Le Matin : Comment évolue la criminalité au Maroc, et particulièrement à Casablanca ?
Abdellah El Wardi : L’évolution de la criminalité dans la ville de Casablanca est liée à deux facteurs clés. D’abord, l’élargissement du territoire métropolitain avec l’intégration de nouvelles zones d’urbanisation, comme Médiouna et Rahma. Ensuite, l’augmentation du nombre d’habitants de la ville de Casablanca. À ces facteurs s’ajoute l’impact de la crise sanitaire liée à la Covid-19. En effet, certains types de crimes se sont développés plus que d’autres durant ces dernières années. Or ce qui est rassurant aujourd’hui, c’est qu’on arrive à dénouer pratiquement toutes les affaires de criminalité, y compris celles qui sont jugées complexes.
Quels sont les crimes qui ont connu les évolutions les plus soutenues durant ces dernières années ?
Tout d’abord, il y a les crimes liés à la cybercriminalité. Pratiquement, toutes les formes de cybercriminalité ont augmenté ces dernières années, ce qui a nécessité de notre côté un renforcement des mécanismes mis en place pour y faire face. Nous avons misé également sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour identifier et arrêter les auteurs dans l’espoir d’éradique ces crimes. Je peux vous assurer que les résultats sont importants à ce titre et que les fruits sont récoltés au niveau de la ville de Casablanca. En outre, il y a le vol à l’arraché qui s’est beaucoup développé ces dernières années, surtout avec l’utilisation des motos. Là aussi, des efforts sont déployés et nous parvenons à arrêter les auteurs de ces crimes dans une courte période. Les objets volés sont saisis par la police et les personnes qui les achètent sont également interpellées. Nous travaillons d’arrache-pied pour en finir avec ce type de crimes qui menacent la sécurité des citoyens.
Quelles sont les zones noires à Casablanca ?
Je peux citer, à titre d’exemple, la zone de Lahraouiyine qui est considérée aujourd’hui comme l’une des zones noires à Casablanca. Je tiens à souligner que pour maîtriser les crimes dans les zones noires, des plans d’action sécuritaire spécifiques sont mis en place de façon quotidienne.
Dans quelle mesure la consommation de drogues, et particulièrement l’boufa, impacte la criminalité ?
Il y a un lien direct entre la consommation de la drogue et la hausse de la criminalité. Sous l’effet d’une drogue, quelle que soit sa nature et à des degrés différents, on peut commettre des crimes odieux. On les voit d’ailleurs, ces personnes qui commettent pour la première fois un crime à cause de la drogue. Concernant l’boufa, c’est une drogue que nous avons pu éradiquer grâce aux orientations de la Direction générale. La stratégie sécuritaire et les plans d’action adoptés nous ont permis de faire face à la commercialisation et la consommation de cette drogue au niveau de la métropole. Nous sommes conscients, toutefois, que d’autres phénomènes pourraient apparaître et que les dealers ne cessent de se réinventer. Ceci dit, nous sommes toujours prêts et surtout outillés pour contrer tout mal pouvant nuire à la sécurité des Casablancais.
Des vidéos ont circulé sur la Toile pour lancer un cri d’alarme à propos de l’boufa. Peut-on affirmer que les réseaux sociaux ont contribué à la lutte contre cette drogue ?
Si certains ont partagé des vidéos sur les réseaux sociaux pour parler de l’boufa en tant que phénomène menaçant les Marocains, d’autres avaient plutôt d’autres intentions. D’ailleurs, nous avons constaté lors des différentes enquêtes que parmi les personnes apparues sur lesdites vidéos, il y avait bel et bien des trafiquants de drogue. Ce sont des vérités qu’on devrait aujourd’hui partager avec l’opinion publique. Autant dire que les citoyens doivent être très prudents et surtout vigilants par rapport aux informations qu’ils reçoivent sur les réseaux sociaux. De notre côté, on va jusqu’au bout des choses pour dénouer les affaires pouvant menacer la sécurité des citoyens. Nous estimons qu’il faut aussi et surtout rassurer les Casablancais quant aux efforts déployés pour assurer leur sécurité.
Justement, quels sont les efforts qui ont permis, d’après les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, d’atteindre le taux de 91% de résolution des affaires en 2023 ?
