La Cour des comptes, dans son rapport annuel 2023-2024, met en lumière le retard préoccupant de la digitalisation des services administratifs au Maroc. Alors que le Royaume s’efforce de moderniser son administration et de simplifier les démarches pour les citoyens, seuls 23% des services administratifs sont entièrement digitalisés, malgré l’existence de 605 services électroniques. Ce constat met en évidence des défis structurels et organisationnels qui ralentissent l’avancée d’un chantier pourtant stratégique pour améliorer la gouvernance et renforcer l’efficacité de l’administration publique.
• Accélérer la publication des textes d’application de la loi sur la simplification administrative.
• Mettre en place un cadre stratégique intégré, impliquant tous les ministères et parties prenantes, afin d’assurer une meilleure coordination et un suivi rigoureux des progrès.
• Renforcer l’interopérabilité entre administrations pour fluidifier l’échange de données et simplifier les démarches pour les usagers.
• Réduire le coût et le nombre de démarches administratives, tout en améliorant leur accessibilité pour les citoyens et les entreprises.
Un manque de coordination et de vision globale
L’un des principaux obstacles identifiés par la Cour réside dans l’absence d’une vision globale intégrant tous les ministères et secteurs concernés. Les premières études sur la simplification des démarches administratives se sont limitées à un nombre restreint d’administrations, négligeant ainsi le recours à une approche transversale. Bien que 85% des décisions administratives aient été codifiées à fin 2023, la mise en œuvre complète de la loi sur la simplification des démarches reste entravée par des retards dans la publication des décrets d’application. Ces textes réglementaires sont essentiels pour définir les responsabilités des acteurs, établir des indicateurs de performance et garantir une interopérabilité efficace entre les administrations.Un recul sur le plan international
Le rapport met également en lumière l’impact négatif de ces retards sur la position du Maroc dans les classements mondiaux. Entre 2014 et 2022, le pays a reculé de la 82e à la 101e place dans l’indice du e-gouvernement des Nations unies. Ce recul illustre le manque de coordination entre administrations, notamment en matière d’échange de données. La Cour insiste sur l’importance de standardiser les nomenclatures et d’améliorer les registres de données pour créer un écosystème numérique capable de répondre aux attentes des citoyens et des investisseurs.Recommandations pour une relance efficace
Pour accélérer ce chantier stratégique, la Cour des comptes propose plusieurs mesures concrètes :• Accélérer la publication des textes d’application de la loi sur la simplification administrative.
• Mettre en place un cadre stratégique intégré, impliquant tous les ministères et parties prenantes, afin d’assurer une meilleure coordination et un suivi rigoureux des progrès.
• Renforcer l’interopérabilité entre administrations pour fluidifier l’échange de données et simplifier les démarches pour les usagers.
• Réduire le coût et le nombre de démarches administratives, tout en améliorant leur accessibilité pour les citoyens et les entreprises.