Le Matin : Le Maroc fait face à des défis sociaux considérables et les attentes sont élevées. Quelles priorités avez-vous fixées suite à votre nomination ?
Naïma Ben Yahiya : Avant de revenir sur les défis, permettez-moi de souligner d’abord les opportunités que notre pays présente, notamment dans le domaine social. L’une des plus grandes opportunités réside dans la volonté Royale qui place les enjeux sociaux au cœur des préoccupations du Souverain. C’est cette volonté que nous nous efforçons de traduire en actions concrètes, à travers des politiques publiques adaptées. Parmi les grands chantiers suivis de près par Sa Majesté le Roi, on peut citer notamment le chantier de la protection sociale, ainsi que la réforme de la Moudawana (le Code de la famille), qui s’inscrit dans un processus plus large de lutte contre la précarité et la pauvreté. Ces réformes sont cruciales et nécessitent un engagement constant. Quant aux défis, ils sont effectivement nombreux et les attentes sont élevées. Toutefois, nous poursuivons avec détermination plusieurs programmes déjà en place, tout en cherchant à les renforcer.
Justement, nombreux sont ceux qui se demandent si vous comptez remettre en question les stratégies existantes pour en adopter de nouvelles. Qu’est-ce que vous répondez à cela ?
Pour répondre clairement à cette question, je tiens à préciser que je ne suis pas venue pour annuler les programmes existants. Ces programmes ne sont pas l’œuvre d’un ministre à titre individuel, mais des initiatives gouvernementales nourries par les directives Royales. L’objectif est de travailler dans la continuité et d’avancer sur les bases solides déjà posées. Bien entendu, chaque ministre souhaite apporter sa touche personnelle, mais pour ma part, il s’agit avant tout de renforcer et d’améliorer ce qui existe déjà. Le Maroc a mis en place de grands programmes sociaux, et ce sont justement les expériences passées qui nous permettent d’aller de l’avant. Si chaque ministre effaçait les acquis du précédent, nous reviendrions constamment au point de départ. Il est donc primordial de capitaliser sur les acquis pour apporter des améliorations ciblées. À cet égard, l’une de mes priorités est d’améliorer le ciblage des bénéficiaires de nos programmes. Bien que nous ayons des initiatives importantes en cours, il est crucial d’avoir une meilleure visibilité sur ceux qui en bénéficient réellement. Cette approche nous permettra de maximiser l’impact de nos actions et de mieux répondre aux besoins des populations vulnérables.
Pouvez-vous donc nous donner quelques exemples concrets de programmes sur lesquels vous souhaitez concentrer vos efforts ?
Un des programmes phare que nous souhaitons renforcer est celui de l’autonomisation économique des femmes. Lancé au début des années 2000 dans un souci de renforcement de l’équité et de l’égalité, ce programme mérite d’être intensifié. Plusieurs mesures restent à mettre en œuvre, et nous allons accélérer le processus pour atteindre nos objectifs. Parmi les initiatives en cours, citons la création de crèches sociales permettant aux femmes de mieux concilier leurs vies professionnelle et familiale. Nous mettons également en place des programmes d’accompagnement pour les femmes dans les zones industrielles et les quartiers défavorisés pour améliorer leurs conditions de travail. Un autre projet clé consiste à moduler le temps de travail, ce qui permettra à la fois aux hommes et aux femmes de gérer leur emploi du temps en fonction de leurs obligations familiales. En outre, des solutions comme le télétravail ou le travail à temps partiel sont explorées pour favoriser cette conciliation entre vie professionnelle et personnelle. Ce programme repose sur une idée fondamentale selon laquelle si nous renforçons la résilience des familles marocaines, nous créons un environnement propice à leur épanouissement et à leur protection contre la précarité.
Vous êtes nommée ministre à mi-mandat. Pensez-vous avoir suffisamment de temps pour mener à bien vos projets et programmes ? Et disposez-vous des ressources nécessaires pour le faire ?
Je comprends cette interrogation, mais plusieurs facteurs sont à prendre en compte. Il est vrai que le temps est court, mais notre volonté et notre détermination sont sans faille. Je connais bien ce ministère, ses forces et ses faiblesses, pour y avoir œuvré pendant plus de 30 ans. Cette expérience me permet de m’appuyer sur les acquis des années passées. Nous avons déjà des plans et des stratégies en place. Certains sont bien avancés, alors que d’autres sont encore en cours d’élaboration. Le plus important est que nous construisions sur les bases existantes, sans repartir de zéro. L’objectif est de mettre à profit les ressources et les expériences passées pour aller de l’avant de manière plus efficace.
