De par sa position géographique, ses spécifications géologiques et sa vulnérabilité par rapport au réchauffement climatique, le Maroc est fortement menacé par différentes formes de catastrophes naturelles : séismes de faible et forte intensité, inondations, crues torrentielles, submersions marines, sécheresses, désertification, tsunamis, épidémies, invasions acridiennes, etc. Ces aléas, combinés à différents facteurs tels que la pression démographique, l’urbanisation, la littoralisation, le changement climatique, démultiplient les risques de pertes humaines et de dommages matériels. Dans un rapport de synthèse des travaux de sa journée de réflexion prospective autour du thème «Catastrophes naturelles : capacités d’anticipation du Maroc et orientations de politiques publiques au plan économique, financier, social et environnemental», l’IRES soumet des orientations stratégiques et des propositions de mesures opérationnelles en distinguant trois niveaux d’analyse : la gouvernance globale, l’anticipation et la prévention et la résilience, pour tenir compte de la vulnérabilité croissante du Maroc aux aléas naturels dommageables.
Par ailleurs et dans le souci de faire émerger des approches stratégiques de résilience «multirisques et multicrises intégrées aux politiques publiques nationales et locales, il est suggéré de capitaliser sur les ressources existantes afin de promouvoir une nouvelle articulation globale entre les différentes stratégies nationales, sectorielles et territoriales existantes en la matière, de favoriser l’interaction et la mutualisation entre les différentes parties prenantes et d’intégrer les risques de catastrophes dans la planification budgétaire à l’échelle nationale et locale. L’IRES soutient en outre la création dans les territoires d’une commission dédiée à l’anticipation et la gestion des crises liées aux catastrophes pour favoriser l’interaction des parties prenantes, créer des plateformes d’échanges, de collaboration et de coordination entre les niveaux national et local, développer la finance des risques de catastrophes (prévoir des fonds d’urgence, dédiés aux catastrophes naturelles, alimentés par des ressources nationales et l’aide internationale) et pour lutter contre la gestion en silos.
L’Institut appelle aussi à intégrer la connaissance, le savoir et la culture du risque dans les valeurs sociales et culturelles de prévention et de résilience sociétales selon les axes suivants :
• Faire émerger une doctrine nationale de gestion des risques de catastrophes naturelles en encourageant la multidisciplinarité et de l’interdisciplinarité des connaissances scientifiques sur ces sujets.
• Encourager la création d’un corps de scientifiques et d’experts spécialisés en la matière et prévoir la relève dans les universités et les centres de formation.
• Favoriser la réhabilitation de certaines disciplines académiques telles que la géologie dans le système éducatif.
• Renforcer les prérogatives de l’Institut national de géophysique.
• Développer des structures de formation à la gestion et à l’anticipation des risques (masters spécialisés, doctorats...).
L’Institut recommande également d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies territorialisées pour mieux anticiper et prévenir les risques de catastrophes. À ce titre, il est suggéré ce qui suit :
S’agissant des mesures transversales :
• Promouvoir les systèmes d’information géographiques, de veille et de connaissances territorialisés en matière d’évaluation et de prévention des risques.
• Développer des cartographies sismiques et de la morphologie des territoires.
• Impliquer les universités résolument dans l’amélioration des connaissances et la formation sur les risques de catastrophes spécifiques à leur territoire.
• Encourager la coopération décentralisée et en faire un sujet prioritaire dans les échanges d’expériences.
Pour ce qui est des mesures opérationnelles :
• Intégrer le risque de catastrophe dans la planification territoriale au niveau régional, provincial et communal, par exemple dans les Plans de développement régionaux, provinciaux et communaux.
• Mettre en place des plans communaux de gestion des risques, notamment ceux relatifs à la réhabilitation des infrastructures vitales en cas de catastrophes : accès d’urgence, électricité, eau, santé, etc.
• Instaurer des structures locales sur le modèle de l’INDH (comités régionaux, comités provinciaux et comités communaux) inclusives dédiées à l’anticipation, la gestion et la coordination des risques de catastrophes au niveau local.
• Promouvoir au niveau local la culture du risque et la formation de base aux opérations de secours et de première urgence.
• Réaliser des «Atlas dédiés aux spécificités locales» contribuant à l’action préventive aux risques de catastrophes naturelles.
• Créer des centres de secours locaux adaptés au niveau et au type de risques encourus (zones côtières, zones montagneuses, zones sismiques, zones à forte densité urbaine, zones inondables...).