Les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur sont éloquents. Des efforts très importants ont été mis en place pour parvenir à ces résultats dont on peut tous être fiers. Des plans sécuritaires ont été mis en place puis adoptés et exécutés par l’ensemble des services sécuritaires, y compris dans les nouvelles zones d’urbanisation comme Médiouna et Rahma. Des moyens matériels et logistiques importants comme les voitures et les motos ont été déployés à cette fin. Je tiens à préciser qu’une importance extrême est accordée à ce volet par le directeur de la DGSN, essentiellement à Casablanca, étant convaincu qu’on ne peut pas avancer et assurer la sécurité des citoyens sans avoir les moyens nécessaires. Sans parler du capital humain formé de façon continue. Il faut aussi noter que pour lutter contre les crimes électroniques, 29 brigades régionales ont été constituées au niveau national employant des policiers judiciaires formés par l’Institut Royal de Police (IRP). Ces derniers sont très compétents dans leur métier. Ils étudient les plaintes émanant du parquet général avant de procéder aux mécanismes nécessaires en utilisant les moyens dont ils disposent. Le taux de résolution de ce type d’affaires à Casablanca avoisine les 100%. Le souci qui se pose aujourd’hui, c’est le cas de certains citoyens qui déposent leurs plaintes, mais ne complètent pas les démarches, ce qui constitue un frein à la résolution de l’affaire. Je peux vous assurer que nous sommes plus que compétents, grâce essentiellement à la formation des agents de police chargés de ce type d’investigations.
Comment expliquer la peur chez les citoyens malgré tous les efforts déployés ?
La peur des citoyens est alimentée essentiellement par les informations qui circulent sur les réseaux sociaux. À ce titre, je tiens à préciser que nos services demeurent réactifs par rapport aux informations qui circulent sur la Toile, qu’elles soient «positives» ou «négatives». Les informations dites positives, et qui s’avèrent «vraies» après enquête, sont utiles pour nous puisqu’elles nous permettent de résoudre rapidement l’affaire en question. En revanche, celles dites «négatives» concernent à titre d’exemple une vidéo partagée sur les réseaux sociaux dont l’auteur amplifie les faits de manière à attirer l’attention et avoir des «vues». Après enquête, nous nous rendons compte qu’il s’agissait d’une affaire dont les faits ont été amplifiés. En outre, faut aussi souligner que le Casablancais est devenu exigeant, ce qui est normal puisqu’il sait très bien que les autorités sécuritaires sont réactives par rapport aux plaintes du citoyen, y compris celles des réseaux sociaux. En ce qui concerne la peur des parents par rapport à leurs enfants aux alentours des écoles, ceux-ci doivent savoir que ces endroits sont sécurisés. Je tiens à préciser que nous travaillons d’arrache-pied pour améliorer la qualité du travail de la police, assurer la communication avec les citoyens et, par conséquent, assurer leur sécurité. J’appelle le citoyen à rester rassuré.
Abdellah El Wardi : L’évolution de la criminalité dans la ville de Casablanca est liée à deux facteurs clés. D’abord, l’élargissement du territoire métropolitain avec l’intégration de nouvelles zones d’urbanisation, comme Médiouna et Rahma. Ensuite, l’augmentation du nombre d’habitants de la ville de Casablanca. À ces facteurs s’ajoute l’impact de la crise sanitaire liée à la Covid-19. En effet, certains types de crimes se sont développés plus que d’autres durant ces dernières années. Or ce qui est rassurant aujourd’hui, c’est qu’on arrive à dénouer pratiquement toutes les affaires de criminalité, y compris celles qui sont jugées complexes.
Quels sont les crimes qui ont connu les évolutions les plus soutenues durant ces dernières années ?
Tout d’abord, il y a les crimes liés à la cybercriminalité. Pratiquement, toutes les formes de cybercriminalité ont augmenté ces dernières années, ce qui a nécessité de notre côté un renforcement des mécanismes mis en place pour y faire face. Nous avons misé également sur l’utilisation des technologies de l’information et de la communication pour identifier et arrêter les auteurs dans l’espoir d’éradique ces crimes. Je peux vous assurer que les résultats sont importants à ce titre et que les fruits sont récoltés au niveau de la ville de Casablanca. En outre, il y a le vol à l’arraché qui s’est beaucoup développé ces dernières années, surtout avec l’utilisation des motos. Là aussi, des efforts sont déployés et nous parvenons à arrêter les auteurs de ces crimes dans une courte période. Les objets volés sont saisis par la police et les personnes qui les achètent sont également interpellées. Nous travaillons d’arrache-pied pour en finir avec ce type de crimes qui menacent la sécurité des citoyens.
Quelles sont les zones noires à Casablanca ?
Je peux citer, à titre d’exemple, la zone de Lahraouiyine qui est considérée aujourd’hui comme l’une des zones noires à Casablanca. Je tiens à souligner que pour maîtriser les crimes dans les zones noires, des plans d’action sécuritaire spécifiques sont mis en place de façon quotidienne.
Dans quelle mesure la consommation de drogues, et particulièrement l’boufa, impacte la criminalité ?