Votre nomination intervient dans un contexte de réforme de la Moudawana (Code de la famille), conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Comment percevez-vous cette réforme et quel impact aura-t-elle sur la position des femmes et des familles au Maroc ?
La réforme de la Moudawana s’inscrit dans un projet global visant à améliorer la situation des femmes et à renforcer les valeurs familiales au Maroc. Cette réforme vise à changer des dispositions qui étaient historiquement discriminatoires. Par exemple, une femme perd la garde de ses enfants en cas de remariage, tandis que l’homme, lui, la conserve. Cette situation est manifestement injuste. Grâce aux changements proposés, des points essentiels, tels que l’âge légal du mariage et la garde des enfants, seront clarifiés en mettant l’accent sur la justice et l’égalité. Cette réforme permettra également de renforcer l’égalité des sexes dans les domaines économique, social et juridique. En outre, elle s’accompagne d’un travail d’ijtihad (interprétation des textes religieux) pour proposer des solutions qui respectent nos valeurs religieuses tout en garantissant les droits fondamentaux des femmes et des enfants.
Vous êtes une militante de longue date pour les droits des femmes. Comment évaluez-vous l’évolution de la question du genre dans la société marocaine ?
Il est clair que la nouvelle réforme aura des répercussions profondes sur la vie des femmes marocaines. Elle permettra d’assurer l’égalité des droits entre les hommes et les femmes dans des domaines cruciaux tels que l’économie, le travail, l’éducation et la représentation politique. Il convient ainsi de préciser que nous avons atteint un niveau important en matière d’évolution des droits de la femme au Maroc. Un exemple frappant est le taux de scolarisation des filles en milieu rural, qui atteint désormais 98%, ce qui témoigne des progrès réalisés dans le domaine de l’éducation. Toutefois, des défis subsistent. Si la représentation politique des femmes a progressé, il reste encore du chemin à parcourir pour améliorer leur présence dans certaines instances de décision, telles que la Chambre des conseillers et les Chambres professionnelles. Même si nous avons fait des progrès significatifs, il est essentiel de continuer à travailler sur la participation des femmes à tous les niveaux de décision.
Vous avez récemment multiplié les rencontres avec les associations de la société civile. Quels en ont été les objectifs et quel bilan tirez-vous de ces échanges ?
La société civile joue un rôle fondamental dans l’aboutissement des politiques publiques. Elle est proactive, engagée et apporte des propositions précieuses. J’ai pris l’initiative de les rencontrer pour discuter de leurs suggestions et examiner ensemble leur perception des réformes projetées. Ainsi, concernant la violence envers les femmes, il est apparu que la priorité n’était pas seulement de réformer la législation existante, mais de proposer une loi-cadre pour l’égalité des sexes, qui couvre des domaines bien au-delà de la violence, incluant les droits économiques, sociaux, politiques et civils des femmes et des hommes. Cette collaboration dynamique avec la société civile est essentielle pour élaborer des réformes intégrées et garantir leur mise en œuvre effective.
En mars dernier, vous avez présidé à New York un événement majeur sur l’autonomisation économique des femmes. Quel message avez-vous voulu faire passer lors de cet événement ?
Cette occasion nous a permis de mettre en lumière la présence affirmée du Royaume du Maroc sur la scène internationale. La délégation marocaine, composée de représentants des secteurs gouvernemental, institutionnel, de la société civile et universitaire, a marqué les esprits par sa mobilisation exceptionnelle. Pour la première fois, nous avons organisé un colloque sur l’autonomisation économique des femmes. Les participants ont occupé totalement la salle destinée à accueillir 500 personnes et certains sont même restés debout. Cela témoigne de la capacité de mobilisation du Maroc et du capital image dont il jouit dans les instances onusiennes. C’était pour nous une occasion propice pour exposer nos expériences et initiatives concrètes dans ce domaine. Parallèlement, nous avons multiplié les échanges avec des diplomates et des responsables de haut rang afin de renforcer notre position sur la scène mondiale et de développer des partenariats stratégiques.
En marge du Sommet mondial sur le handicap à Berlin, vous avez échangé avec la secrétaire d’État allemande au Développement, Bärbel Kofler. Quels ont été les principaux axes de discussion et de coopération ?
