Le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Benalilou, a dévoilé mardi à Rabat la cinquième stratégie nationale de lutte contre la corruption couvrant la période 2025-2030, une feuille de route ambitieuse qui entend faire de la prévention un pilier central de l’action publique et ériger la probité en norme structurante de la gouvernance. Cette stratégie vise à rompre avec l'approche fragmentée et réactive pour instaurer une vision institutionnelle globale, ancrée dans l’anticipation, la planification et l’évaluation continue.
Dans son discours, Mohamed Benalilou a souligné que cette nouvelle stratégie s’inscrivait dans un contexte institutionnel renouvelé, marqué par le renforcement du rôle constitutionnel de l’Instance et l’élargissement de ses attributions juridiques, positionnant l’INPPLC comme acteur central de la gouvernance de l’intégrité au Maroc. L’Instance y est désormais conçue comme un pôle de référence, chargé d’impulser les politiques publiques en matière d’intégrité, d’en mesurer l’impact et d’en assurer la cohérence à l’échelle nationale.
Dans son discours, Mohamed Benalilou a souligné que cette nouvelle stratégie s’inscrivait dans un contexte institutionnel renouvelé, marqué par le renforcement du rôle constitutionnel de l’Instance et l’élargissement de ses attributions juridiques, positionnant l’INPPLC comme acteur central de la gouvernance de l’intégrité au Maroc. L’Instance y est désormais conçue comme un pôle de référence, chargé d’impulser les politiques publiques en matière d’intégrité, d’en mesurer l’impact et d’en assurer la cohérence à l’échelle nationale.
Des objectifs structurants pour refonder la lutte contre la corruption
Au cœur de cette stratégie figure donc une volonté assumée de changer de paradigme en faisant passer la lutte contre la corruption d’une logique de réaction à une logique de prévention systémique. «L’enjeu est de déplacer l’action publique vers la gestion des risques, l’anticipation des dérives et la consolidation durable de la confiance entre l’État et les citoyens. La stratégie ambitionne également de rendre les politiques de probité mesurables à travers des indicateurs de performance, afin de sortir le combat contre la corruption du registre du discours pour l’ancrer dans celui des résultats tangibles», souligne M. Benalilou avant d’ajouter que cette nouvelle approche vise également à créer un environnement institutionnel propice à la transparence, à la redevabilité et à l’éthique dans la gestion publique, en intégrant pleinement le secteur privé, la société civile et les médias comme parties prenantes de la dynamique nationale de probité.
Une architecture articulée autour de six axes stratégiques
Dans le détail, on apprend donc que la stratégie 2025-2030 repose sur une ossature claire et opérationnelle structurée autour de six axes majeurs, déclinés en vingt-quatre sous-axes et portés par quatre-vingt-dix-neuf projets opérationnels. Chaque projet est assorti d’objectifs précis, d’indicateurs de performance et d’impact, ainsi que d’un calendrier de mise en œuvre. L’ensemble est conçu comme un véritable contrat de résultats, engageant l’Instance et l’ensemble des acteurs concernés dans un processus continu d’évaluation et d’amélioration.
Axe 1 : leadership normatif et pilotage stratégique de l’intégrité
S’agissant du premier axe, il positionne l’INPPLC comme chef d’orchestre de la politique nationale de probité. Il prévoit une évaluation approfondie de la précédente stratégie 2015-2025, la mise en place d’un système national de mesure de la corruption, l’élaboration d’un baromètre national de l’intégrité et la production de référentiels stratégiques destinés à guider l’action des administrations publiques, des entreprises et de la société civile. À travers ce premier axe, l’Instance revendique un rôle de leadership normatif, fondé sur la production de données, la prospective et la coordination des politiques publiques.
Axe 2 : prévention et détection précoce des risques
Dans le prolongement de cette dynamique structurante, le deuxième axe consacre la prévention comme levier central de la lutte anticorruption. Il prévoit le développement de mécanismes d’alerte précoce, la création d’une plateforme nationale de signalement sécurisé, ainsi que l’accompagnement des administrations et des entreprises dans l’instauration de systèmes internes de conformité, de gestion des conflits d’intérêts et de contrôle des risques. Une attention particulière sera par ailleurs portée aux secteurs jugés les plus exposés, notamment les marchés publics, l’investissement et les services essentiels, afin d’y renforcer la vigilance institutionnelle.
