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La 4e édition de la Conférence mondiale sur la sécurité routière : un appel à l’action collective

Agir collectivement face à une problématique mondiale : l’insécurité routière. C’est avec cet objectif que s’est ouverte, ce mardi 18 février, la quatrième édition de la Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière à Marrakech. Sous le thème «S’engager pour la vie», cet événement de grande envergure réunit plus de 2.700 participants, dont près de 600 experts internationaux, afin de trouver des solutions concrètes et durables pour réduire le nombre de victimes sur les routes.

Ph : Seddik
Ph : Seddik
Une atmosphère dynamique au Palais des Congrès de Marrakech. Le coup d’envoi de la quatrième édition de la Conférence ministérielle mondiale sur la sécurité routière a été donné le mardi 18 février, sous le thème «S’engager pour la vie». Organisé sous l’égide du ministère marocain du Transport et de la logistique, en partenariat avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), cet événement d’envergure réunit plus de 2.700 participants, dont près de 600 experts de haut niveau venus des quatre coins du monde.

Tous sont réunis pour réfléchir et agir face à une problématique qui touche chaque nation : l’insécurité routière. Plus de 100 ministres des Transports, de la Santé, des Infrastructures et de l’Intérieur, ainsi que des représentants de l’ONU et de la Banque mondiale, ont fait le déplacement, prêts à unir leurs efforts pour combattre ce fléau mondial.

Le Maroc, un modèle d'engagement pour la sécurité routière

Dans son discours d’ouverture, le Chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, a rappelé l'ampleur du défi : chaque année, près de 1,2 million de personnes perdent la vie dans des accidents de la route et 50 millions d’autres sont blessées. Cette tragédie mondiale frappe particulièrement les pays en développement, et l’Afrique, en particulier, reste le continent le plus touché. «Les accidents de la route bouleversent la vie de milliers de familles et entraînent des coûts sociaux et économiques considérables», a souligné le Chef du gouvernement, avant de mettre en avant l’engagement du Maroc pour un avenir sans accidents de la route.
Aziz Akhannouch a également évoqué les avancées du Royaume, soulignant que, depuis la création du «Comité national de prévention des accidents de la circulation» en 1977 et la mise en place de l’Agence nationale de la sécurité routière en 2020, le Maroc a déployé une politique ambitieuse de sécurité routière. «Grâce à des initiatives telles que le renforcement du Code de la route, la mise en place de la surveillance automatique des infractions et l'amélioration continue des infrastructures, plus de 13.000 vies humaines ont été sauvées», a-t-il précisé. Et de préciser que cette stratégie se poursuivra avec les événements internationaux à venir, notamment la Coupe d'Afrique 2025 et la Coupe du monde de la FIFA 2030.

La coopération internationale, levier essentiel pour renforcer la sécurité routière à l’échelle mondiale

Le Maroc va au-delà de ses actions nationales et se positionne comme un partenaire stratégique pour la sécurité routière mondiale. «Si les accidents de la route sont un phénomène universel, leurs conséquences sont encore plus dramatiques dans les pays en développement», a rappelé Aziz Akhannouch. Et d’ajouter que le Maroc, conscient des défis rencontrés par de nombreux pays africains, ambitionne de partager son expérience et ses bonnes pratiques pour améliorer la sécurité routière sur tout le continent. Le Chef du gouvernement a dans ce sens réaffirmé la volonté du Maroc d’accompagner les pays africains dans leur transition numérique et technologique, en développant des systèmes de transport intelligents et sécurisés. Pour le Chef du gouvernement, la coopération internationale, l’échange de stratégies innovantes et l’adoption des objectifs de développement durable seront les leviers essentiels pour renforcer la sécurité routière à l’échelle mondiale. «C’est en unissant nos forces et en mettant en œuvre des solutions novatrices que nous pourrons réduire de manière significative le nombre de victimes sur nos routes», a-t-il ajouté.

Lancement du «Prix Mohammed VI pour la sécurité routière»

L’ouverture de cette conférence a été marquée par l'annonce, faite par le ministre du Transport et de la logistique, Abdessamad Kayouh, du lancement du «Prix Mohammed VI pour la sécurité routière», doté d'un montant de 500.000 dollars et qui sera remis lors de toutes les prochaines éditions de la conférence. Pour cette première édition, le Prix a été décerné conjointement à l'OMS et aux Nations unies qui se voient attribuer 250.000 dollars chacune pour leurs contributions dans la mise en place de stratégie de prévention tendant à réduire le nombre d'accidents de circulation. Les travaux de la Conférence se poursuivront jusqu’au 20 février. Des ateliers sont au programme traitant une série de thématiques stratégiques destinées à proposer des démarches et des réponses concrètes aux défis de la sécurité routière. D’après les organisateurs, l’accent sera mis sur les cadres législatifs efficients, l’innovation technologique et l’exploration du potentiel des véhicules autonomes, de l’intelligence artificielle et des données massives pour prévenir les accidents et améliorer la sécurité sur les routes. La Déclaration de Marrakech, qui devra sanctionner les travaux de la conférence, servira de base pour l’élaboration d’une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies dédiée à la sécurité routière, à même de constituer une feuille de route pour atteindre l’objectif fixé par la Décennie d’action y afférente visant à réduire de 50% le nombre de décès dus aux accidents de la route d’ici 2030.

Un appel à la convergence des efforts

Lors d’une conférence de presse tenue, lundi 17 février, à Marrakech en prélude à cet événement, le ministre du Transport et de la logistique, Abdessamad Kayouh, a plaidé pour un partage d'expériences réussies ainsi que des difficultés rencontrées par les pays ayant mis en place des plans de sécurité routière, afin d'inspirer des actions et des solutions concrètes en faveur de la sécurité routière. Le ministre a souligné que le choix du Maroc pour accueillir cet événement reflétait la priorité nationale accordée à cette problématique, notant que cette rencontre constituait une plateforme d’échange d’expériences et d’expertises entre experts, universitaires, représentants d’entités et autres acteurs engagés.
De son côté, le directeur général de l'Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), Benacer Boulaajoul, a rappelé que le Maroc avait adopté une stratégie nationale de sécurité routière, dont une deuxième phase était actuellement en cours d’application, assurant que la situation était maîtrisée, le nombre de décès étant resté stable depuis 2001, malgré une multiplication par trois du parc automobile. Il a ajouté que chaque décès restait un de trop et que cette Conférence ministérielle constituait une opportunité précieuse pour les entités concernées de s’inspirer des recommandations et des expériences réussies, insistant sur l’importance d’un plan d’action précis et de financements adéquats pour maîtriser efficacement les accidents de la route.
Pour sa part, Etienne Krug, directeur du département des déterminants sociaux de la santé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a souligné que le monde était confronté à de multiples crises, notamment le changement climatique, les inégalités croissantes et l’insécurité routière. Il a insisté sur l’urgence d’améliorer la sécurité des routes, un enjeu qui peut être résolu avec des infrastructures adaptées et des soins d’urgence efficaces.
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