Lors de notre déplacement en Allemagne, en marge de la Conférence internationale sur le handicap, nous avons eu des échanges très enrichissants avec les autorités allemandes. Nous avons exploré des pistes pour renforcer notre coopération bilatérale, en particulier dans des domaines clés tels que l’égalité des sexes et l’inclusion des personnes handicapées, qui sont des priorités partagées par nos deux pays. Ces enjeux sont essentiels et, en collaborant davantage, nous pourrons mutualiser nos expertises respectives pour avancer plus efficacement. Nous avons ainsi défini des axes de coopération concrets et durables, en vue de mettre en place des initiatives communes visant à renforcer l’autonomie et améliorer la qualité de vie des femmes et des personnes handicapées. Je suis convaincue que cette collaboration sera bénéfique pour nos deux nations et que les projets que nous mettrons en œuvre auront un impact positif à long terme.
Vous faites partie du comité exécutif de l’Istiqlal. À moins de deux ans des législatives, pensez-vous que l’Istiqlal pourra améliorer son score et retrouver la position qui a toujours été la sienne parmi les premiers partis ?
Il est indéniable que, comme tout parti politique, l’Istiqlal ambitionne de figurer parmi les leaders de la scène partisane. Cependant, au sein de notre parti, nous avons un défi de fond qui va au-delà de cette simple ambition électorale : celui de moraliser la vie politique. Cette question, soulevée à plusieurs reprises par notre secrétaire général, Nizar Baraka, est au cœur de notre stratégie actuelle. L’un des piliers de notre démarche est justement l’adoption d’une charte d’éthique politique, afin de restaurer la confiance des citoyens dans leurs élus et dans l’action politique en général. À cet effet, lors de notre dernier congrès, nous avons créé une commission d’éthique composée de personnalités connues pour leur probité. Nous souhaitons envoyer un message clair à la société marocaine : l’Istiqlal est résolu à incarner une politique où les valeurs de noblesse, d’intégrité et de transparence ont toute leur place. Le véritable défi consiste à garantir que chaque étape du processus électoral se déroule avec le plus haut degré d’éthique, qu’il s’agisse du choix des candidats ou des relations entre partis. C’est cet engagement que nous poursuivons avec détermination, et c’est ainsi que nous comptons retrouver notre place de leader, non seulement dans les résultats électoraux, mais également dans le cœur des citoyens marocains.
Naïma Ben Yahiya : Avant de revenir sur les défis, permettez-moi de souligner d’abord les opportunités que notre pays présente, notamment dans le domaine social. L’une des plus grandes opportunités réside dans la volonté Royale qui place les enjeux sociaux au cœur des préoccupations du Souverain. C’est cette volonté que nous nous efforçons de traduire en actions concrètes, à travers des politiques publiques adaptées. Parmi les grands chantiers suivis de près par Sa Majesté le Roi, on peut citer notamment le chantier de la protection sociale, ainsi que la réforme de la Moudawana (le Code de la famille), qui s’inscrit dans un processus plus large de lutte contre la précarité et la pauvreté. Ces réformes sont cruciales et nécessitent un engagement constant. Quant aux défis, ils sont effectivement nombreux et les attentes sont élevées. Toutefois, nous poursuivons avec détermination plusieurs programmes déjà en place, tout en cherchant à les renforcer.
Justement, nombreux sont ceux qui se demandent si vous comptez remettre en question les stratégies existantes pour en adopter de nouvelles. Qu’est-ce que vous répondez à cela ?
Pour répondre clairement à cette question, je tiens à préciser que je ne suis pas venue pour annuler les programmes existants. Ces programmes ne sont pas l’œuvre d’un ministre à titre individuel, mais des initiatives gouvernementales nourries par les directives Royales. L’objectif est de travailler dans la continuité et d’avancer sur les bases solides déjà posées. Bien entendu, chaque ministre souhaite apporter sa touche personnelle, mais pour ma part, il s’agit avant tout de renforcer et d’améliorer ce qui existe déjà. Le Maroc a mis en place de grands programmes sociaux, et ce sont justement les expériences passées qui nous permettent d’aller de l’avant. Si chaque ministre effaçait les acquis du précédent, nous reviendrions constamment au point de départ. Il est donc primordial de capitaliser sur les acquis pour apporter des améliorations ciblées. À cet égard, l’une de mes priorités est d’améliorer le ciblage des bénéficiaires de nos programmes. Bien que nous ayons des initiatives importantes en cours, il est crucial d’avoir une meilleure visibilité sur ceux qui en bénéficient réellement. Cette approche nous permettra de maximiser l’impact de nos actions et de mieux répondre aux besoins des populations vulnérables.
