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Enseignants suspendus : Échec des discussions, le spectre des grèves plane de nouveau

Après environ deux semaines d’accalmie, la Coordination nationale du secteur de l’éducation a annoncé le retour aux mouvements de protestation en guise de soutien aux enseignants suspendus et pour dénoncer le refus du ministère de procéder à l’annulation des arrêts temporaires de travail ayant touché plus de 545 enseignants. Ce nouveau rebondissement intervient au moment où le département de Chakib Benmoussa et les syndicats mettent la dernière main au projet du statut unifié qui sera soumis ce jeudi au Conseil du gouvernement pour adoption.

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Après avoir annoncé il y a quelques semaines la suspension des manifestations pendant les heures de travail, la Coordination nationale du secteur de l'éducation revient à la charge en annonçant la reprise prochaine des protestations. Ayant suspendu depuis plus de quinze jours les grèves et les sit-in dans le secteur de l’éducation, en signe de bonne foi et pour donner le temps nécessaire à l’aboutissement des négociations entre la Commission tripartite et les syndicats sur les points qui font encore l’objet de divergence, cette structure a annoncé le weekend dernier «la fin de la trêve».

Lors d’une réunion tenue en fin semaine dernière, la coordination a décidé en effet de reprendre les manifestations de protestation, dont le calendrier et les formes seront dévoilés ultérieurement. La Coordination a indiqué, dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion, que le secteur de l'éducation connaît de fortes tensions, suite aux «représailles et aux décisions arbitraires» prises par le ministère contre des dizaines de professeurs et de personnel de soutien qui ont été soumis à des arrestations temporaires et à des retenues sur salaire. «Le secteur de l'éducation connaît une tension forte suite aux représailles et aux décisions abusives prises par le ministère contre plusieurs dizaines de professeurs et de cadres de soutien qui ont été soumis à des suspensions temporaires et à des retenues sur salaire. Nous constatons par ailleurs que le ministère poursuit sa politique axée sur la suppression des acquis et la non-satisfaction des revendications légitimes et justes pour lesquelles militent tous les travailleurs du secteur éducatif toutes catégories confondues, qu’ils soient en exercice ou à la retraite», souligne la Coordination.

L’organisation, qui a appelé le ministère à revenir sur ces mesures, qu’elle a qualifiées d’abusives et d’illégales et «constituant une violation flagrante du droit de grève garanti par la Constitution», a exhorté également le même département à la restitution de toutes les sommes prélevées sur les salaires des grévistes.

Il convient de rappeler que ce nouvel appel à l’escalade intervient donc au moment où les syndicats poursuivent leurs réunions avec le ministère en vue de finaliser le projet de statut unifié avant sa soumission jeudi prochain au Conseil du gouvernement pour adoption. Cette nouvelle avancée s’inscrit dans le prolongement de la réunion tenue jeudi dernier entre le ministère de l’Éducation nationale et les cinq centrales syndicales les plus représentatives pour valider la dernière version du texte, après sa validation par le secrétariat général du gouvernement, sachant que d’autres réunions individuelles ont été tenues avec les syndicats au début de la semaine dernière pour examiner les scénarios d’annulation de la suspension temporaire des enseignants.
Dans ce sens, le ministère avait formulé deux propositions aux syndicats pour trouver une issue à ce dossier. Il s’agit du transfert des dossiers des enseignants suspendus aux conseils disciplinaires relevant des AREF ou encore la création de commissions régionales au niveau de ces académies et qui regrouperont des représentants des syndicats et des représentants des services des ressources humaines et des affaires juridiques, en vue d’examiner chaque cas avant de prendre une décision définitive. Seulement, ces deux propositions n’ont pas reçu l’aval des syndicats.
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