Dans une salle de conférence animée, entouré de ses proches collaborateurs, des directeurs d’académies et de responsables centraux, le ministre de l’Éducation nationale, Mohammed Saad Berrada, a déroulé les grandes lignes de la rentrée scolaire 2025-2026. Derrière lui, un écran géant montre des chiffres et des graphiques, avec en filigrane un message principal : cette rentrée se veut une étape charnière d’une réforme éducative engagée depuis plusieurs années. «La rentrée 2025-2026 s’ouvre dans un esprit de renouveau, portée par la feuille de route 2022-2026 conçue pour une école publique de qualité», a déclaré le ministre d’emblée, rappelant qu’il s’agit aussi d’une rentrée qui s’inscrit dans la continuité des Hautes Orientations Royales et de la loi-cadre 51.17. L’objectif est triple : élargir l’accès, améliorer la qualité et réduire les inégalités.
Un record d’élèves et des infrastructures sous pression
Les chiffres donnent immédiatement la mesure du défi : plus de 8,2 millions d’élèves, du public comme du privé, rejoignent les bancs de l’école cette année. Dans les régions rurales, où se concentre plus de la moitié des établissements, la pression est particulièrement forte. Pour y répondre, 169 nouvelles écoles ouvrent cette année leurs portes, renforcées par 2.461 salles de classe et 15 internats supplémentaires. Au total, le pays comptera désormais 12.441 établissements, a précisé le haut responsable.
Le préscolaire, socle de l’avenir
Dans ce schéma général, le ministre a longuement insisté sur le rôle du préscolaire, qu’il considère comme la pierre angulaire de toute réforme qui parie sur l’avenir. Sur ce point, il affiche une certaine fierté des réalisations. Près d’un million d’enfants sont déjà inscrits, dont 67% dans le public, mais l’ambition est d’atteindre une couverture de 85%. «Le préscolaire n’est plus un simple maillon de la chaîne éducative, il est devenu un levier central pour l’égalité des chances», a-t-il insisté. Pour actionner pleinement ce levier, pas moins de 2.500 nouvelles classes ont été ouvertes et 5.000 éducateurs ont suivi des formations approfondies. Mais si les chiffres en disent long sur l’effort déployé par le ministère, ils n’évoquent pas un défi qu’il faudra relever à tout prix : les retards dans le paiement des éducateurs constituent un élément de démobilisation et de frustration. «Nous travaillons à régler les dysfonctionnements administratifs pour que leurs salaires soient versés à temps», a promis le ministre, rappelant que la qualité de l’enseignement dépend aussi des conditions de travail.
Les établissements pionniers, vitrines de la réforme
Autre avancée que le ministère met en avant invariablement : l’expérience des établissements pionniers. Sur un ton confiant, M. Berrada n’hésite pas à décrire les écoles et collèges pionniers comme de véritables laboratoires de la réforme, et promet de les étendre. Déjà pour cette rentrée, leur nombre a plus que doublé, passant de 2.000 établissements à 4.626 établissements, dont 786 collèges, couvrant ainsi 51% des écoles du pays.
«Aujourd’hui, plus de deux millions d’élèves et 75.000 enseignants participent à cette expérience éducative. C’est pour cette raison que nous avons veillé à ce que ces établissements soient réhabilités et dotés d’équipements numériques pour devenir des vitrines de l’enseignement renouvelé. Ces établissements proposent désormais des programmes de soutien pédagogique intensif et des activités parascolaires variées. Nous avons pris en considération les conclusions du dernier rapport du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, qui a évalué 600 écoles et conclu que 80% des objectifs fixés étaient atteints», a rappelé M. Berrada, soulignant que son département s’apprêtait à franchir une nouvelle étape d’évaluation avec l’instauration d’un label Établissement pionnier, attribué selon un référentiel rigoureux élaboré en collaboration avec l’Observatoire national du développement humain.
«Aujourd’hui, plus de deux millions d’élèves et 75.000 enseignants participent à cette expérience éducative. C’est pour cette raison que nous avons veillé à ce que ces établissements soient réhabilités et dotés d’équipements numériques pour devenir des vitrines de l’enseignement renouvelé. Ces établissements proposent désormais des programmes de soutien pédagogique intensif et des activités parascolaires variées. Nous avons pris en considération les conclusions du dernier rapport du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, qui a évalué 600 écoles et conclu que 80% des objectifs fixés étaient atteints», a rappelé M. Berrada, soulignant que son département s’apprêtait à franchir une nouvelle étape d’évaluation avec l’instauration d’un label Établissement pionnier, attribué selon un référentiel rigoureux élaboré en collaboration avec l’Observatoire national du développement humain.
