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Les barrages du Maroc reprennent légèrement du volume après les pluies, le taux de remplissage dépasse 31 %

Le taux de remplissage des barrages à l’échelle nationale s’établit à 31,06 % au 17 novembre 2025, correspondant à un volume global de 5.207 millions de mètres cubes. Derrière cette moyenne, de fortes disparités régionales persistent entre bassins en confort relatif et zones en déficit hydrique sévère.

Après les pluies enregistrées ces derniers jours dans plusieurs régions du Maroc, la répartition des ressources en eau stockées dans les barrages varie fortement d’un bassin hydraulique à l’autre. Alors que certaines régions bénéficient d’un niveau de remplissage relativement satisfaisant, d'autres peinent à constituer des réserves minimales, malgré la saison automnale. Voici un état des lieux, bassin par bassin.



Bouregreg : des réserves solides

Avec 686,7 millions de m³ stockés, ce bassin affiche le taux de remplissage le plus élevé du pays : 63,4 %. Le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah, infrastructure stratégique pour l’approvisionnement de la région de Rabat-Casablanca, atteint à lui seul 67 % de remplissage, soit 657,9 millions de m³. Les barrages secondaires comme Tamesna (32 %) et Oued El Maleh (23 %) affichent des niveaux plus modestes.

Loukkous : un approvisionnement confortable

Le bassin de Loukkous enregistre 865,6 millions de m³ d’eau, pour un taux de 45,3 %. Plusieurs barrages maintiennent des niveaux satisfaisants, à l’image de Chefchaouen (84 %), Charif El Idrissi (81 %) ou Oued El Makhazine (72 %). Les ouvrages côtiers tels que Smir (61 %) ou Tanger Med (56 %) contribuent aussi à cette stabilité hydrique.

Sebou : le plus grand volume, mais sous la moyenne

Avec 2.237,7 millions de m³, le bassin du Sebou détient le volume le plus important à l’échelle nationale. Toutefois, son taux de remplissage reste limité à 40,2 %. Le barrage Al Wahda, principal réservoir, contient 1.474 millions de m³ à 41 %. D'autres barrages plus petits présentent des niveaux élevés : Allal El Fassi (97 %), Garde Sebou (91 %), Bouhouda (70 %).

Guir-Ziz-Rhéris : une situation relativement équilibrée

Le bassin conserve un taux global de 47,3 %, soit 254,1 millions de m³. Le barrage Hassan Addakhil en concentre la majorité avec 57 % de remplissage (179,8 millions de m³), alors que Kadoussa plafonne à 33 %.

Tensift : des contrastes selon les ouvrages

Avec 99,1 millions de m³ stockés, le bassin du Tensift présente un taux moyen de 43,6 %. Le barrage Sidi Mohammed Ben Slimane Jazouli tire la moyenne vers le haut avec 90 % de remplissage, tandis que Lalla Takerkoust affiche un niveau préoccupant de 14 %.

Draa-Oued Noun : fragilité persistante

Le volume stocké atteint 295,8 millions de m³, correspondant à un taux global de 28,2 %. Le barrage principal, Mansour Dahbi, se maintient à 38 %, tandis que les autres structures dépassent rarement les 25 %.

Moulouya : situation tendue malgré une exception

Ce bassin ne dispose que de 194,7 millions de m³, soit 27,1 % de sa capacité. Le barrage Sur Oued Za constitue un cas isolé avec 100 % de remplissage, mais les autres ouvrages peinent à dépasser les 20 %, mettant sous pression l’irrigation et l’approvisionnement local.

Souss-Massa : un des plus faibles taux au niveau national

Avec seulement 141,3 millions de m³ (soit 19,3 % de remplissage), la situation reste critique. Le barrage Dkhila atteint 80 %, mais la plupart des retenues — notamment Abdelmoumen, Ahl Souss et Imi El Kheng — enregistrent des taux très bas.

Oum Errabia : un des bassins les plus en difficulté

Le taux global de remplissage plafonne à 8,7 %, avec un volume total de 431,8 millions de m³. Si Sidi Idriss (97 %) et Timnoutine (79 %) restent des cas particuliers, les grands barrages structurants comme Bin El Ouidane (14 %) ou Al Massira (seulement 3 % pour 76,6 millions de m³) sont en situation critique.

Une vigilance renforcée à l’approche de l’hiver

Ce panorama confirme la vulnérabilité persistante de plusieurs régions face à la variabilité climatique. Les taux de remplissage des barrages restent globalement insuffisants pour répondre durablement à la demande agricole, urbaine et industrielle, notamment dans les zones à forte pression démographique ou à vocation irriguée. À l’approche de la saison hivernale, les précipitations à venir seront déterminantes. En parallèle, la stratégie nationale devra poursuivre l’optimisation des usages, accélérer les projets alternatifs comme le dessalement et favoriser une gestion interbassins mieux coordonnée.
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