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Comment le Maroc peut renforcer sa résilience face aux séismes

Le séisme qui a frappé la région d’Al Haouz le 8 septembre 2023, a démontré la nécessité pour le Maroc de renforcer l’étude de l’activité sismique afin de protéger les populations dans les situations d’urgence. Pour accompagner le Maroc à renforcer ses outils d’alerte et de résilience aux tremblements de terre, l’Unesco, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation et le Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST) viennent de lancer un projet financé par le Japon et destiné aux scientifiques en sismologie.

C'est un projet ambitieux, fruit d’une étroite collaboration entre le CNRST et le Bureau de l’Unesco pour le Maghreb, avec le soutien financier du gouvernement japonais. Un projet qui revêt une grande importance dans la mesure où il couvre la dimension importante de la mobilisation des progrès scientifiques et technologiques pour renforcer la résilience face aux risques sismiques, en vue d’atténuer significativement leur impact en termes de coûts humains, sociaux et économiques.

Le lancement officiel de ce projet a eu lieu ce vendredi 1er mars à Rabat en présence des responsables de l'Unesco, du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation et du Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), ainsi que l’ambassadeur du Japon à Rabat.

«Moins de deux semaines après le séisme d’Al Haouz, notre communauté scientifique nationale, spécialisée en géophysique et sismologie, s’est rassemblée pour partager les résultats de ses analyses sur cet événement, approfondir les connaissances sur les séismes et prospecter les meilleures stratégies de nature à renforcer la résilience de notre pays face aux catastrophes naturelles, en général, et aux aléas sismiques, en particulier», a indiqué le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, qui s’exprimait lors de la cérémonie du lancement de ce projet, organisée vendredi au siège du CNRST.



«Le lancement de ce projet intervient, dès lors, à point nommé. Il s’inscrit en cohérence avec les recommandations issues lors la rencontre scientifique susmentionnée et s’aligne parfaitement sur les orientations stratégiques du PACTE ESRI 2030, visant, entre autres, à asseoir le socle d’une recherche scientifique d’excellence répondant aux priorités nationales et mobilisant le potentiel de la coopération internationale», a ajouté le ministre.

L'expérience japonaise très bénéfique pour les sismologues marocains

La collaboration envisagée dans le cadre de ce projet, souligne M. Miraoui, «promet d’être particulièrement fructueuse pour nos scientifiques en sismologie, grâce à l’expertise et à l’excellence du Japon, leader mondial dans ce domaine. L’expérience japonaise, riche en avancées scientifiques et en innovations technologiques, offre des enseignements très utiles, surtout en termes de renforcement des capacités du Maroc à faire face aux risques sismiques». Le potentiel de cette collaboration, poursuit le ministre, «est d’autant prometteur que le Maroc compte une communauté scientifique, spécialisée en sismologie et géophysique, dynamique, avec une augmentation de 54,3% du nombre de publications indexées sur Scopus, depuis 2020».

Le directeur et représentant de l’Unesco pour le Maghreb, Eric Falt, a affirmé de son côté que ce projet «s’inscrit dans la continuité de l’appui apporté par l’Unesco au Maroc depuis plusieurs années dans le domaine de la réduction des risques liés aux séismes et aux tsunamis». En janvier 2021, «sept boîtiers de haute technologie d’alerte précoce aux tremblements de terre avaient déjà été mobilisés par l’Unesco au profit du Maroc et mis à la disposition de l’Institut national de géophysique (ING), grâce à un don d’une firme japonaise», a rappelé M. Falt, précisant que ces équipements ont été installés à l’ING ainsi qu’au niveau des villes de Kénitra, Larache, Tanger, Al Hoceïma, Nador et Fès. Ils permettent de détecter les tremblements de terres juste avant leur occurrence et de lancer des messages d’alerte à travers des haut-parleurs. Et le directeur et représentant de l’Unesco pour le Maghreb d’expliquer que «la localisation de ces équipements dans le nord du Maroc correspondait aux prédictions scientifiques concernant la localisation possible de nouveaux tremblements de terre. La mauvaise fortune a fait que c’est le sud du pays qui a été touché, et il nous semblerait utile d’étendre un tel système au reste du pays».

En ce qui concerne les tsunamis, M. Falt, a fait savoir que la commission océanographique intergouvernementale de l’Unesco offrait au Maroc depuis des années son expertise pour la mise en place d’un système efficace d’alerte précoce aux tsunamis potentiels, qui pourraient émaner de l’océan Atlantique ou de la Méditerranée.

L’ambassadeur du Japon à Rabat, Kuramitsu Hideaki, a, quant à lui, déclaré que «le Japon, plus que tout autre pays, est intimement conscient des ravages provoqués par les tremblements de terre. Par conséquent, il est tout à fait naturel et légitime que mon pays accompagne les victimes de ces catastrophes sismiques», soulignant qu’ainsi, le Japon a décidé d’apporter son soutien au Maroc, dans le cadre de ce projet, en octroyant une enveloppe de 9 millions de dirhams à l’Unesco. L’ambassadeur japonais s’est également félicité que son pays «a, jusqu’à présent, accordé un soutien aux zones affectées par le séisme de septembre dernier, en débloquant une somme d’environ 30 millions de dirhams, dont 20 millions de dirhams ont été alloués à la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, dont le Croissant-Rouge marocain fait partie intégrante».
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