Il y a un lien direct entre la consommation de la drogue et la hausse de la criminalité. Sous l’effet d’une drogue, quelle que soit sa nature et à des degrés différents, on peut commettre des crimes odieux. On les voit d’ailleurs, ces personnes qui commettent pour la première fois un crime à cause de la drogue. Concernant l’boufa, c’est une drogue que nous avons pu éradiquer grâce aux orientations de la Direction générale. La stratégie sécuritaire et les plans d’action adoptés nous ont permis de faire face à la commercialisation et la consommation de cette drogue au niveau de la métropole. Nous sommes conscients, toutefois, que d’autres phénomènes pourraient apparaître et que les dealers ne cessent de se réinventer. Ceci dit, nous sommes toujours prêts et surtout outillés pour contrer tout mal pouvant nuire à la sécurité des Casablancais.
Des vidéos ont circulé sur la Toile pour lancer un cri d’alarme à propos de l’boufa. Peut-on affirmer que les réseaux sociaux ont contribué à la lutte contre cette drogue ?
Si certains ont partagé des vidéos sur les réseaux sociaux pour parler de l’boufa en tant que phénomène menaçant les Marocains, d’autres avaient plutôt d’autres intentions. D’ailleurs, nous avons constaté lors des différentes enquêtes que parmi les personnes apparues sur lesdites vidéos, il y avait bel et bien des trafiquants de drogue. Ce sont des vérités qu’on devrait aujourd’hui partager avec l’opinion publique. Autant dire que les citoyens doivent être très prudents et surtout vigilants par rapport aux informations qu’ils reçoivent sur les réseaux sociaux. De notre côté, on va jusqu’au bout des choses pour dénouer les affaires pouvant menacer la sécurité des citoyens. Nous estimons qu’il faut aussi et surtout rassurer les Casablancais quant aux efforts déployés pour assurer leur sécurité.
Justement, quels sont les efforts qui ont permis, d’après les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, d’atteindre le taux de 91% de résolution des affaires en 2023 ?
Les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur sont éloquents. Des efforts très importants ont été mis en place pour parvenir à ces résultats dont on peut tous être fiers. Des plans sécuritaires ont été mis en place puis adoptés et exécutés par l’ensemble des services sécuritaires, y compris dans les nouvelles zones d’urbanisation comme Médiouna et Rahma. Des moyens matériels et logistiques importants comme les voitures et les motos ont été déployés à cette fin. Je tiens à préciser qu’une importance extrême est accordée à ce volet par le directeur de la DGSN, essentiellement à Casablanca, étant convaincu qu’on ne peut pas avancer et assurer la sécurité des citoyens sans avoir les moyens nécessaires. Sans parler du capital humain formé de façon continue. Il faut aussi noter que pour lutter contre les crimes électroniques, 29 brigades régionales ont été constituées au niveau national employant des policiers judiciaires formés par l’Institut Royal de Police (IRP). Ces derniers sont très compétents dans leur métier. Ils étudient les plaintes émanant du parquet général avant de procéder aux mécanismes nécessaires en utilisant les moyens dont ils disposent. Le taux de résolution de ce type d’affaires à Casablanca avoisine les 100%. Le souci qui se pose aujourd’hui, c’est le cas de certains citoyens qui déposent leurs plaintes, mais ne complètent pas les démarches, ce qui constitue un frein à la résolution de l’affaire. Je peux vous assurer que nous sommes plus que compétents, grâce essentiellement à la formation des agents de police chargés de ce type d’investigations.
Comment expliquer la peur chez les citoyens malgré tous les efforts déployés ?
La peur des citoyens est alimentée essentiellement par les informations qui circulent sur les réseaux sociaux. À ce titre, je tiens à préciser que nos services demeurent réactifs par rapport aux informations qui circulent sur la Toile, qu’elles soient «positives» ou «négatives». Les informations dites positives, et qui s’avèrent «vraies» après enquête, sont utiles pour nous puisqu’elles nous permettent de résoudre rapidement l’affaire en question. En revanche, celles dites «négatives» concernent à titre d’exemple une vidéo partagée sur les réseaux sociaux dont l’auteur amplifie les faits de manière à attirer l’attention et avoir des «vues». Après enquête, nous nous rendons compte qu’il s’agissait d’une affaire dont les faits ont été amplifiés. En outre, faut aussi souligner que le Casablancais est devenu exigeant, ce qui est normal puisqu’il sait très bien que les autorités sécuritaires sont réactives par rapport aux plaintes du citoyen, y compris celles des réseaux sociaux. En ce qui concerne la peur des parents par rapport à leurs enfants aux alentours des écoles, ceux-ci doivent savoir que ces endroits sont sécurisés. Je tiens à préciser que nous travaillons d’arrache-pied pour améliorer la qualité du travail de la police, assurer la communication avec les citoyens et, par conséquent, assurer leur sécurité. J’appelle le citoyen à rester rassuré.