Un projet «ordinaire» pour une conjoncture exceptionnelle
Le président du groupe socialiste, Abderrahim Chahid, a ouvert le débat en affirmant que le PLF-2026 était «ordinaire dans sa forme comme dans son fond», alors même que la situation économique et sociale «exige davantage d’audace, de créativité et de vision». Selon lui, le texte manque d’ambition et de suivi concret : «Il aurait fallu y inclure des taux réels de réalisation des engagements gouvernementaux, ainsi que des mesures correctives pour relancer l’économie nationale et lever les obstacles structurels», a-t-il déclaré.
Le PPS salue les intentions, mais regrette le manque de souffle réformateur
Du côté du Parti du progrès et du socialisme (PPS), son président de groupe, Rachid Hammouni, a reconnu la cohérence des grandes orientations du projet, notamment la consolidation des acquis économiques, le renforcement de l’État social et la poursuite des réformes structurelles. Mais pour lui, ces intentions ne se traduisent pas suffisamment dans les mesures proposées : «Il y a un effort budgétaire, certes, mais fondé sur les mêmes approches qui, depuis quatre ans, n’ont pas produit de véritable impact social ou économique», a-t-il martelé.
La justice fiscale et la territorialité au cœur des préoccupations
Santé, recherche et souveraineté : des chantiers à renforcer
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Un débat budgétaire avec beaucoup d'attentes
Majorité : le PLF-2026 concrétise la volonté du gouvernement de poursuivre la dynamique de développement
Intervenant à cette occasion, le président du groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI), Mohamed Chouki, a indiqué que «ce projet ambitieux, qui s’inscrit dans la continuité de la mise en œuvre du programme gouvernemental en tant que contrat politique avec les citoyens, traduit la volonté de l’Exécutif de parachever la mise en œuvre des programmes de l’État social plaçant le citoyen marocain au cœur de ses politiques et de ses actions». En dépit des contraintes budgétaires auxquelles le gouvernement fait face, le PLF-2026 comprend «des mesures et dispositions inédites dans les domaines de la santé et de l’éducation, dépassant les attentes en matière de demande sociale», a-t-il fait remarquer.
Pour sa part, le président du groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme, Allal Amraoui, a estimé que ce projet traduisait la volonté du gouvernement de poursuivre la dynamique de développement que connaît le Royaume, de manière à renforcer sa place parmi les pays émergents. Cette volonté «se manifeste clairement à travers deux indicateurs essentiels : un taux de croissance prévu de 4,6% et une réduction du déficit budgétaire à 3% du PIB», a-t-il précisé. M. Amraoui a également relevé que les priorités fixées par le projet répondent aux aspirations et attentes des citoyens pour l’édification d’un Maroc en plein essor, avançant d’un même pas et fondé sur l’équité territoriale et l’inclusion sociale, dans la droite ligne des Hautes Orientations Royales contenues dans le discours de Sa Majesté le Roi à l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire actuelle.
De son côté, le président du groupe du Parti authenticité et modernité (PAM), Ahmed Touizi, a qualifié la discussion du PLF de «moment constitutionnel et politique majeur», permettant d’examiner en détail les ressources et les dépenses de l’État et d’illustrer, chiffres à l’appui, les politiques auxquelles le gouvernement s’est engagé lors de son investiture parlementaire. Il a rappelé, à cet égard, l’importance d’accélérer la marche du «Maroc Émergent» à travers le lancement d’une nouvelle génération de programmes de développement territorial et la consolidation de la justice sociale et spatiale. Cela nécessite, a-t-il insisté, la mobilisation de toutes les énergies et ressources disponibles, ainsi que la lutte contre les pratiques qui gaspillent le temps, les efforts et les moyens, soulignant que «la conjoncture actuelle ne permet aucun relâchement en matière d’efficacité et de rendement de l’investissement public».
Lors d’une séance plénière commune entre les deux Chambres du Parlement tenue la semaine dernière, Mme Fettah avait présenté les grandes lignes du projet de loi de Finances n°50-25 au titre de l'année budgétaire 2026. Le PLF-2026 s’appuie sur quatre priorités majeures, à savoir la consolidation des acquis économiques pour conforter la place du Maroc parmi les nations émergentes, le lancement de la nouvelle génération de programmes de développement territorial intégré, la poursuite de la consolidation des piliers de l’État social et des grandes réformes structurelles ainsi que la préservation des équilibres des finances publiques, a-t-elle expliqué.
