Le samedi 26 juillet 2025, le siège central de l’Union socialiste des forces populaire (USFP) a abrité à Rabat le conseil national du parti pour une session qui s’annonçait déterminante. Autour de la table, des centaines de militants et de cadres du parti, tous conscients de l’importance historique du moment.
Cette convergence temporelle n’est pas anodine. Le Congrès de 1975 avait adopté la stratégie de lutte démocratique, pierre angulaire de l’action politique ittihadie. Cinquante ans plus tard, le parti s’apprête à redéfinir ses orientations dans un contexte marocain en pleine transformation. La Commission préparatoire, dans un élan d’unanimité remarquable, a validé l’ensemble des projets de documents et rapports des commissions thématiques. Cette approbation consensuelle témoigne, selon les observateurs, d’une maturité partisane et d’une préparation collective lucide pour aborder l’avenir avec confiance.
La session du conseil national du 26 juillet 2025 restera sans doute comme un moment charnière dans l’histoire récente de l’USFP. Le rendez-vous d’octobre prochain s’annonce décisif pour un parti qui, soixante ans après sa fondation, entend retrouver son rôle de force propositionnelle majeure dans le paysage politique marocain. Dans un contexte national marqué par de multiples défis, l’USFP semble déterminé à être une force politique importante dans le prochain mandat politique.
Un contexte symbolique chargé d’histoire
Cette réunion du conseil national revêt une dimension particulière. Elle intervient en effet dans la foulée des travaux de la commission préparatoire du 12e congrès national, une instance qui rassemble des centaines d’Ittihadis dans une démarche participative remarquable. Comme l’a souligné Youssef Aïdi, président de cette commission : «Le Congrès national à venir s’inscrit dans un contexte particulier, coïncidant avec le 60e anniversaire de la fondation du parti et le 50e anniversaire du congrès national extraordinaire de 1975».Cette convergence temporelle n’est pas anodine. Le Congrès de 1975 avait adopté la stratégie de lutte démocratique, pierre angulaire de l’action politique ittihadie. Cinquante ans plus tard, le parti s’apprête à redéfinir ses orientations dans un contexte marocain en pleine transformation. La Commission préparatoire, dans un élan d’unanimité remarquable, a validé l’ensemble des projets de documents et rapports des commissions thématiques. Cette approbation consensuelle témoigne, selon les observateurs, d’une maturité partisane et d’une préparation collective lucide pour aborder l’avenir avec confiance.
Un arsenal documentaire pour l’avenir
L’aspect le plus structurant de cette session réside dans la validation des documents qui constitueront l’épine dorsale du futur congrès. Ces textes, fruit d’un travail collégial minutieux, couvrent l’ensemble du spectre politique, économique et social. Ahmed El Aakedd, présentant le rapport de la commission politique, a insisté sur «la centralité de l’action politique dans l’ancrage de la construction démocratique et la poursuite des chantiers de réforme constitutionnelle». Son analyse révèle les failles du système actuel : «Le paysage politique national vit aujourd’hui sous un état de vide politique et d’hégémonie politique, qui s’est reflété clairement sur l’équilibre des institutions». Cette critique acerbe du fonctionnement institutionnel s’accompagne d’une proposition concrète de révision constitutionnelle pour «renforcer l’équilibre entre les pouvoirs et garantir leur indépendance».L’économie sociale au service de la justice
La dimension économique et sociale n’est pas en reste dans cette réflexion programmatique. Jamal Eddine Sabbani, présentant le rapport de la commission économique et sociale, a dressé un tableau critique de la structure économique nationale, pointant «la fragilité du modèle de développement actuel et l’effet limité de son impact sur la justice sociale et la réduction des disparités». Les propositions socialistes se veulent audacieuses : réforme du système fiscal pour faire de la justice fiscale un outil de correction des déséquilibres, liaison du développement territorial aux fondements de la justice territoriale, et priorité accordée aux secteurs productifs dans les politiques publiques.Les femmes et la jeunesse au cœur du projet