Soutien social et lutte contre le décrochage
Au-delà des approches pédagogiques adoptées et de leur efficience, le ministère mise sur l’équité sociale pour assurer la réussite scolaire. Cette année, plus de 3,2 millions d’élèves recevront une bourse de rentrée. Les internats accueilleront près de 217.000 élèves, plus de 683.000 bénéficieront du transport scolaire et plus de 80.000 des cantines. Ce plan d’action est venu remplacer le programme «Un million de cartables», intégré au système d’aide sociale directe et revu pour toucher davantage de familles. Mais l’un des plus grands défis reste le décrochage scolaire, qui concerne encore 180.000 élèves. Pour y remédier, le ministre a annoncé la mise en place de cellules de veille collèges pionniers pour repérer les jeunes en difficulté et les accompagner ensuite par des dispositifs comme les écoles d’été.
Nouvelles langues et inclusion
Parmi les nouveautés aussi, l’accélération de la génération de l’enseignement de l’amazigh : cette langue sera dispensée cette année dans plus de la moitié des écoles primaires, avec des manuels imprimés d’ici la fin du mois. «La méthode adoptée est similaire à celle utilisée pour l’arabe et le français», précise le ministre. Quant à l’anglais, il couvre désormais tout le cycle collégial. L’inclusion progresse également. Les écoles accueillent aujourd’hui un nombre croissant d’élèves en situation de handicap, qui devraient dépasser les 70.000 cette année. Et parce que l’épanouissement passe aussi par le sport, le programme Sport et études continue de s’étendre, touchant plus de 15.000 élèves.
Un climat social apaisé et une vigilance accrue
Des chantiers de taille sont donc ouverts. Sauf que sans un climat social apaisé et des relations de confiances avec l’ensemble des partenaires, les efforts du ministère seront compromis. À cet égard, évoquant le progrès du dialogue social avec les syndicats, M. Berrada n’a pas hésité à saluer leur rôle : «Sans eux, nous serions confrontés à des problèmes susceptibles de perturber le processus de réforme». Le ministre a également relativisé la question de la surcharge des classes : quasi inexistante au primaire, elle atteint 12% au lycée qualifiant, un phénomène qu’il a attribué aux déplacements de familles vivant dans des zones d’habitat précaire. Évoquant les établissements destinés aux élèves sinistrés du séisme d’Al Haouz, M. Berrada s’est engagé sur un échéancier précis pour les réouvertures : 800 écoles seront prêtes d’ici décembre, 300 à 400 autres suivront en mars, et le reste des projets sera finalisé en 2026. «Toutes seront opérationnelles et prêtes à accueillir les élèves», a-t-il insisté.
Le ministre ne pouvait conclure son intervention sur l’avenir de l’école sans mettre en avant le «rôle clé» des enseignants, véritables «piliers de toute réforme». Cette année, plus de 14.000 nouveaux recrutements renforceront les équipes déjà mobilisées. De même, des mesures de revalorisation sont à prévoir : indemnités augmentées pour les heures supplémentaires et primes de 10.000 dirhams pour les enseignants et cadres engagés dans les établissements pionniers.
Dans le même ordre d’idées, le ministre a annoncé la mise en place d’un dispositif de suivi : centres d’écoute régionaux, supervision par les Académies, commission centrale pour la disponibilité des manuels scolaires. «L’objectif est clair : anticiper les difficultés et maintenir la dynamique de réforme», a conclu Mohammed Saad Berrada, visiblement déterminé à faire de cette rentrée un rendez-vous à ne pas manquer.
Le ministre ne pouvait conclure son intervention sur l’avenir de l’école sans mettre en avant le «rôle clé» des enseignants, véritables «piliers de toute réforme». Cette année, plus de 14.000 nouveaux recrutements renforceront les équipes déjà mobilisées. De même, des mesures de revalorisation sont à prévoir : indemnités augmentées pour les heures supplémentaires et primes de 10.000 dirhams pour les enseignants et cadres engagés dans les établissements pionniers.
Dans le même ordre d’idées, le ministre a annoncé la mise en place d’un dispositif de suivi : centres d’écoute régionaux, supervision par les Académies, commission centrale pour la disponibilité des manuels scolaires. «L’objectif est clair : anticiper les difficultés et maintenir la dynamique de réforme», a conclu Mohammed Saad Berrada, visiblement déterminé à faire de cette rentrée un rendez-vous à ne pas manquer.
