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​​​​​​​Fête du Travail : les syndicats marocains sonnent l’alarme sociale

Par milliers, les travailleuses et travailleurs marocains ont défilé ce 1er mai à travers le Royaume pour exprimer revendications sociales, inquiétudes économiques et fierté nationale. Une mobilisation syndicale dense, marquée par un double message : alerter sur l’urgence sociale et saluer les avancées diplomatiques du Maroc.

Rabat, Casablanca, Oujda, Béni Mellal ou encore Errachidia... Partout au Maroc, les centrales syndicales ont réuni leurs militants pour une célébration de la Fête du Travail à la fois revendicative et patriotique. De l’Union marocaine du travail (UMT) à l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), en passant par la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM) ou encore la Fédération démocratique du travail (FDT), le mot d’ordre était clair : redonner souffle au pouvoir d’achat et renforcer les fondements de l’État social.

Entre acquis salués et attentes persistantes

À Casablanca, le secrétaire général de l’UGTM, Enaam Mayara, a mis en avant le rôle du dialogue social, qu’il qualifie de « levier principal pour consolider les acquis sociaux ». Il a rappelé les mesures récentes obtenues par les partenaires sociaux : hausse générale des salaires de 1.000 dirhams pour certains fonctionnaires, augmentation de 15 % du SMIG et de 20 % du SMAG, réforme de l’impôt sur le revenu et assouplissement des conditions d’accès à la pension de vieillesse. Autant de pas dans la bonne direction, selon lui, grâce à « la volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI de renforcer l’État social ».



Même son de cloche du côté de l’UMT. À Casablanca, son secrétaire général Miloudi Moukharik a salué les avancées diplomatiques du Royaume tout en appelant à des politiques publiques « audacieuses et sociales ». Il a plaidé pour une hausse générale des salaires, des pensions et des allocations familiales, mais aussi pour une réforme participative des régimes de retraite, tout en proposant la création d’une institution nationale de dialogue social encadrée par la loi.

Une inflation tenace et des revendications pressantes

Partout dans le Royaume, la classe ouvrière a fait entendre sa voix sur le terrain économique. Face à une inflation persistante, les slogans ont réclamé l’augmentation des salaires, la régulation des prix, la lutte contre la spéculation et le plafonnement des produits de base. Les syndicats ont exigé des mesures concrètes contre l’érosion du pouvoir d’achat et un engagement accru envers les secteurs sociaux stratégiques comme la santé, l’enseignement ou la justice fiscale.



À Béni Mellal-Khénifra, les cortèges ont rappelé les difficultés des zones intérieures, exigeant la fin des disparités sociales et le respect des libertés syndicales. À Draâ-Tafilalet, les manifestants ont dénoncé l’emploi précaire et appelé à l’application rigoureuse du Code du travail. À Oujda, les revendications ont ciblé la qualité des services publics et la justice territoriale.

Une solidarité réaffirmée : Maroc, Palestine et dialogue

Au-delà des doléances sociales, les syndicats ont unanimement affiché leur attachement aux causes nationales. L’intégrité territoriale du Royaume, et notamment la marocanité du Sahara, a été célébrée avec fierté, les centrales soulignant les succès diplomatiques engrangés sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

La solidarité avec le peuple palestinien a également été omniprésente. Dans toutes les régions, banderoles et slogans ont exprimé le soutien à la cause palestinienne et au droit à un État indépendant.

Vers un dialogue social renforcé

Les syndicats, tout en reconnaissant les avancées obtenues, ont insisté sur la nécessité d’un dialogue social élargi, structuré et institutionnalisé. Un dialogue qui ne doit pas seulement apaiser les tensions, mais construire une vision de long terme pour l’avenir du travail au Maroc. Dans une conjoncture internationale instable et face aux effets du changement climatique, ils appellent à une gouvernance économique plus solidaire et résiliente. En cette Fête du Travail, la voix des travailleurs marocains s’est faite entendre : entre fierté nationale, colère sociale et espoir d’un avenir plus équitable, les syndicats réclament un nouveau souffle pour le contrat social marocain.
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