L’attention portée aux questions de genre et de jeunesse sont au cœur de l’approche ittihadie. Hanane Rahab, présentant le rapport de la commission des affaires féminines, a plaidé pour «une approche intégrée et globale dans les politiques publiques qui place les questions des femmes au cœur du processus de développement». De son côté, Hamza Bentaher, porte-parole de la commission des affaires de la jeunesse et du sport, a dressé un constat alarmant : «Un jeune Marocain sur cinq souffre du chômage, tandis qu’environ 70% d’entre eux travaillent dans le secteur non structuré». Cette réalité sociale dramatique appelle des réponses politiques d’envergure.Une nouvelle diplomatie parallèle
Innovation notable de ce 12e congrès, l’introduction formelle d’un volet sur la diplomatie parallèle et les relations extérieures du parti. Mchich Elgargri, présentant ce rapport, a mis en avant «le rôle pionnier du parti de l’Union socialiste dans le soutien à la cause nationale à travers la diplomatie parallèle». Cette formalisation d’une pratique traditionnelle chez les socialistes marocains témoigne de leur volonté de structurer davantage leur action internationale, notamment dans le soutien aux causes justes comme la question palestinienne.Les défis organisationnels et électoraux
Sur le plan interne, la dynamique organisationnelle impressionne par son ampleur. Driss Lachgar a révélé que «le parti a réussi à tenir 40 congrès provinciaux depuis le lancement de la préparation du congrès national», avec 18 provinces encore programmées et 16 autres dont les dates restent à fixer. Plus significatif encore, le renouvellement des adhésions connaît un essor remarquable : «Le nombre de nouveaux formulaires d’adhésion reçus par le parti a dépassé 42.000», un chiffre appelé à augmenter selon le premier secrétaire.Vers une surveillance citoyenne des élections
Face aux dérives observées dans le paysage politique, l’USFP prépare une riposte institutionnelle. Le parti envisage la création d’un «observatoire national de surveillance des élections» qui s’ouvrirait à «toutes les forces démocratiques» : partis politiques authentiques, syndicats, société civile et associations. Cette initiative vise à constituer un «front national pour surveiller l’intégrité des élections» et défendre la voix des classes populaires. Une proposition qui sera soumise au vote du congrès prévu en octobre prochain, marquant une étape cruciale vers ce que les dirigeants appellent une «nouvelle et forte naissance».Un nouveau souffle idéologique
L’ambition va plus loin encore. Driss Lachgar a évoqué la possibilité d’un «nouveau rapport doctrinal pour l’Union socialiste», rappelant que «50 ans après le congrès extraordinaire, n’est-il pas temps de produire un document doctrinal, c’est-à-dire un nouveau rapport doctrinal ?» Cette réflexion profonde sur l’identité idéologique du parti s’impose dans un monde où «le socialisme mondial d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier». Les concepts fondateurs nécessitent une actualisation face aux réalités contemporaines, tant marocaines qu’internationales.Une préparation minutieuse pour un enjeu historique
L’ensemble de ces travaux préparatoires révèle l’ampleur de l’entreprise menée par l’USFP. Comme l’a souligné Youssef Aïdi, «la commission préparatoire a réussi à construire une base intellectuelle solide qui constituera un levier pour les documents du prochain congrès». Cette préparation méticuleuse s’inscrit dans une perspective électorale claire. Les documents adoptés par le Congrès constitueront la plateforme programmatique que les candidats socialistes présenteront à la société lors des prochaines échéances.La session du conseil national du 26 juillet 2025 restera sans doute comme un moment charnière dans l’histoire récente de l’USFP. Le rendez-vous d’octobre prochain s’annonce décisif pour un parti qui, soixante ans après sa fondation, entend retrouver son rôle de force propositionnelle majeure dans le paysage politique marocain. Dans un contexte national marqué par de multiples défis, l’USFP semble déterminé à être une force politique importante dans le prochain mandat politique.
