La question de l’autonomisation politique des femmes ne peut être dissociée de celle de leur visibilité dans l’espace public médiatique. C’est le message essentiel porté par Latifa Akharbach, présidente de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA), lors de son intervention mercredi à la deuxième session du Forum parlementaire annuel de l’égalité et de la parité, tenue à la Chambre des représentants sur le thème «L’autonomisation politique des femmes : un levier essentiel pour le développement».
S’adressant aux parlementaires, responsables institutionnels et participants présents, la présidente de la HACA a d’emblée souligné que l’enjeu de l’égalité ne se limitait pas à ouvrir les portes des institutions aux femmes, mais qu’il s’agissait avant tout de leur permettre de participer effectivement à la prise de décision. Selon elle, le véritable pouvoir politique des femmes est celui qui se construit avec elles et par elles, dans une logique de responsabilité et de maîtrise de leur destin, au même titre que les hommes.
S’adressant aux parlementaires, responsables institutionnels et participants présents, la présidente de la HACA a d’emblée souligné que l’enjeu de l’égalité ne se limitait pas à ouvrir les portes des institutions aux femmes, mais qu’il s’agissait avant tout de leur permettre de participer effectivement à la prise de décision. Selon elle, le véritable pouvoir politique des femmes est celui qui se construit avec elles et par elles, dans une logique de responsabilité et de maîtrise de leur destin, au même titre que les hommes.
Une présence médiatique encore marginale
Mettant en avant les données de la HACA, Mme Akharbach a dressé un constat préoccupant concernant la représentation des femmes dans les médias audiovisuels. Sur une période de quinze années, de 2010 à 2025, la part des interventions féminines dans les journaux d’information et les débats télévisés et radiophoniques n’a jamais dépassé 19% du temps de parole accordé aux personnalités publiques.
La situation n’a pas été meilleure durant les échéances électorales de 2021, pourtant considérées comme des moments clés de la vie démocratique. Lors de cette période, les femmes n’ont représenté que 32% des acteurs politiques intervenant dans les capsules officielles de campagne, tandis que leur présence dans les journaux télévisés est restée inférieure à 19%. Plus encore, la voix citoyenne féminine est demeurée minoritaire, puisque seules 22% des interventions de citoyens diffusées par les médias audiovisuels ont été le fait de femmes.
La situation n’a pas été meilleure durant les échéances électorales de 2021, pourtant considérées comme des moments clés de la vie démocratique. Lors de cette période, les femmes n’ont représenté que 32% des acteurs politiques intervenant dans les capsules officielles de campagne, tandis que leur présence dans les journaux télévisés est restée inférieure à 19%. Plus encore, la voix citoyenne féminine est demeurée minoritaire, puisque seules 22% des interventions de citoyens diffusées par les médias audiovisuels ont été le fait de femmes.
Une inégalité qui dépasse le seul champ médiatique
Pour la présidente de la HACA, cette faible représentation ne saurait être imputée uniquement aux médias. Elle reflète des déséquilibres structurels plus profonds liés à la répartition des rôles au sein de la famille, à l’accès des femmes aux responsabilités politiques et à leur présence dans les postes décisionnels au sein des partis et des institutions. Mais le plus préoccupant, selon elle, réside dans la persistance de contenus médiatiques véhiculant des images stéréotypées et parfois dégradantes de la femme. Elle a dénoncé un traitement souvent superficiel des violences faites aux femmes, dépourvu de perspective juridique et humaine, favorisant une banalisation des abus et une forme de résignation sociale.
Mme Akharbach a également attiré l’attention sur des représentations qui cantonnent les femmes à un rôle passif, réduites au statut de «sujet d’événement» plutôt que d’actrices du changement. D’autres discours, a-t-elle noté, présentent la réussite des femmes comme une exception extraordinaire ou insinuent que leur ascension professionnelle serait incompatible avec la stabilité familiale.
Mme Akharbach a également attiré l’attention sur des représentations qui cantonnent les femmes à un rôle passif, réduites au statut de «sujet d’événement» plutôt que d’actrices du changement. D’autres discours, a-t-elle noté, présentent la réussite des femmes comme une exception extraordinaire ou insinuent que leur ascension professionnelle serait incompatible avec la stabilité familiale.
