Le délégué général à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), Mohamed Salah Tamek, a présenté mardi devant la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme à la Chambre des représentants les grands traits d’une étude sur la situation «préoccupante» de la récidive.
L’étude «scientifique», réalisée cette année par la Délégation générale, et qui concerne les détenus libérés depuis 2017, a pour objectif de déterminer les facteurs susceptibles d'influencer le phénomène de la récidive. Selon le haut responsable, «cette étude vise à créer un cadre de référence pour orienter de manière plus efficace les politiques publiques dans le domaine de la réhabilitation et de la réinsertion, tout en fournissant aux universitaires et aux chercheurs spécialisés dans la sociologie, la criminologie et la politique pénale des données plus précises sur le phénomène de la récidive», a-t-il expliqué.
D’après l’étude en question, l’on apprend ainsi que le taux de récidive s'élève à 24,6% parmi les détenus libérés depuis l’année 2017, avec un taux de retour de 49,4% au cours de la première année, ce qui signifie que la probabilité de récidive augmente au cours de cette période. Par genre, l’étude révèle que la récidive enregistre un taux de 7,8% chez les femmes et 25,3 % chez les hommes. En ce qui concerne les tranches d'âge, ce sont les détenus ayant entre 18 et 30 ans qui étaient le plus concernés par la récidive, avec un taux avoisinant 28,7%.
L’étude «scientifique», réalisée cette année par la Délégation générale, et qui concerne les détenus libérés depuis 2017, a pour objectif de déterminer les facteurs susceptibles d'influencer le phénomène de la récidive. Selon le haut responsable, «cette étude vise à créer un cadre de référence pour orienter de manière plus efficace les politiques publiques dans le domaine de la réhabilitation et de la réinsertion, tout en fournissant aux universitaires et aux chercheurs spécialisés dans la sociologie, la criminologie et la politique pénale des données plus précises sur le phénomène de la récidive», a-t-il expliqué.
D’après l’étude en question, l’on apprend ainsi que le taux de récidive s'élève à 24,6% parmi les détenus libérés depuis l’année 2017, avec un taux de retour de 49,4% au cours de la première année, ce qui signifie que la probabilité de récidive augmente au cours de cette période. Par genre, l’étude révèle que la récidive enregistre un taux de 7,8% chez les femmes et 25,3 % chez les hommes. En ce qui concerne les tranches d'âge, ce sont les détenus ayant entre 18 et 30 ans qui étaient le plus concernés par la récidive, avec un taux avoisinant 28,7%.
À noter que l'antécédent judiciaire est l'un des facteurs prédominants influençant la récidive, l'étude indiquant que la probabilité de récidive augmente avec le nombre d'antécédents, atteignant 63,3% pour les détenus ayant 3 antécédents ou plus, contre seulement 16,1% pour ceux sans antécédents. Il convient de préciser que ces facteurs ne constituent qu'une partie des variables étudiées, étant donné que d’autres éléments entrent en ligne de compte, comme la situation familiale, le type d'infraction, la durée de la détention, le niveau d'éducation, la profession...
L’étude de la DGAPR met par ailleurs en lumière la position favorable du Maroc par rapport à certains pays développés, car sur une période de deux ans, le taux de récidive au Maroc n'a pas dépassé 18,4%, comparativement à 43% au Canada, 45% en Australie, 25% en Corée du Sud et 30% en Espagne.
L’étude de la DGAPR met par ailleurs en lumière la position favorable du Maroc par rapport à certains pays développés, car sur une période de deux ans, le taux de récidive au Maroc n'a pas dépassé 18,4%, comparativement à 43% au Canada, 45% en Australie, 25% en Corée du Sud et 30% en Espagne.
Un récidiviste sur deux commet de nouveaux délits dans l’année qui suit sa libération
Parmi les constats alarmants mis au jour par l’étude de la DGAPR : presque un quart (24,6%) des détenus sont des récidivistes, c’est-à-dire qu’ils ont déjà effectué un précédent séjour en prison avant leur incarcération actuelle. Autre enseignement, la récidive intervient souvent peu de temps après la sortie de prison. Ainsi, près d’un récidiviste sur deux (49,4%) commet de nouveaux délits dans l’année suivant sa libération. Un taux énorme, preuve de l’échec criant des politiques de réinsertion et du caractère criminogène de l’environnement carcéral. L’étude de la DGAPR révèle également que les moins de 30 ans sont surreprésentés parmi la population récidiviste. Ils constituent 54,6% des récidivistes (25,9% chez les détenus âgés entre 12 et 18 ans et 28,7% chez ceux âgés entre 18 et 30 ans), contre seulement 11% de la population carcérale la plus âgées ayant 50 ans et plus.
Des facteurs de risque de récidive identifiés
D’après la même étude, le taux de récidive est inversement proportionnel au niveau d’instruction. Elle est donc très minime, ou du moins inférieure, chez les détenus ayant un niveau d’étude supérieur (13,1%), ou chez les lycéens (21,4%), du secondaire (27,3%), du primaire (26%) ou les analphabètes (20%). Autre enseignement : la récidive est plus fréquente chez les prisonniers condamnés pour des crimes financiers (27%) ou des crimes contre les personnes. C’est le cas également chez les chômeurs (25,9%) et à un degré moindre chez les étudiants (18%), même si on relève un taux assez important chez les détenus qui étaient en activité (24,6%). Sur le plan de l’état matrimonial des détenus, l’étude montre que le taux de récidive est plus grand chez les prisonniers célibataires (26,8%), les divorcés (22,1%). Il est moins élevé chez les mariés (21,4%) et les veufs.