Pouvez-vous donc nous donner quelques exemples concrets de programmes sur lesquels vous souhaitez concentrer vos efforts ?
Un des programmes phare que nous souhaitons renforcer est celui de l’autonomisation économique des femmes. Lancé au début des années 2000 dans un souci de renforcement de l’équité et de l’égalité, ce programme mérite d’être intensifié. Plusieurs mesures restent à mettre en œuvre, et nous allons accélérer le processus pour atteindre nos objectifs. Parmi les initiatives en cours, citons la création de crèches sociales permettant aux femmes de mieux concilier leurs vies professionnelle et familiale. Nous mettons également en place des programmes d’accompagnement pour les femmes dans les zones industrielles et les quartiers défavorisés pour améliorer leurs conditions de travail. Un autre projet clé consiste à moduler le temps de travail, ce qui permettra à la fois aux hommes et aux femmes de gérer leur emploi du temps en fonction de leurs obligations familiales. En outre, des solutions comme le télétravail ou le travail à temps partiel sont explorées pour favoriser cette conciliation entre vie professionnelle et personnelle. Ce programme repose sur une idée fondamentale selon laquelle si nous renforçons la résilience des familles marocaines, nous créons un environnement propice à leur épanouissement et à leur protection contre la précarité.
Vous êtes nommée ministre à mi-mandat. Pensez-vous avoir suffisamment de temps pour mener à bien vos projets et programmes ? Et disposez-vous des ressources nécessaires pour le faire ?
Je comprends cette interrogation, mais plusieurs facteurs sont à prendre en compte. Il est vrai que le temps est court, mais notre volonté et notre détermination sont sans faille. Je connais bien ce ministère, ses forces et ses faiblesses, pour y avoir œuvré pendant plus de 30 ans. Cette expérience me permet de m’appuyer sur les acquis des années passées. Nous avons déjà des plans et des stratégies en place. Certains sont bien avancés, alors que d’autres sont encore en cours d’élaboration. Le plus important est que nous construisions sur les bases existantes, sans repartir de zéro. L’objectif est de mettre à profit les ressources et les expériences passées pour aller de l’avant de manière plus efficace.
Votre nomination intervient dans un contexte de réforme de la Moudawana (Code de la famille), conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Comment percevez-vous cette réforme et quel impact aura-t-elle sur la position des femmes et des familles au Maroc ?
La réforme de la Moudawana s’inscrit dans un projet global visant à améliorer la situation des femmes et à renforcer les valeurs familiales au Maroc. Cette réforme vise à changer des dispositions qui étaient historiquement discriminatoires. Par exemple, une femme perd la garde de ses enfants en cas de remariage, tandis que l’homme, lui, la conserve. Cette situation est manifestement injuste. Grâce aux changements proposés, des points essentiels, tels que l’âge légal du mariage et la garde des enfants, seront clarifiés en mettant l’accent sur la justice et l’égalité. Cette réforme permettra également de renforcer l’égalité des sexes dans les domaines économique, social et juridique. En outre, elle s’accompagne d’un travail d’ijtihad (interprétation des textes religieux) pour proposer des solutions qui respectent nos valeurs religieuses tout en garantissant les droits fondamentaux des femmes et des enfants.
Vous êtes une militante de longue date pour les droits des femmes. Comment évaluez-vous l’évolution de la question du genre dans la société marocaine ?
Il est clair que la nouvelle réforme aura des répercussions profondes sur la vie des femmes marocaines. Elle permettra d’assurer l’égalité des droits entre les hommes et les femmes dans des domaines cruciaux tels que l’économie, le travail, l’éducation et la représentation politique. Il convient ainsi de préciser que nous avons atteint un niveau important en matière d’évolution des droits de la femme au Maroc. Un exemple frappant est le taux de scolarisation des filles en milieu rural, qui atteint désormais 98%, ce qui témoigne des progrès réalisés dans le domaine de l’éducation. Toutefois, des défis subsistent. Si la représentation politique des femmes a progressé, il reste encore du chemin à parcourir pour améliorer leur présence dans certaines instances de décision, telles que la Chambre des conseillers et les Chambres professionnelles. Même si nous avons fait des progrès significatifs, il est essentiel de continuer à travailler sur la participation des femmes à tous les niveaux de décision.