Publicité, stéréotypes et charge mentale
La présidente de la HACA a en outre évoqué les dérives observées dans certains spots publicitaires, où les hommes sont fréquemment représentés en position d’autorité tandis que les femmes sont montrées dans des rôles secondaires et domestiques. Ces images contribuent, selon elle, à légitimer la «charge mentale» pesant sur les femmes et à enfermer les consciences dans des modèles dépassés.
Mme Akharbach estime que cette invisibilisation médiatique des femmes n’est pas sans conséquence, puisqu’elle a un coût démocratique et social considérable. Car en marginalisant les voix féminines, la société se prive d’une partie des analyses, des solutions et des capacités d’innovation nécessaires à son développement. «Lorsque les experts, dirigeants, commentateurs et décideurs visibles à l’écran sont majoritairement des hommes, la compétence se trouve inconsciemment associée au masculin, nourrissant un cercle vicieux où l’invisibilité médiatique renforce la sous-représentation politique», souligne-t-elle.
Mme Akharbach estime que cette invisibilisation médiatique des femmes n’est pas sans conséquence, puisqu’elle a un coût démocratique et social considérable. Car en marginalisant les voix féminines, la société se prive d’une partie des analyses, des solutions et des capacités d’innovation nécessaires à son développement. «Lorsque les experts, dirigeants, commentateurs et décideurs visibles à l’écran sont majoritairement des hommes, la compétence se trouve inconsciemment associée au masculin, nourrissant un cercle vicieux où l’invisibilité médiatique renforce la sous-représentation politique», souligne-t-elle.
La HACA au cœur du chantier de réforme
Face à cet état des lieux, la présidente de la HACA a rappelé l’engagement constant de l’instance dans la promotion de la culture de l’égalité à travers la régulation, les études, les recommandations, les décisions disciplinaires et les actions de sensibilisation menées avec les professionnels du secteur, la société civile et le milieu académique. Elle a souligné que le Maroc disposait aujourd’hui d’atouts majeurs pour relever ce défi : une volonté Royale forte, une Constitution qui consacre la parité comme pilier de la démocratie, un tissu associatif dynamique et des engagements internationaux clairs en matière de droits humains.
Sur un autre registre, Latifa Akharbach a également alerté sur les dérives observées dans l’espace numérique, qui, bien qu’il ait élargi l’expression des femmes, est devenu un terrain propice aux discours haineux, au harcèlement et à la violence symbolique. Elle a insisté sur la nécessité de protéger la voix des femmes dans l’environnement digital afin que le numérique demeure un levier d’inclusion plutôt qu’un instrument d’exclusion.
En conclusion, la présidente de la HACA a appelé à une mobilisation nationale pour faire du traitement médiatique équitable des femmes un pilier de la transition démocratique. Pour elle, aucune politique d’égalité ne saurait aboutir sans médias libres, responsables et engagés dans la promotion d’une culture de respect, d’équité et de dignité. Elle a rappelé qu’un Maroc moderne et inclusif ne pouvait être construit sans l’implication pleine et entière des femmes et des jeunes, et que le développement ne serait jamais complet tant que la moitié de la société demeurait sous-représentée dans les espaces où se construit l’opinion.
Sur un autre registre, Latifa Akharbach a également alerté sur les dérives observées dans l’espace numérique, qui, bien qu’il ait élargi l’expression des femmes, est devenu un terrain propice aux discours haineux, au harcèlement et à la violence symbolique. Elle a insisté sur la nécessité de protéger la voix des femmes dans l’environnement digital afin que le numérique demeure un levier d’inclusion plutôt qu’un instrument d’exclusion.
En conclusion, la présidente de la HACA a appelé à une mobilisation nationale pour faire du traitement médiatique équitable des femmes un pilier de la transition démocratique. Pour elle, aucune politique d’égalité ne saurait aboutir sans médias libres, responsables et engagés dans la promotion d’une culture de respect, d’équité et de dignité. Elle a rappelé qu’un Maroc moderne et inclusif ne pouvait être construit sans l’implication pleine et entière des femmes et des jeunes, et que le développement ne serait jamais complet tant que la moitié de la société demeurait sous-représentée dans les espaces où se construit l’opinion.
