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La Fédération nationale de l’enseignement rejette le «nouveau statut unifié»

Malgré l’adoption en Conseil de gouvernement du nouveau statut des fonctionnaires de l’Éducation nationale, un nouveau débrayage est en vue dans le secteur. La Fédération nationale de l’enseignement (FNE) a en effet appelé à l’organisation, jeudi prochain, d’une grève nationale qui sera ponctuée d’un sit-in devant le ministère de l’Éducation nationale et d’une marche vers le Parlement. La FNE appelle par ailleurs à la tenue de sit-in dans les établissements d’enseignement scolaire durant trois jours : du 3 au 5 octobre.

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Le torchon brûle à nouveau entre les enseignants et le ministère de l’Éducation nationale. En effet, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE) a annoncé une grève nationale jeudi prochain. Elle prévoit également d’organiser un sit-in devant le ministère de l’Éducation nationale et une marche vers le Parlement. La Fédération appelle par ailleurs à la tenue de sit-in dans les établissements d’enseignement scolaire durant trois jours (3, 4 et 5 octobre).



À travers ce débrayage, le syndicat marque son rejet catégorique du nouveau statut unifié adopté mercredi dernier en Conseil de gouvernement et appelle ses affiliés à s’y opposer. «La promulgation de ce cadre référentiel ne fera qu’exacerber les tensions et l’injustice dans le secteur de l’éducation nationale, puisqu’il n’a pas traité de nombreuses problématiques en suspens depuis des années, à commencer par la question de la contractualisation, dans la mesure où les enseignants contractuels resteraient affiliés aux Académies, tandis que ceux recrutés avant la contractualisation sont considérés comme des fonctionnaires relevant du ministère de l’Éducation nationale», explique Abdellah Ghmimat, président de la Fédération nationale de l’éducation-voie démocratique, dans une déclaration accordée au «Matin».

Les revendications des enseignants restent en suspend

Selon la FNE, le nouveau statut n’a fait que renforcer les écarts et les injustices entre les enseignants et n’a accordé aucun avantage supplémentaire à la famille de l’enseignement. Par ailleurs, l’organisation syndicale ajoute que ce statut n’a fait qu’accentuer le fardeau qui pesait déjà sur les épaules des enseignants en conférant un caractère officiel à des tâches accomplies précédemment à titre volontaire. «Les enseignants sont aujourd’hui tenus par la loi de participer au contrôle des examens, la correction des feuilles des examens normalisés et la participation aux réunions de parents. Autrement, si ces derniers ne remplissent pas cette tâche, ils pourront être exposés à des mesures disciplinaires», s’insurge M. Ghmimat.

La Fédération dénonce par ailleurs l’inaboutissement des revendications d’une large frange des fonctionnaires de l’éducation nationale, notamment les assistants pédagogiques et administratifs, les cadres d’orientation et de planification. «Nous avons constaté avec une grande surprise l’exclusion des éducateurs et éducatrices du préscolaires de ce statut et le maintien du plafonnement de l’âge limite d’accès au métier d’enseignant à 30 ans, tandis que l’âge légal d’accès à la fonction publique est de 45 ans. Par ailleurs, le ministère est resté sur la même position, refusant d’accorder des indemnités aux enseignants travaillant dans les zones enclavées», déplore le président du syndicat.

Benmoussa : le nouveau statut rend justice aux femmes et hommes de l’enseignement

Le ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, a affirmé que le statut des fonctionnaires du département de l’Éducation nationale, dont le projet de décret a été approuvé mercredi en Conseil de gouvernement, a pour buts de renforcer l’attractivité de l’enseignement et de rendre ses lettres de noblesse à l’école publique. Le nouveau statut «intervient dans le cadre de la réforme du système éducatif visant à redorer le blason de l’école publique, regagner la confiance des citoyens, renforcer l’attractivité de l’enseignement et corriger les situations de certaines instances professionnelles», a dit M. Benmoussa lors d’un point de presse suivant la réunion du Conseil de gouvernement tenue mercredi dernier. Ce statut vient également rendre justice aux femmes et hommes de l’enseignement qui sont des acteurs essentiels de l’opération d’apprentissage, en prenant en considération les spécificités de leur profession, a-t-il soutenu, ajoutant que ledit texte «n’a pas touché aux acquis des fonctionnaires et garantit la sécurisation du temps scolaire ainsi que l’amélioration de la qualité des enseignements, pour le bien des élèves».

Après avoir salué la contribution des partenaires sociaux à l’élaboration du statut, le ministre a noté que ce texte législatif est en phase avec le statut général de la fonction publique et qu’il garantit les mêmes droits et obligations pour tous les fonctionnaires du ministère, précisant que les «cadres des Académies, dont l’effectif s’élève à 140.000, peuvent être titularisés et promus sur la base de ce texte». Parmi les apports du nouveau statut, M. Benmoussa a cité une mesure incitative relative à la création d’un grade exceptionnel (hors échelle) qui bénéficiera aux deux tiers des cadres du ministère, en plus de l’octroi d’une rémunération annuelle de 10.000 dirhams aux cadres pédagogiques des «Écoles pionnières».
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