Au Maroc, la génération Z représente 8,2 millions de jeunes âgés de 15 à 29 ans sur 36,8 millions d’habitants (RGPH 2024). En élargissant la tranche jusqu’à 34 ans, cela correspond à 10,9 millions de personnes, soit 29,5% de la population.
À l’échelle internationale, la génération Z a presque le même poids : près de 30% de la population mondiale, soit plus de 2,3 milliards d’individus. Nulle part on ne peut ignorer ce bloc générationnel qui redessine la consommation, le travail et la citoyenneté.
Pourtant, cette jeunesse reste très souvent réduite à des chiffres ou des slogans. Comme le souligne le sociologue Chakib Guessous, « nous comprenons très mal cette génération. Nous n’avons jamais fait d’études approfondies pour le cas du Maroc. »
Cette socialisation numérique a aussi forgé ses attentes vis-à-vis de l’école et de la société. Selon une étude de l’Agence Marocaine de Développement Académique (AMDA), six priorités dominent : acquérir des compétences utiles, être valorisés, bénéficier d’un suivi personnalisé, s’ouvrir au monde, utiliser le numérique intelligemment et être préparés réellement à l’emploi.
Même si les jeunes ne sont généralement pas de gros consommateurs de soins sanitaires, ils constatent au quotidien les limites du système de santé au Maroc à travers leurs parents et proches. Hôpitaux publics saturés, déficit d’équipements et de personnel, pratiques anarchiques, soins coûteux dans le privé... nourrissent une inquiétude grandissante. Pour eux, la santé est autant une question de dignité que de justice sociale.
Éducation : l’exigence de qualité
Les jeunes pointent la faiblesse du système éducatif et universitaire, où les maux sont nombreux malgré les réformes : nombre et qualité des écoles, niveau des enseignants, organisation des classes, kits pédagogiques, achats de diplômes, triche... Ils réclament une école qui transmet des compétences réelles et les prépare à l’emploi, en phase avec leurs attentes. « Les jeunes cherchent trois choses essentielles : l’école pour la dignité et la formation, l’emploi pour exister dans la société, et la possibilité de décider eux-mêmes », analyse Guessous.
Emploi : la grande frustration
Le chômage des jeunes reste massif : en 2024, 492.000 jeunes de 15 à 24 ans étaient sans emploi, soit 36,7%, et ça monte à 48,4% en milieu urbain. Et quand ils travaillent, c’est souvent dans la précarité : 41,9% sans rémunération et 73,2% sans contrat. Même les diplômés supérieurs ne sont pas épargnés, avec un taux de chômage de 25,7%.
Mais au-delà des chiffres, ces jeunes veulent que leur emploi ait du sens, qu’ils apportent leur plus-value à toute action ou projet, et en parallèle, qu’ils arrivent équilibrer vie professionnelle et privée. En administration ou en entreprise, ces jeunes réclament un leadership intelligent. « La génération Y et la génération Z n’acceptent pas l’autorité pour l’autorité. Le supérieur doit mériter sa place par ses compétences et son comportement », précise Dr. Guessous.
Les traits majeurs de cette génération, selon lui, se résument ainsi :
Le sociologue insiste par ailleurs pour dire qu’il ne s’agit pas que de la génération Z, mais aussi Y qui est toujours en activité. Pour mieux les saisir, il recommande une enquête de grande portée.
La génération Z n’est pas un slogan : c’est une réalité démographique, culturelle et sociale, au Maroc comme ailleurs. Ses attentes en matière de santé, d’éducation, de formation et d’emploi sont claires et universelles, mais s’expriment aussi dans un contexte national marqué par des disparités, dans un Maroc qui avance à deux vitesses, comme l’a souligné Sa Majesté le Roi dans Son discours de juillet 2025. L’écouter et la comprendre n’est pas une option : c’est la condition pour bâtir un avenir collectif.
À l’échelle internationale, la génération Z a presque le même poids : près de 30% de la population mondiale, soit plus de 2,3 milliards d’individus. Nulle part on ne peut ignorer ce bloc générationnel qui redessine la consommation, le travail et la citoyenneté.
