À moins d’un an des élections législatives de 2026, le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Mohamed Nabil Benabdallah, a lancé un avertissement solennel. Il a qualifié ce rendez-vous électoral de bataille démocratique décisive, mettant en garde contre la reconduction de l’actuelle majorité gouvernementale dans un contexte national qu’il estime incompatible avec la poursuite des choix politiques en vigueur.
S’exprimant lors des travaux de la commission centrale du parti, samedi dernier, M. Benabdallah a souligné que plusieurs évolutions majeures imposaient une rupture politique nette après 2026. Selon lui, la mise en œuvre du projet d’autonomie, la montée des tensions sociales, les exigences liées à l’organisation de la Coupe du monde et le positionnement international croissant du Maroc constituent, selon lui, des défis que le gouvernement actuel n’est ni préparé ni apte à relever.
S’exprimant lors des travaux de la commission centrale du parti, samedi dernier, M. Benabdallah a souligné que plusieurs évolutions majeures imposaient une rupture politique nette après 2026. Selon lui, la mise en œuvre du projet d’autonomie, la montée des tensions sociales, les exigences liées à l’organisation de la Coupe du monde et le positionnement international croissant du Maroc constituent, selon lui, des défis que le gouvernement actuel n’est ni préparé ni apte à relever.
«Le changement ne viendra pas tout seul»
Dans ce sens, le secrétaire général du PPS a insisté sur le fait que le changement démocratique ne saurait être automatique ni résulter de l’attentisme. Pour lui, les élections de 2026 dépassent le cadre partisan pour s’imposer comme une véritable confrontation sociétale, engageant l’ensemble des citoyens, et en particulier les jeunes, qu’il a qualifiés de «force potentielle majeure, mais absente des urnes». Il a appelé, sur ce volet, à une mobilisation élargie des différentes composantes de la société – intellectuels, étudiants, enseignants, juristes, agriculteurs et salariés – afin de s’engager pleinement dans une bataille pour la démocratie, la justice sociale et la lutte contre la corruption.
Inscription et vote, premiers leviers du changement
Abordant la feuille de route du changement, M. Benabdallah a estimé que le premier acte concret du changement résidait dans l’inscription massive sur les listes électorales et dans une participation élevée au scrutin. Une dynamique susceptible, selon lui, de renverser les rapports de force en faveur des forces du progrès et d’écarter les réseaux de rente et d’intérêts des institutions élues, qu’elles soient gouvernementales ou parlementaires.
Évoquant par ailleurs le cadre juridique des élections, le secrétaire général du PPS a reconnu certaines avancées introduites par la révision de la législation électorale, notamment en matière d’éthique et de transparence. Il a toutefois regretté l’absence de réformes structurelles touchant au mode de scrutin et au découpage électoral, ainsi que le manque de mesures fortes pour renforcer la représentation des femmes, des jeunes et des Marocains résidant à l’étranger, garantir l’accès des compétences militantes aux institutions et encourager des alliances politiques claires en amont des scrutins.
Évoquant par ailleurs le cadre juridique des élections, le secrétaire général du PPS a reconnu certaines avancées introduites par la révision de la législation électorale, notamment en matière d’éthique et de transparence. Il a toutefois regretté l’absence de réformes structurelles touchant au mode de scrutin et au découpage électoral, ainsi que le manque de mesures fortes pour renforcer la représentation des femmes, des jeunes et des Marocains résidant à l’étranger, garantir l’accès des compétences militantes aux institutions et encourager des alliances politiques claires en amont des scrutins.
Silence médiatique et marginalisation des citoyens
Sur un autre registre, le PPS a exprimé par ailleurs son inquiétude face à l’absence de mobilisation autour des élections dans les médias, en particulier au sein des chaînes et radios du service public. Pour M. Benabdallah, ce silence n’est pas neutre et soulève de sérieuses interrogations sur les logiques qui contribuent à maintenir une large frange de la population, notamment les jeunes, en dehors de la participation politique.
Un bilan gouvernemental sévèrement critiqué
Sur le plan de l’action gouvernementale, M. Benabdallah a dressé un bilan particulièrement sévère de la dernière phase du mandat. Il a estimé que l’Exécutif persistait dans des politiques inefficaces et socialement déséquilibrées, sans démontrer qu'il disposait de la capacité politique requise pour répondre aux défis économiques et sociaux du pays. Selon lui, l’échec du gouvernement se mesure tant par son reniement du nouveau modèle de développement que par son incapacité à honorer les engagements de son propre programme, malgré certaines avancées ponctuelles, notamment en matière de dialogue social, de budgets sectoriels, de recettes touristiques, d’investissement public et de reprise économique qu’il juge tardive et insuffisante. M. Benabdallah a également reproché au gouvernement de ne pas avoir su capitaliser sur les opportunités majeures offertes au Maroc, qu’il s’agisse de l’organisation d’événements sportifs internationaux, de la relance économique post-pandémie ou du positionnement stratégique du Royaume sur la scène régionale et mondiale.
Soutiens publics : efficacité contestée et opacité dénoncée
Par ailleurs le chef de file du Parti du livre a mis en cause l’orientation du soutien public, censé contribuer à la baisse des prix, mais qui aurait principalement profité à des catégories bien identifiées. Il a cité l’aide accordée aux transporteurs, estimée à 8,6 milliards de dirhams sans effet tangible sur le pouvoir d’achat, ainsi que les exonérations et subventions liées à l’importation du bétail, connues dans l’opinion publique sous le nom de «scandale des ferrakchias». Dans ce sens, le responsable politique a souligné que son parti assurait un suivi rigoureux du programme de reconstitution du cheptel national, doté d’un budget de 12,8 milliards de dirhams, afin d’en évaluer la gouvernance et les retombées réelles sur les petits et moyens éleveurs.
2026, un test démocratique majeur
En filigrane de son intervention, Mohamed Nabil Benabdallah a posé ainsi les élections de 2026 comme un test démocratique majeur pour le Maroc. Pour le PPS, ce scrutin ne se résume pas à une alternance de majorité, mais à un choix de société opposant la poursuite des politiques actuelles à une rupture fondée sur la démocratie, la justice sociale et la bonne gouvernance. Un appel direct à la mobilisation citoyenne, à un moment que le parti juge déterminant pour l’avenir politique et social du pays.
