Le Matin : Le 49e anniversaire de la Marche Verte intervient alors que le dossier du Sahara connaît une succession de victoires diplomatiques sans précédent. Quelle est la portée de cette commémoration historique dans ce contexte ?
Mbarka Bouaïda : En tant qu’habitants et élus des provinces du Sud, nous apprécions les grandes avancées diplomatiques de portée stratégique réalisées par le Maroc. Nous saluons particulièrement les importantes reconnaissances de la souveraineté du Royaume sur ses provinces sahariennes, notamment celle de la France que je considère personnellement comme la réparation d’une erreur historique. La France jouait un rôle majeur dans cette question en raison de son statut de pays ayant exercé son protectorat sur plusieurs provinces marocaines. Elle était également présente lors de toutes les étapes des négociations pour l’indépendance du Maroc, du nord au sud, de 1956 à 1969, puis 1975. Par conséquent, la reconnaissance d’un pays comme la France est très importante, compte tenu de ses relations historiques avec la région, avec le Maroc et avec les pays voisins, sans oublier son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous considérons cette reconnaissance non seulement comme un succès, mais aussi comme une étape marquant le retour à la normale. Cette démarche est cruciale pour clore définitivement ce dossier.
Je voudrais souligner par ailleurs que la commémoration du 49e anniversaire de la Marche Verte également coïncide avec un moment important de développement que connaissent les provinces du sud du Royaume. Comme vous le savez, S.M. le Roi Mohammed VI a toujours entouré et continue d’entourer ces provinces de Sa haute sollicitude. Nous avons l’honneur d’être prioritaires dans la mise en œuvre du nouveau modèle de développement et de la régionalisation avancée qui concerne les 12 régions du Royaume, avec en tête les trois régions du Sud. Nous constatons ce développement à travers de grands programmes, notamment le Programme de développement intégré, signé devant Sa Majesté le Roi, suivi du contrat-programme entre l’État et la région que Guelmim-Oued Noun a signé avec ses partenaires au niveau central, ainsi que le Plan de développement régional. Cette dynamique se traduit par des projets dont le nombre total avoisine les 200. Pour la région, ces projets visent le désenclavement, le renforcement des infrastructures et la création d’un développement économique et social dans les quatre provinces de Guelmim-Oued Noun.
Je rappelle ici que Tan-Tan a connu, lundi 4 novembre 2024, le lancement de projets portant sur près de 840 millions de dirhams. Il faut souligner que Tan-Tan, qui a une importance historique, jouit d’atouts et d’un positionnement géostratégique incomparables. L’ambition est de faire de la région une capitale des énergies renouvelables, particulièrement de l’hydrogène vert. La commémoration de l’anniversaire de la Marche Verte est, certes, l’occasion de revivre un événement historique, mais aussi de célébrer nos acquis et de renouveler l’engagement et la mobilisation pour les consolider, les préserver et d’œuvrer pour réaliser de plus grandes victoires à l’avenir.
Tan-Tan est donc au rendez-vous avec le lancement de grands projets. Quel impact pourraient avoir ces projets sur la vie quotidienne des habitants ?
Nous nous attendons à ce que ces projets aient un impact majeur sur la vie des habitants. Premièrement, il y a les projets liés à l’eau, et vous connaissez la priorité que Sa Majesté accorde à la question des ressources hydriques. Vous connaissez également le rôle que jouent désormais les régions dans la mise en œuvre concrète de la politique de S.M. le Roi dans ce sens. Ainsi, les projets que nous avons inaugurés et lancés concernent la construction de barrages, la réhabilitation de certains existants déjà et l’extension du réseau d’eau potable. Tout Cela aura un impact direct sur le citoyen, non seulement en termes d’approvisionnement en eau potable et de couverture des besoins en cette ressource vitale dans les années à venir, mais aussi pour l’agriculture et le développement agricole de la région.
