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Les coordinations exigent des «garanties» pour arrêter les grèves des enseignants

Au moment où la commission tripartite et les cinq syndicats les plus représentatifs accélèrent la cadence pour finaliser la refonte du nouveau statut unifié, les coordinations, elles, intensifient la pression en maintenant leurs mouvements de grève à l’échelle nationale. Jeudi, la capitale du Royaume a été le théâtre d’une marche massive des enseignants où ces derniers ont mis en garde le département de tutelle contre le non-respect des dispositions de l’accord du 26 décembre dernier et exigé un statut unifié traduisant réellement les engagements pris dans le cadre des négociations.

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S’achemine-t-on vers une crise sans issue dans le secteur de l’Éducation nationale ? Au vu de l’évolution de la situation, tout porte à croire que le dénouement de ce feuilleton n’est pas pour demain ! Malgré toutes les garanties apportées par le gouvernement pour améliorer les conditions sociales et financières des enseignants, ces derniers – en tout cas une grande partie d’entre eux – refusent toujours de lâcher prise et poursuivent leur mouvement de protestation.



Jeudi encore, plusieurs centaines d’enseignants venus des quatre coins du Maroc ont pris part à la marche organisée à l’appel de la Coordination nationale du secteur de l’éducation (composée de 24 entités), de la Coordination unifiée de l’éducation et des cadres de soutien et de la Coordination des enseignants du secondaire qualifiant. Les enseignants, qui ont sillonné l’avenue Mohammed V pour se retrouver devant le siège du ministère de l’Éducation nationale, ont réitéré à cette occasion leur rejet du statut unifié qui fait l’objet d’âpres discussion entre les syndicats et le gouvernement. Pour eux, ce nouveau texte doit répondre à toutes les revendications formulées par le corps de l’enseignement, faute de quoi, il sera rejeté.

Le statut unifié de l'Education toujours rejeté

«Les deux accords signés avec les syndicats ne répondent pas aux revendications des enseignants qui sont portées et défendues par les Coordinations. Nous souhaitons par ailleurs insister sur le fait que les syndicats qui négocient au nom des enseignants ne représentent pas ces derniers. C’est pour cette raison que nous appelons le gouvernement à prêter l’oreille aux doléances des enseignants et de leur apporter des solutions justes qui répondent à leurs attentes. Cette solution est le seul moyen de convaincre les enseignants de suspendre leur mouvement de protestation», souligne un enseignants membre de la Coordination nationale des enseignants de la Cellule 10 qui a préféré garder l’anonymat.

Mais par cette position radicale, les enseignants ne sont-ils pas en train d’ériger l’opposition en principe, abstraction faite des résultats des négociations ? En effet, ils se disent contre les dispositions du nouveau statut avant même son adoption et sans avoir pris connaissance des nouveautés qu’il apporte dans sa version remaniée. Pour eux, il n’y a aucune incohérence dans leur position, car ce qu’ils veulent, c’est des «garanties», puisqu’ils n’ont plus confiance ni dans les promesses du ministère ni dans celles des syndicats.

«Le gouvernement a déjà brûlé toutes ses cartes. Il n’a pas respecté les engagements pris suite à la conclusion de l’accord du 26 avril 2011 qui prévoyait de créer un grade hors échelle pour les enseignants du secondaire qualifiant. Aujourd’hui, nous n’avons pas confiance et ne pensons pas que l’accord signé le 26 décembre dernier soit respecté et que les dispositions du statut unifié traduisent réellement les engagements pris avec les syndicats. Nous avons besoin de garanties», explique pour sa part un autre enseignant membre de la Coordination nationale du secteur de l’éducation.

Difficile donc d’espérer une percée dans ce dossier si la confiance fait défaut. Les enseignants refusent toute concession tant qu’ils n’auront pas de garanties, mais tant que le grèves seront maintenues, aucune discussion n’est possible et donc aucun accord ne peut être envisagé.

Mais en signe de bonne volonté, les coordinations annoncent la réduction des journées de grèves à deux jours au lieu de quatre fixées auparavant. Or tel n’est pas le cas des organisations syndicales qui annoncent qu’elles ne suspendront définitivement les grèves que lorsqu’elles auront examiné les dispositions du nouveau statut afin de s’assurer que tous les engagements pris ont été couchés noir sur blanc. Plus encore, elles veulent s’assurer de l’effectivité du versement de la première tranche de l'augmentation salariale promise et de la récupération des retenues ponctionnées de leurs salaires. Chose qui ne peut être vérifiée qu’à la fin de ce mois. Autant dire que la paix sociale dans le secteur de l’enseignement n’est pas pour demain !
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