations externes qu’à celles de leurs supérieurs hiérarchiques. L’adhésion permet alors la mise en place des actions avec réactivité et les objectifs sont atteints rapidement.
Plusieurs entreprises affichent la question budgétaire comme premier facteur de blocage dans l’entreprise marocaine. Qu’en pensez-vous ?
Pour assurer la réussite du changement, les managers doivent anticiper plusieurs phases, notamment la transparence de l’information, la politique d’impulsion, l’adoption de techniques de marketing interne et un travail sur les comportements plutôt que sur les attitudes. Aujourd’hui dans l’ensemble des missions que nous déployons au Maghreb, le manque d’organisation ou d’efficacité des procédures reste la plus grande défaillance. Le coût de la conduite du changement ne doit pas être un point bloquant bien au contraire. L’accompagnement par un cabinet spécialisé se fait pour obtenir des résultats quantifiables donc c’est un investissement pour assurer une rentabilité ou pérennité de l’activité. Aussi, il existe aujourd’hui l’octroi de différentes aides et remboursements étatiques que nous maîtrisons permettant aux entreprises de financer ce type de processus. Aujourd’hui, toutes les solutions existent au Maroc pour lancer une conduite du changement.
Quelles seraient vos recommandations pour que le manager puisse y faire adhérer l’ensemble des collaborateurs ?
La transparence de l’information implique que l’ensemble de la démarche doit être clairement communiqué aux collaborateurs.
La mise en place d’un marketing interne suppose que le personnel devient un client à convaincre avec considération et respect. Dans une optique de «mouvement» pour l’entreprise, la mise en place de structures, de moyens de motivation, d’information et de communication est essentielle pour faciliter l’adoption prioritaire de nouveaux comportements dans la durée.
Ceci implique que pour un consultant, un manager ou une équipe, il est important de commencer par identifier les types d’acteurs en fonction de leur position par rapport à un projet de conduite de changement. L’adhésion des collaborateurs et leur mobilisation ne peuvent se faire que si la communication est adaptée en fonction de l’attitude de chacun par phase de ce cycle.