Le deuxième aspect concerne les projets d’électrification. Au niveau de la région, il y a 45 communes rurales électrifiées sur 53. Certaines communes et douars connaissent encore des déficits en matière d’approvisionnement en électricité. Plusieurs projets lancés répondent à ce besoin. Concernant les routes, vu l’importante superficie de la région et sa densité démographique, particulièrement dans certaines zones reculées, c’est un chantier prioritaire. Il s’agit aussi de la nécessité de désenclaver ces zones. Sur cette base, la région supervise la mise en œuvre d’une importante convention dotée d’un budget de 2,27 milliards de dirhams, en partenariat entre le Conseil de la région de Guelmim-Oued Noun, qui finance 58% du montant, et le ministère de l’Équipement et de l’eau. Cette convention vise à accélérer et densifier le réseau routier, ce qui permettra d’alléger considérablement les difficultés que rencontraient les citoyens.
Quant à la réhabilitation urbaine, la région compte 8 communes urbaines, et cette tendance va se renforcer, car de nombreux habitants ruraux vivent désormais dans les villes. Par conséquent, nous devons prendre en compte cette urbanisation et les impératifs qu’elle implique en termes d’aménagement et d’infrastructures. Nous travaillons sur la réhabilitation de toutes nos provinces à travers un plan qui comprend plusieurs points visant à améliorer les conditions de vie dans ces provinces, les valoriser et attirer les investissements.
Le volet relatif au secteur sanitaire n’est pas en reste. Comme nous l’avons vu à Tan-Tan, nous avons lancé le projet de renforcement des urgences de l’hôpital provincial et l’extension et la réhabilitation du centre de traitement de l’insuffisance rénale. La vision du Conseil régional est de travailler sur des axes et des problématiques répondant aux besoins de la population. Les priorités de l’État social sont au cœur de notre action. Mais sans oublier la dimension économique qui figure elle aussi au premier rang de nos actions.
L’enjeu est de faire de la région une destination économique, comment voyez-vous la contribution de cette vision à la création d’emplois dans la région ?
Tout d’abord, nous avons accueilli avec grande satisfaction la signature du projet de mise en œuvre de la feuille de route sur l’hydrogène vert devant S.M. le Roi Mohammed VI, impliquant la société française TotalEnergies et d’autres entreprises avec le gouvernement marocain. Nous attendons de ce projet, qui sera réalisé au niveau de la région et précisément dans la province de Tan-Tan, à Chebeika, qu’il crée des opportunités d’emploi. L’idée est que faire de la transition énergétique et de la production de l’hydrogène vert un des atouts de la région. Nous avons choisi, dans le plan de développement régional, d’en faire notre objectif principal.
Comment la région compte-t-elle faire concrètement pour atteindre cet objectif ambitieux ?
Nous estimons qu’il est nécessaire de préparer les infrastructures et de former la main-d’œuvre nécessaire. Nous devons avoir des institutions qui assurent les formations idoines, notamment la Cité des métiers et des compétences, actuellement en construction dans la province de Guelmim, qui comprend une section dédiée aux énergies renouvelables. Nous avons également un autre projet : l’Institut supérieur des mines et des énergies renouvelables à Assa, et nous voulons aussi créer un centre de qualification et de formation spécialisé dans l’hydrogène vert à Tan-Tan. La composante formation est très importante dans cette chaîne économique.
L’autre aspect concerne le regroupement des investisseurs pour créer de la valeur ajoutée. Nous voulons que toute la chaîne de l’économie de l’hydrogène vert soit présente dans la région. C’est-à-dire que la production doit se faire au niveau de notre région d’amont en aval : production d’énergie, mais aussi les équipements de production de cette énergie. C’est ce que nous souhaitons réaliser à travers les zones d’activités économiques et la formation. Nous souhaitons également que la région bénéficie de cette énergie pour faire tourner par exemple les stations de dessalement de l’eau et penser après à exporter le reste. L’idée est donc d’avoir une économie intégrée autour de l’hydrogène vert. C’est pourquoi cette question constitue un axe structurant et stratégique du Plan de développement de la région.