Pourtant, cette jeunesse reste très souvent réduite à des chiffres ou des slogans. Comme le souligne le sociologue Chakib Guessous, « nous comprenons très mal cette génération. Nous n’avons jamais fait d’études approfondies pour le cas du Maroc. »
Une génération façonnée par le numérique
Née dans les années 1990-2010, la génération Z a grandi dans un univers connecté, sans transition. Elle partage avec ses pairs du reste du monde un rapport à l’instantanéité, une faible tolérance pour l’autorité traditionnelle et une forte exigence de justice et de respect. « La génération Z est née avec le smartphone au bout des doigts. Ce qui nous fait peur dans le Web, eux y naviguent comme nous dans les rues de notre ville », observe Dr Guessous.Cette socialisation numérique a aussi forgé ses attentes vis-à-vis de l’école et de la société. Selon une étude de l’Agence Marocaine de Développement Académique (AMDA), six priorités dominent : acquérir des compétences utiles, être valorisés, bénéficier d’un suivi personnalisé, s’ouvrir au monde, utiliser le numérique intelligemment et être préparés réellement à l’emploi.
Santé, éducation, emploi : trois priorités vitales
Santé : un miroir familialMême si les jeunes ne sont généralement pas de gros consommateurs de soins sanitaires, ils constatent au quotidien les limites du système de santé au Maroc à travers leurs parents et proches. Hôpitaux publics saturés, déficit d’équipements et de personnel, pratiques anarchiques, soins coûteux dans le privé... nourrissent une inquiétude grandissante. Pour eux, la santé est autant une question de dignité que de justice sociale.
Éducation : l’exigence de qualité
Les jeunes pointent la faiblesse du système éducatif et universitaire, où les maux sont nombreux malgré les réformes : nombre et qualité des écoles, niveau des enseignants, organisation des classes, kits pédagogiques, achats de diplômes, triche... Ils réclament une école qui transmet des compétences réelles et les prépare à l’emploi, en phase avec leurs attentes. « Les jeunes cherchent trois choses essentielles : l’école pour la dignité et la formation, l’emploi pour exister dans la société, et la possibilité de décider eux-mêmes », analyse Guessous.
Emploi : la grande frustration
Le chômage des jeunes reste massif : en 2024, 492.000 jeunes de 15 à 24 ans étaient sans emploi, soit 36,7%, et ça monte à 48,4% en milieu urbain. Et quand ils travaillent, c’est souvent dans la précarité : 41,9% sans rémunération et 73,2% sans contrat. Même les diplômés supérieurs ne sont pas épargnés, avec un taux de chômage de 25,7%.
Mais au-delà des chiffres, ces jeunes veulent que leur emploi ait du sens, qu’ils apportent leur plus-value à toute action ou projet, et en parallèle, qu’ils arrivent équilibrer vie professionnelle et privée. En administration ou en entreprise, ces jeunes réclament un leadership intelligent. « La génération Y et la génération Z n’acceptent pas l’autorité pour l’autorité. Le supérieur doit mériter sa place par ses compétences et son comportement », précise Dr. Guessous.
Une génération incomprise ?
Pour le sociologue, la génération Z ne peut être comprise avec les lunettes des générations précédentes. Elle vit le temps différemment, refuse les hiérarchies établies et impose une nouvelle relation au travail et à la société. Ce décalage nourrit l’incompréhension entre jeunes et institutions. Mais l’analyse va plus loin : cette génération, malgré son indépendance affichée, ressent un profond vide politique. Elle ne se reconnaît pas dans les partis politiques actuels et constate la quasi-absence de figures capables de l’inspirer. Il existe aujourd’hui un manque de confiance en les partis politiques et une quasi-inexistence du leadership politique inspirant. Or, cette génération, malgré tout, a besoin d’un modèle, d’un exemple qui l’inspire et en qui elle a confiance, souligne Guessous.Les traits majeurs de cette génération, selon lui, se résument ainsi :
- Rapport au temps : tout doit être immédiat, sans attente.
- Rapport à l’autorité : rejet de l’“autorité pour l’autorité”, exigence de compétence et de légitimité.
- Rapport à la justice : refus des inégalités et intolérance face au mépris ou au manque de respect.
- Rapport au travail : recherche d’un sens, d’un équilibre de vie et d’une reconnaissance réelle.
- Rapport à la politique : défiance vis-à-vis des partis existants, mais attente d’un leadership authentique et inspirant.
Le sociologue insiste par ailleurs pour dire qu’il ne s’agit pas que de la génération Z, mais aussi Y qui est toujours en activité. Pour mieux les saisir, il recommande une enquête de grande portée.
La génération Z n’est pas un slogan : c’est une réalité démographique, culturelle et sociale, au Maroc comme ailleurs. Ses attentes en matière de santé, d’éducation, de formation et d’emploi sont claires et universelles, mais s’expriment aussi dans un contexte national marqué par des disparités, dans un Maroc qui avance à deux vitesses, comme l’a souligné Sa Majesté le Roi dans Son discours de juillet 2025. L’écouter et la comprendre n’est pas une option : c’est la condition pour bâtir un avenir collectif.