Pour une gouvernance globale des risques de catastrophes naturelles
Pour développer une gouvernance institutionnelle globale, structurante et prospective des risques de catastrophes, l’IRES préconise de repenser le cadre juridique et institutionnel pour intégrer ces risques selon une vision plus globale et intégrée des menaces potentielles, qui inclut les effets de l’action anthropique (émissions de CO2, dégradation des océans, impacts sur les littoraux et la santé marine, etc.). L’Institut appelle également à favoriser la montée en puissance des institutions existantes et à mettre en place un cadre institutionnel interministériel capable de fédérer les ressources financières et les compétences dédiées à l’anticipation, à la prévention et à la coordination de la gestion des risques de catastrophes.Par ailleurs et dans le souci de faire émerger des approches stratégiques de résilience «multirisques et multicrises intégrées aux politiques publiques nationales et locales, il est suggéré de capitaliser sur les ressources existantes afin de promouvoir une nouvelle articulation globale entre les différentes stratégies nationales, sectorielles et territoriales existantes en la matière, de favoriser l’interaction et la mutualisation entre les différentes parties prenantes et d’intégrer les risques de catastrophes dans la planification budgétaire à l’échelle nationale et locale. L’IRES soutient en outre la création dans les territoires d’une commission dédiée à l’anticipation et la gestion des crises liées aux catastrophes pour favoriser l’interaction des parties prenantes, créer des plateformes d’échanges, de collaboration et de coordination entre les niveaux national et local, développer la finance des risques de catastrophes (prévoir des fonds d’urgence, dédiés aux catastrophes naturelles, alimentés par des ressources nationales et l’aide internationale) et pour lutter contre la gestion en silos.
Pour une culture d’anticipation des risques de catastrophes aux niveaux national et local
Dans son rapport de synthèse, l’IRES insiste sur le développement d’une culture de l’anticipation des risques de catastrophes aux niveaux national et local. Il s’agit pour cela d’encourager en priorité l’intégration des connaissances prospectives dans les politiques publiques, la formation à la prospective des risques des catastrophes naturelles, l’adoption de technologies innovantes en matière de prévention et d’alerte des risques (technologies spatiales, robotique et technologies intelligentes, réseaux sociaux, intelligence data, intelligence artificielle, etc.) et le renforcement des capacités d’analyse stratégique, de veille et de prospective au niveau national et local, appliquées à la gestion des risques de catastrophes.L’Institut appelle aussi à intégrer la connaissance, le savoir et la culture du risque dans les valeurs sociales et culturelles de prévention et de résilience sociétales selon les axes suivants :
• Faire émerger une doctrine nationale de gestion des risques de catastrophes naturelles en encourageant la multidisciplinarité et de l’interdisciplinarité des connaissances scientifiques sur ces sujets.
• Encourager la création d’un corps de scientifiques et d’experts spécialisés en la matière et prévoir la relève dans les universités et les centres de formation.
• Favoriser la réhabilitation de certaines disciplines académiques telles que la géologie dans le système éducatif.
• Renforcer les prérogatives de l’Institut national de géophysique.
• Développer des structures de formation à la gestion et à l’anticipation des risques (masters spécialisés, doctorats...).
Quelles actions pour anticiper et prévenir les risques de catastrophes ?
Pour faire de l’anticipation et de l’évaluation des risques un axe central des politiques publiques, l’IRES appelle à mener des actions visant une articulation cohérente entre évaluation des risques et gestion de la connaissance (par exemple, les études géologiques et géophysiques permettent de connaître les zones à risques sismiques et leur contexte géodynamique), et la mise en place d’une évaluation nationale des risques servant de cadre de référence aux politiques publiques en matière d’anticipation et de prévention des risques de catastrophes.L’Institut recommande également d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies territorialisées pour mieux anticiper et prévenir les risques de catastrophes. À ce titre, il est suggéré ce qui suit :
S’agissant des mesures transversales :
• Promouvoir les systèmes d’information géographiques, de veille et de connaissances territorialisés en matière d’évaluation et de prévention des risques.
• Développer des cartographies sismiques et de la morphologie des territoires.
• Impliquer les universités résolument dans l’amélioration des connaissances et la formation sur les risques de catastrophes spécifiques à leur territoire.
• Encourager la coopération décentralisée et en faire un sujet prioritaire dans les échanges d’expériences.
Pour ce qui est des mesures opérationnelles :
• Intégrer le risque de catastrophe dans la planification territoriale au niveau régional, provincial et communal, par exemple dans les Plans de développement régionaux, provinciaux et communaux.
• Mettre en place des plans communaux de gestion des risques, notamment ceux relatifs à la réhabilitation des infrastructures vitales en cas de catastrophes : accès d’urgence, électricité, eau, santé, etc.
• Instaurer des structures locales sur le modèle de l’INDH (comités régionaux, comités provinciaux et comités communaux) inclusives dédiées à l’anticipation, la gestion et la coordination des risques de catastrophes au niveau local.
• Promouvoir au niveau local la culture du risque et la formation de base aux opérations de secours et de première urgence.
• Réaliser des «Atlas dédiés aux spécificités locales» contribuant à l’action préventive aux risques de catastrophes naturelles.
• Créer des centres de secours locaux adaptés au niveau et au type de risques encourus (zones côtières, zones montagneuses, zones sismiques, zones à forte densité urbaine, zones inondables...).