Mbarka Bouaïda : En tant qu’habitants et élus des provinces du Sud, nous apprécions les grandes avancées diplomatiques de portée stratégique réalisées par le Maroc. Nous saluons particulièrement les importantes reconnaissances de la souveraineté du Royaume sur ses provinces sahariennes, notamment celle de la France que je considère personnellement comme la réparation d’une erreur historique. La France jouait un rôle majeur dans cette question en raison de son statut de pays ayant exercé son protectorat sur plusieurs provinces marocaines. Elle était également présente lors de toutes les étapes des négociations pour l’indépendance du Maroc, du nord au sud, de 1956 à 1969, puis 1975. Par conséquent, la reconnaissance d’un pays comme la France est très importante, compte tenu de ses relations historiques avec la région, avec le Maroc et avec les pays voisins, sans oublier son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous considérons cette reconnaissance non seulement comme un succès, mais aussi comme une étape marquant le retour à la normale. Cette démarche est cruciale pour clore définitivement ce dossier.
Je voudrais souligner par ailleurs que la commémoration du 49e anniversaire de la Marche Verte également coïncide avec un moment important de développement que connaissent les provinces du sud du Royaume. Comme vous le savez, S.M. le Roi Mohammed VI a toujours entouré et continue d’entourer ces provinces de Sa haute sollicitude. Nous avons l’honneur d’être prioritaires dans la mise en œuvre du nouveau modèle de développement et de la régionalisation avancée qui concerne les 12 régions du Royaume, avec en tête les trois régions du Sud. Nous constatons ce développement à travers de grands programmes, notamment le Programme de développement intégré, signé devant Sa Majesté le Roi, suivi du contrat-programme entre l’État et la région que Guelmim-Oued Noun a signé avec ses partenaires au niveau central, ainsi que le Plan de développement régional. Cette dynamique se traduit par des projets dont le nombre total avoisine les 200. Pour la région, ces projets visent le désenclavement, le renforcement des infrastructures et la création d’un développement économique et social dans les quatre provinces de Guelmim-Oued Noun.
Je rappelle ici que Tan-Tan a connu, lundi 4 novembre 2024, le lancement de projets portant sur près de 840 millions de dirhams. Il faut souligner que Tan-Tan, qui a une importance historique, jouit d’atouts et d’un positionnement géostratégique incomparables. L’ambition est de faire de la région une capitale des énergies renouvelables, particulièrement de l’hydrogène vert. La commémoration de l’anniversaire de la Marche Verte est, certes, l’occasion de revivre un événement historique, mais aussi de célébrer nos acquis et de renouveler l’engagement et la mobilisation pour les consolider, les préserver et d’œuvrer pour réaliser de plus grandes victoires à l’avenir.
Tan-Tan est donc au rendez-vous avec le lancement de grands projets. Quel impact pourraient avoir ces projets sur la vie quotidienne des habitants ?
Nous nous attendons à ce que ces projets aient un impact majeur sur la vie des habitants. Premièrement, il y a les projets liés à l’eau, et vous connaissez la priorité que Sa Majesté accorde à la question des ressources hydriques. Vous connaissez également le rôle que jouent désormais les régions dans la mise en œuvre concrète de la politique de S.M. le Roi dans ce sens. Ainsi, les projets que nous avons inaugurés et lancés concernent la construction de barrages, la réhabilitation de certains existants déjà et l’extension du réseau d’eau potable. Tout Cela aura un impact direct sur le citoyen, non seulement en termes d’approvisionnement en eau potable et de couverture des besoins en cette ressource vitale dans les années à venir, mais aussi pour l’agriculture et le développement agricole de la région.