Vous avez récemment multiplié les rencontres avec les associations de la société civile. Quels en ont été les objectifs et quel bilan tirez-vous de ces échanges ?
La société civile joue un rôle fondamental dans l’aboutissement des politiques publiques. Elle est proactive, engagée et apporte des propositions précieuses. J’ai pris l’initiative de les rencontrer pour discuter de leurs suggestions et examiner ensemble leur perception des réformes projetées. Ainsi, concernant la violence envers les femmes, il est apparu que la priorité n’était pas seulement de réformer la législation existante, mais de proposer une loi-cadre pour l’égalité des sexes, qui couvre des domaines bien au-delà de la violence, incluant les droits économiques, sociaux, politiques et civils des femmes et des hommes. Cette collaboration dynamique avec la société civile est essentielle pour élaborer des réformes intégrées et garantir leur mise en œuvre effective.
En mars dernier, vous avez présidé à New York un événement majeur sur l’autonomisation économique des femmes. Quel message avez-vous voulu faire passer lors de cet événement ?
Cette occasion nous a permis de mettre en lumière la présence affirmée du Royaume du Maroc sur la scène internationale. La délégation marocaine, composée de représentants des secteurs gouvernemental, institutionnel, de la société civile et universitaire, a marqué les esprits par sa mobilisation exceptionnelle. Pour la première fois, nous avons organisé un colloque sur l’autonomisation économique des femmes. Les participants ont occupé totalement la salle destinée à accueillir 500 personnes et certains sont même restés debout. Cela témoigne de la capacité de mobilisation du Maroc et du capital image dont il jouit dans les instances onusiennes. C’était pour nous une occasion propice pour exposer nos expériences et initiatives concrètes dans ce domaine. Parallèlement, nous avons multiplié les échanges avec des diplomates et des responsables de haut rang afin de renforcer notre position sur la scène mondiale et de développer des partenariats stratégiques.
En marge du Sommet mondial sur le handicap à Berlin, vous avez échangé avec la secrétaire d’État allemande au Développement, Bärbel Kofler. Quels ont été les principaux axes de discussion et de coopération ?
Lors de notre déplacement en Allemagne, en marge de la Conférence internationale sur le handicap, nous avons eu des échanges très enrichissants avec les autorités allemandes. Nous avons exploré des pistes pour renforcer notre coopération bilatérale, en particulier dans des domaines clés tels que l’égalité des sexes et l’inclusion des personnes handicapées, qui sont des priorités partagées par nos deux pays. Ces enjeux sont essentiels et, en collaborant davantage, nous pourrons mutualiser nos expertises respectives pour avancer plus efficacement. Nous avons ainsi défini des axes de coopération concrets et durables, en vue de mettre en place des initiatives communes visant à renforcer l’autonomie et améliorer la qualité de vie des femmes et des personnes handicapées. Je suis convaincue que cette collaboration sera bénéfique pour nos deux nations et que les projets que nous mettrons en œuvre auront un impact positif à long terme.
Vous faites partie du comité exécutif de l’Istiqlal. À moins de deux ans des législatives, pensez-vous que l’Istiqlal pourra améliorer son score et retrouver la position qui a toujours été la sienne parmi les premiers partis ?
Il est indéniable que, comme tout parti politique, l’Istiqlal ambitionne de figurer parmi les leaders de la scène partisane. Cependant, au sein de notre parti, nous avons un défi de fond qui va au-delà de cette simple ambition électorale : celui de moraliser la vie politique. Cette question, soulevée à plusieurs reprises par notre secrétaire général, Nizar Baraka, est au cœur de notre stratégie actuelle. L’un des piliers de notre démarche est justement l’adoption d’une charte d’éthique politique, afin de restaurer la confiance des citoyens dans leurs élus et dans l’action politique en général. À cet effet, lors de notre dernier congrès, nous avons créé une commission d’éthique composée de personnalités connues pour leur probité. Nous souhaitons envoyer un message clair à la société marocaine : l’Istiqlal est résolu à incarner une politique où les valeurs de noblesse, d’intégrité et de transparence ont toute leur place. Le véritable défi consiste à garantir que chaque étape du processus électoral se déroule avec le plus haut degré d’éthique, qu’il s’agisse du choix des candidats ou des relations entre partis. C’est cet engagement que nous poursuivons avec détermination, et c’est ainsi que nous comptons retrouver notre place de leader, non seulement dans les résultats électoraux, mais également dans le cœur des citoyens marocains.