Axe 3 : ancrage de la culture de l’intégrité dans la société
Au-delà des outils institutionnels, la stratégie fait du changement culturel un chantier prioritaire à travers le troisième axe, consacré à la diffusion des valeurs de probité. Celui-ci prévoit l’intégration de l’éthique publique dans les curricula scolaires et universitaires, le développement de programmes de formation professionnelle et la conduite de campagnes de sensibilisation ciblant particulièrement la jeunesse. L’INPPLC entend également soutenir le journalisme d’investigation et encourager le rôle de veille exercé par la société civile, afin de faire de l’intégrité un comportement citoyen quotidien plutôt qu’une obligation administrative formelle.
Axe 4 : coopération nationale et ouverture internationale
Le quatrième axe élargit, pour sa part, la portée de la stratégie en l’inscrivant dans une dynamique partenariale à double niveau. Sur le plan interne, il s’agit de renforcer les passerelles entre l’État, le secteur privé et les organisations de la société civile afin de constituer un véritable front national de l’intégrité. Sur le plan international, la stratégie prévoit le renforcement de la présence du Maroc dans les réseaux mondiaux de lutte contre la corruption, l’échange de bonnes pratiques et l’alignement progressif sur les standards internationaux en matière de transparence et de gouvernance.
Axe 5 : transformation numérique et innovation au service de la probité
Le cinquième axe érige quant à lui le numérique en moteur stratégique de la modernisation de l’action anticorruption. Il mise sur la gouvernance des données, la dématérialisation des procédures, la traçabilité des décisions administratives et l’exploitation des technologies d’intelligence artificielle pour la détection précoce des risques. L’objectif est de doter l’Instance et les administrations de capacités analytiques avancées, propices à une prise de décision rapide, éclairée et fondée sur des données fiables.
Axe 6 : renforcement institutionnel et proximité territoriale
Enfin, le sixième axe vise à consolider durablement l’INPPLC en tant qu’institution de référence. Il prévoit une réorganisation interne, l’adoption de standards de qualité, le développement des compétences, le renforcement des capacités d’enquête et de recherche, ainsi que le déploiement de représentations régionales pour rapprocher l’Instance des territoires. Cet axe ambitionne de faire de l’INPPLC un modèle de gouvernance, doté de moyens à la hauteur de ses missions et reconnu pour sa crédibilité institutionnelle.
Un dispositif de suivi fondé sur la redevabilité
Notons que le président de cette instance, Mohamed Benalilou, a insisté sur le caractère opérationnel de cette stratégie, conçue comme un instrument de pilotage plutôt qu’un simple document de planification. Dans ce sens, il a tenu à souligner qu’un système de suivi fondé sur des indicateurs annuels permettrait d’évaluer l’avancement des projets et d’en mesurer l’impact réel. Les résultats seront intégrés dans le rapport annuel adressé à Sa Majesté le Roi, inscrivant ainsi la stratégie dans une logique de redevabilité institutionnelle.
En effet, plus qu’un programme administratif, il est clair que la stratégie 2025-2030 se veut un projet porteur d’une approche pragmatique. Le président de l’INPPLC a justement appelé dans ce sens l’ensemble des acteurs – gouvernement, Parlement, autorités judiciaires, collectivités territoriales, entreprises, médias et société civile – à s’approprier cette feuille de route pour qu’elle devienne un engagement collectif. La probité, a-t-il souligné, ne saurait être l’affaire d’une seule institution, mais le résultat d’une dynamique nationale partagée.
En effet, plus qu’un programme administratif, il est clair que la stratégie 2025-2030 se veut un projet porteur d’une approche pragmatique. Le président de l’INPPLC a justement appelé dans ce sens l’ensemble des acteurs – gouvernement, Parlement, autorités judiciaires, collectivités territoriales, entreprises, médias et société civile – à s’approprier cette feuille de route pour qu’elle devienne un engagement collectif. La probité, a-t-il souligné, ne saurait être l’affaire d’une seule institution, mais le résultat d’une dynamique nationale partagée.
Une vision à l’horizon 2030
En plaçant le quinquennat 2025-2030 sous le signe de la transformation culturelle et institutionnelle, l’INPPLC ambitionne de redéfinir durablement la relation entre l’administration et le citoyen. En invoquant les Orientations Royales rappelant que la lutte contre la corruption est une responsabilité collective et non partisane, Mohamed Benalilou a affirmé la vocation transversale de cette stratégie. À l’heure où les attentes sociales en matière de transparence et de justice s’intensifient, cette stratégie entend imposer l’intégrité comme un standard opérationnel et non comme une promesse. Reste désormais l’épreuve de la mise en œuvre, qui déterminera si la stratégie 2025-2030 marquera un tournant décisif vers une gouvernance intègre et performante ou si elle rejoindra la liste des ambitions freinées par les résistances culturelles et bureaucratiques.