Le deuxième aspect concerne les projets d’électrification. Au niveau de la région, il y a 45 communes rurales électrifiées sur 53. Certaines communes et douars connaissent encore des déficits en matière d’approvisionnement en électricité. Plusieurs projets lancés répondent à ce besoin. Concernant les routes, vu l’importante superficie de la région et sa densité démographique, particulièrement dans certaines zones reculées, c’est un chantier prioritaire. Il s’agit aussi de la nécessité de désenclaver ces zones. Sur cette base, la région supervise la mise en œuvre d’une importante convention dotée d’un budget de 2,27 milliards de dirhams, en partenariat entre le Conseil de la région de Guelmim-Oued Noun, qui finance 58% du montant, et le ministère de l’Équipement et de l’eau. Cette convention vise à accélérer et densifier le réseau routier, ce qui permettra d’alléger considérablement les difficultés que rencontraient les citoyens.
Quant à la réhabilitation urbaine, la région compte 8 communes urbaines, et cette tendance va se renforcer, car de nombreux habitants ruraux vivent désormais dans les villes. Par conséquent, nous devons prendre en compte cette urbanisation et les impératifs qu’elle implique en termes d’aménagement et d’infrastructures. Nous travaillons sur la réhabilitation de toutes nos provinces à travers un plan qui comprend plusieurs points visant à améliorer les conditions de vie dans ces provinces, les valoriser et attirer les investissements.
Le volet relatif au secteur sanitaire n’est pas en reste. Comme nous l’avons vu à Tan-Tan, nous avons lancé le projet de renforcement des urgences de l’hôpital provincial et l’extension et la réhabilitation du centre de traitement de l’insuffisance rénale. La vision du Conseil régional est de travailler sur des axes et des problématiques répondant aux besoins de la population. Les priorités de l’État social sont au cœur de notre action. Mais sans oublier la dimension économique qui figure elle aussi au premier rang de nos actions.
L’enjeu est de faire de la région une destination économique, comment voyez-vous la contribution de cette vision à la création d’emplois dans la région ?
Tout d’abord, nous avons accueilli avec grande satisfaction la signature du projet de mise en œuvre de la feuille de route sur l’hydrogène vert devant S.M. le Roi Mohammed VI, impliquant la société française TotalEnergies et d’autres entreprises avec le gouvernement marocain. Nous attendons de ce projet, qui sera réalisé au niveau de la région et précisément dans la province de Tan-Tan, à Chebeika, qu’il crée des opportunités d’emploi. L’idée est que faire de la transition énergétique et de la production de l’hydrogène vert un des atouts de la région. Nous avons choisi, dans le plan de développement régional, d’en faire notre objectif principal.
Comment la région compte-t-elle faire concrètement pour atteindre cet objectif ambitieux ?
Nous estimons qu’il est nécessaire de préparer les infrastructures et de former la main-d’œuvre nécessaire. Nous devons avoir des institutions qui assurent les formations idoines, notamment la Cité des métiers et des compétences, actuellement en construction dans la province de Guelmim, qui comprend une section dédiée aux énergies renouvelables. Nous avons également un autre projet : l’Institut supérieur des mines et des énergies renouvelables à Assa, et nous voulons aussi créer un centre de qualification et de formation spécialisé dans l’hydrogène vert à Tan-Tan. La composante formation est très importante dans cette chaîne économique.
L’autre aspect concerne le regroupement des investisseurs pour créer de la valeur ajoutée. Nous voulons que toute la chaîne de l’économie de l’hydrogène vert soit présente dans la région. C’est-à-dire que la production doit se faire au niveau de notre région d’amont en aval : production d’énergie, mais aussi les équipements de production de cette énergie. C’est ce que nous souhaitons réaliser à travers les zones d’activités économiques et la formation. Nous souhaitons également que la région bénéficie de cette énergie pour faire tourner par exemple les stations de dessalement de l’eau et penser après à exporter le reste. L’idée est donc d’avoir une économie intégrée autour de l’hydrogène vert. C’est pourquoi cette question constitue un axe structurant et stratégique du Plan de développement de la région.